Give thanks, the ports our grandmothers heaved
baggage through, the shift and drag of whole lives.

Give thanks, the weight that shaped shoulders,
the stamina of a sea-crossing ship. Give thanks,

my mother’s hands are hurdles, heightened
by immeasurable trails and trials. Give thanks,

what it is is what it becomes – this road
that leads to the park my father raced me through,

over the double yellow lines, over cracks in cold
pavements. Give thanks, the steady sound

of our pace mattered to the ground –
the reign of our rhythm continues

through exhausted rain. Give thanks, a rush
of registered names and wind, turning into lanes.

Nod to the elders and the roar inside the stadium
of our chests. Give thanks, the ears

that hear how much the race matters.
Defeat is not a direction, surrender

is not my position,
said my father, give thanks.

Rendez grâce, les ports où nos grands-mères transbahutaient
les bagages, le virage et la trace de vies entières.

Rendez grâce, le poids qui a modelé les épaules,
l’endurance du navire traversant la mer. Rendez grâce,

les mains de ma mère sont des obstacles, exacerbés
par des sentes et des sentiments incommensurables. Rendez grâce,

ce qu’elle est est ce qu’elle devient – cette route
qui mène au parc où mon père et moi foncions à toute allure,

Par-delà les doubles lignes jaunes, les fissures sur les froides
chaussées. Rendez grâce, le son continue

de notre cadence martèle le sol –
le règne de notre rythme continue

parmi une pluie épuisée. Rendez grâce, une ruée
de noms enregistrés et de vent, se transformant en voies.

Honorez les anciens et le rugissement dans le stade
de nos poitrines. Rendez grâce, les oreilles

qui entendent à quel point foncé/er compte.
La défaite n’est pas une direction, abandonner

n’est pas ma position,
dit mon père, rendez grâce.