Le Tiret d’Alice: a project by the Institut d’étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Nombreuses dans mon ascendance féminine celles qui furent ménagères, fileuses, horlogères, vigneronnes. Leurs descendantes pénètrent aujourd’hui dans des demeures nouvelles où se dissolvent les épais résidus du passé. Si quelques-unes, en des intérieurs ordonnés d’employées modestes, ravaudent encore des bas, comptent le linge blanc, le plus grand nombre a récusé les anciennes disciplines domestiques. Leurs mains nouvelles autrefois ménagères, nettoyeuses et panseuses, tapent maintenant sur des machines à écrire, assemblent des rivets, se penchent sur les chaînes de montage de la petite mécanique, dans ces édifices nouveaux, bureaux, usines, ateliers, où mes sœurs et moi nous nous rendons désormais en cortège. Serait-ce maintenant les lieux où, lentement, s’élaborent de nouvelles servitudes et grandeurs féminines? Pourtant nous y introduisons un peu de la substance d’un autre âge. Certaines y entretiennent des songes, des nostalgies, des convoitises, qui sont celles de leurs sœurs encore ménagères. Les bureaux deviennent pour elles des demeures secondes. N’est-ce pas là que pour beaucoup d’entre nous s’écoulera le sablier du Temps? Désormais les travaux de classement nous restituent nos gestes menus, précis, adroits, tout notre génie de rangement et notre acharnement immémorial à bien faire. Au creux de chaque alvéole tapissé de la végétation des dossiers et des documents, nous élaborons un miel nouveau avec le soin que nos devancières mettaient à frotter les parquets, laver le linge, broder, repriser. Par nos soins se dessinent le visage encore incertain de l’époque et celui que prendra peut-être une espèce féminine encore dans les limbes. Parfois, vouées aux tâches abstraites qu’exige l’administration des choses, nous voici conviées, de même, au service des machines miraculeuses qui bruissent et respirent sous le regard attentif et harassé des hommes, leurs créateurs.
From Comptez vos jours, 1966
***
Et il arrivait toujours un moment où Saintagne sortait son tuyau de pipe de ses deux petites lèvres pâles et disait « Notre Epoque » – on aurait dit qu’il y mettait trois majuscules à ce mot – et c’était comme s’il l’avait pétrie dans ses mains, avait eu barre sur elle, comme si on a barre sur quelque chose ici-bas, hors sur soit-même, et encore ça… Notre Epoque. C’était pourtant aussi la sienne. Mais elle avait remarqué que ce n’était jamais à elle qu’on s’adressait. Elle était seulement là pour faire bouillir l’eau du thé, là pour préparer les tasses et tendre la sucrière:
– Servez-vous!
Et pendant ce temps Saintagne et Madeleine, Bertier, Sabine, Fernand, tous disaient l’un après l’autre « Notre Epoque » et de très nombreuses fois « la Vie ».
– Ce qu’il y a d’important dans la vie… Il lui semblait qu’elle les entendait. Et elle qui la connaissait pourtant la vie, personne n’aurait jamais eu l’idée de lui demander ce qu’elle en pensait. On regardait ses mains parce qu’elles tenaient la théière ou le sucrier, et si elle avait commencé elle aussi une phrase, avec sa théière dans les mains; en disant comme les autres « notre époque », personne n’aurait fait attention, ou alors on aurait cru qu’elle disait tout autre chose, ce qu’on attendait toujours qu’elle dise. Et on lui aurait répondu:
– Merci, madame, deux morceaux s’il vous plaît!
Alors il lui fallait s’en aller dans la pièce à côté pour repriser des bas. Mais en réalité ce n’était pas du tout des bas qu’elle serrait dans ses doigts, mais plutôt des déchirures, des trous immenses, des mailles sautées dans le tissu de sa vie et que personne ne voyait, sauf elle. Et cela ressemblait au travail de Pénélope, car elle avait beau repriser, chaque jour c’était pareil, aucune avance, au contraire. Car rien ne peut être réparé de ce que le temps a détruit. Et il n’est rien dont le temps ne finisse par venir à bout, par écraser, réduire en miettes. Dans la Bible, on parle de poussière. C’est ça la grande leçon. Mais auraient-ils seulement compris, ces garçons, avec leurs grands airs pour dire « notre époque »? Bien sûr que non! A eux aussi il leur faudrait toute une existence, comme à elle… et qu’elle sentait parfois qu’il lui en aurait fallu une deuxième pour comprendre tout à fait bien. Tant c’était difficile. Toujours le contraire de ce qu’on aurait voulu. Toujours.
From Nuages dans la main, 1940
***
C’était une femme, ou plutôt un visage, car sous une chevelure coq de roche qui le surmontait comme un casque de feu, la femme qui venait d’entrer arborait vraiment un visage. Elle en possédait même un deuxième, dessiné et peint par-dessus le premier à la manière d’un portrait longuement prémédité et composé, ajusté tant bien que mal sur le premier, sans lui correspondre exactement. C’est ainsi que par-dessus sa vraie bouche était dessinée et coloriée en rouge-violacé, une deuxième bouche qui débordait sur le tracé de la première, s’épaississait entre le nez et le menton, se prolongeait jusqu’au creux des joues. Il en était de même de ses sourcils dont elle avait dessiné une seconde version au-dessus des vrais qui, certes, étaient rasés et épilés, et même enduits de crème et de poudre afin qu’on ne crût qu’au tracé fictif, mais qui laissaient cependant transparaître par une ombre suspecte leur existence sacrifiée. Ses yeux très bleus nageaient dans une vaste étendue de bleu plus foncé, bien délayé et étalé tout autour, disposé en larges mares irrégulières. Le nez seul n’avait pu être réinventé. Il était là, très large, épaté, exhibant ses ouvertures béantes creusées dans la chair épaisse de ses narines. Peut-être avait-elle tenté d’accorder tout son visage à ce nez, de le mettre pour ainsi dire à son échelle. L’effet de cette composition en trois couleurs était extraordinaire. À côté des visages qui l’entouraient, simples signes inscrits sur un banal schéma cinquante fois répété, le sien seul semblait doué d’existence. Le sien seul, à force d’être faux, semblait vrai. Il n’avait pourtant plus rien d’humain. En deçà, ou au-delà de la réalité, il rejoignait et évoquait le faciès de quelque espèce vivante encore inconnue, ou les masques d’une peuplade reculée dans le temps et l’espace.
En cet instant, le bleu de ces yeux étranges était occupé à absorber, comme l’eût fait un buvard, le regard du jeune mâle qui, à distance, s’y précipitait, y plongeait et y disparaissait. Mais au lieu de s’altérer, de se tacher à ce contact, comme un buvard, le bleu en devenait de plus en plus limpide et clair. De temps à autre, les épaisses paupières, alourdies de cils coagulés par des paquets de rimmel, s’abaissaient sur leurs prunelles azur, comme pour bien cacher l’opération dont elles étaient le siège, et il semblait alors que ces yeux n’étaient pas des yeux, mais une bouche, un estomac, faits pour digérer les regards des hommes. Bientôt, tout en feignant de peler une pomme, de la couper en quartiers et d’en porter lentement chaque morceau à sa bouche, elle lançait par petits jets ses propres regards bleus à la rencontre de l’autre regard, n’attendant même plus qu’il se pressât à la rencontre des siens. Puis vint un moment où pendant quelques secondes les deux regards se nouèrent en un seul et jamais le bleu de ces yeux insolites ne fut plus limpide.
From « Film muet », in Sans alcool, 1961
***
Ainsi, le matin mes mains sont celles d’une ménagère, et, l’après-midi, d’une dactylographe. Quoi qu’il en soit ce sont des mains tachées, salies par la poussière ou le papier carbone. Et la lutte qu’il faut constamment soutenir pour leur redonner leur blancheur, netteté, c’est ce que savent les ménagères et mes camarades de bureau qui, pour la plupart, cumulent leur travail professionnel et celui de la maison une fois rentrées chez elles. Mais que ne font pas les femmes en une journée du calendrier? Il ne s’agit pas pour elles d’un métier, mais de dix, de vingt. Et quand elles en ont fini avec un, il leur faut immédiatement se mettre à en pratiquer un autre.
[…]
Car le travail de la ménagère est comme celui du paysan. Sans commencement, ni fin. Mais il est comme celui d’un paysan qui ne connaîtrait ni la récompense de la moisson, ni le travail ralentis de l’hiver. Cependant, rien ne se ressemble davantage que leurs gestes, leurs attitudes, leurs peines quand ils sont aux prises avec la matière, se baissent sur les sillons ou sur le plancher, mettent un genou à terre ou sur les carreaux de cuisine, se redressant, puis se baissant à nouveau, posant, soulevant, versant, puisant et plongeant.
Oui, il y a des femmes par millions sous le ciel, qui jamais ne connaissent un moment de détente. Et alors toute cette aigreur qui s’accumule, toute cette tension, cette surtension. Comme un courant électrique qui parcourt le monde. Tout ce bouillonnement latent qu’on ne voit pas, dont aucun journal ne parle. Car ce sont les hommes qui font les révolutions, et quand les femmes les aident dans ce grand dessein, ce n’est pas dans leur intérêt qu’elles le font.
[…] Ce que nous n’aimons pas, c’est cette absence de solidarité entre eux et nous, cette incorrection première dans la distribution des tâches journalières entre eux et nous. Quand donc apprendront-ils le sens de la justice qui pourtant enfle parfois leur voix dans les parlements, les cathédrales, qui les fait descendre dans la rue et élever des barricades? Il semble qu’ils donneraient parfois leur vie pour ce grand mot, et il leur arrive de le faire, c’est vrai. Ils préfèrent tenir un fusil ou une mitraillette qu’un balai, un beau drapeau qu’une brosse ou un savon, et pourfendre les signes abstraits de l’injustice que de supprimer celle qui est à portée de leurs mains et dont ils sont eux-mêmes les artisans.
From La paix des ruches, 1947
***
Elles se donnèrent la poignée de main vigoureuse qui révélait la camaraderie d’équipe, l’amitié sans arrière-pensée. En réalité, cette amitié était encore bien récente, que traduisait cette poignée de main quelque peu virile. Une amitié de dix mois, née dans le brouhaha de cent machines à écrire parquées pour la durée de trois semaines dans une des salles du bâtiment électoral de Plainpalais, transformé en parlement comme cela lui arrivait souvent dans ces années-là, quand il abritait quelques conférences internationales.
Une période extraordinaire et très agitée de changements, de mutations, de mues, de naissances et de morts, ces conférences!
Cela commençait par une migration de meubles de bureau et de machines à écrire. La moitié du contenu du bâtiment de la rive droite était alors transportée dans des camions et des déménageuses de la Maison Véron Grauer et déversée dans l’édifice de Plainpalais. […] C’est là que Briand prononçait ses fameux discours de septembre, qu’au printemps, depuis plusieurs années, des délégués parlant toutes les langues s’acheminaient en traversant la place au bruit des vocalises, des gammes et des arpèges dont les fenêtres du Conservatoire éclaboussaient l’espace à journée faite, allant à la rencontre d’un autre bruit, lui aussi échappé de hautes fenêtres, semblable à celui qu’auraient fait des mitrailleuses en miniature, et qui, pour les connaisseurs, signifiait des centaines de mains sautant sur des machines à écrire. Prélude à ce qui accueillait les délégués dès qu’ils avaient franchi les portes du Bâtiment et pénétré dans la salle des séances: bruits de discours avec leurs mots portés par les haut-parleurs, va-et-vient des journalistes et du public qui s’entassaient dans les tribunes, rumeur indistincte surgie des alvéoles disposés autour de la grande salle où s’agitaient le monde des coulisses, le peuple effacé des traducteurs, des secrétaires, des commis et des interprètes.
Trois semaines pendant lesquelles des fonctions et des vocations sociales naissaient, tandis que d’autres mouraient. Un monsieur chauve venant du Brésil était nommé président et un délégué de Paris vice-président. Et en même temps, ce qui mourait et naissait, c’étaient des projets, des idées, de longs efforts et des inquiétudes touchant des problèmes ayant trait à certaines affaires très sérieuses du monde des hommes, des problèmes qui s’appelaient « silicose des mineurs », ou « travail des enfants dans les filatures». Et, en même temps, des mutations n’arrêtaient pas de se succéder dans le peuple des alvéoles. Une dactylographe devenait secrétaire, une autre était renvoyée. Deux autres la remplaçaient et puis trois, quatre, dix, parce qu’il y avait tout à coup surcroît de travail – les discours succédaient aux discours, les commissions siégeaient toute la nuit – et, pendant cette période, on cueillait les sténographes dans la ville comme en automne les pommes dans les vergers de la campagne genevoise. Jenny Blaise et Claire-Lise avaient fait l’objet d’une des cueillettes. Pendant trois semaines, elles avaient partagé avec courage les adversités, les étonnements qu’un destin nouveau suscite avec lui. Le destin d’un peuple d’alvéoles. Il avait été parfois héroïque, plein de surprises, de terreurs variées et renouvelées. Ensemble, elles avaient vaincu les embûches du stencil à odeur d’éther, des copies à six carbones, celle des minute sheet, des dictées prises au vol, en plein courant d’air, dans le bruit des machines à multigraphier; elles avaient connu les fatigues des équipes de nuit qui bleuissent les paupières, tremblé à la voix de Mme Fontanier et plus encore sous son regard, perdues d’avance, balayées comme des fétus devant son autorité fulgurante, sans force devant sa beauté, balbutiant devant elle comme des écolières fautives, disant « oui, madame, non madame », avec des suffocations et des battements de cœur qu’on aurait entendus sans le bruit des machines. […] « Ouf, quelles semaines, ma petite Claire-Lise… Sans toi, qu’est-ce que je serais devenue dans ce milieu! » – « Et moi donc! » Un peu le baptême de l’air. Et atterrir ensemble au port, quel miracle, entières, rien de cassé. Et alors, le jour de clôture et du retour des meubles et des machines dans le bâtiment de la Rive droite, cet épilogue redouté. Séparées de l’ivraie par Mme Fontanier, choisies, triées comme du bon grain, et « nommées ». Leur place définitive désignée dans la salle de dactylographie française du troisième étage…
From Comme le sable, 1946
***
Il n’y a pas longtemps des villes de Catalogne brûlaient comme des torches, et les aviateurs exécutaient leur travail de nuit comme des boulangers, des imprimeurs. Nous n’avions pas prévu le travail de nuit des aviateurs, les bombes sur les petits lits d’enfants, sur les cuisinières à gaz, les rayons de livres. Nous n’avions rien prévu, nous femmes; comme toujours nous les avons laissé faire, se menacer, parader, en venir aux mains. Nous les avons regardé se déchaîner. Il semble qu’au cours de l’Histoire nous les laissions toujours se déchaîner. Et ce que, en tant que mères, nous réprimons chez nos petits, nous l’admirons chez nos petits devenus des hommes. Le geste qui méritait le blâme, voire la fessée, il suffit que le petit garçon soit devenu adulte pour que les femmes lui donnent un autre nom. Ainsi les mots de « cruauté » ou de « violence » qui tout à coup signifient courage ou héroïsme.
Pourtant nous devrions savoir depuis longtemps que ce que nous nous donnons la peine de faire sans relâche, ils sont là qui ne cessent de le défaire sans relâche. Nous faisons, et ils défont. Ils défont même à mesure leurs théories, remplaçant leurs crédos d’une génération à l’autre, cherchant des noms toujours nouveaux pour justifier leurs carnages déments. Et nous, au lieu de leur dire « halte-là », nous nous efforçons de les suivre, de les comprendre, d’obtenir d’eux des certificats de dévouement, et ceci dans l’unique souci de leur plaire. Et nous qui sommes faites pour préserver, ranger, conserver tout dans le meilleur état possible, nous n’hésitons pas à répéter leurs mots, tous leurs mots, même les plus fous, alors que leurs mots ne sont pas les nôtres, ne peuvent l’être, et qu’en participant à ce répons, nous faisons les perroquets, et rien d’autre.
Voici où nous en sommes maintenant. Nous n’avons pas assez de tout notre amour et de tout notre acharnement pour soigner le délicat couvain des hommes. Nous leur apprenons à marcher, à parler, nous les élevons, les nourrissons, les habillons. Mais à peine échappés de nos mains, de nos maisons, de la surveillance vigilante de nos yeux, les voilà qui disparaissent en masse. Où? Ensuite on lit dans les livres d’histoire, on va voir au cinéma ce qu’ils sont devenus, ces corps si bien soignés, si propres et bien vêtus par des mains de femmes. Loin d’elles, les voilà qui se couvrent de blessures et d’immondices, ces être choyés, lavés, nourris à heure régulière. Puis ils tombent par millions, les yeux clos par l’horreur, sur tous les champs de bataille du monde. Voilà ce qu’il leur arrive quand ils s’en vont loin de nous, quittent nos demeures, oublient nos voix pour répondre à l’appel des leurs. Mais déjà quand nous étions petites filles, nos poupées si bien soignées et dorlotées, dès qu’ils s’en emparaient un moment, ils trouvaient toujours le moyen de les casser et de leur démonter la tête et le corps pour voir ce qu’il y avait dedans. Ils les éventraient pour en regarder couler le son, comme du sang. Déjà!
Mais comment faire pour les empêcher, pour ne plus être leurs comparses? Difficile. Cette complicité des sexes, on en connaît trop la cause, et pourtant elle n’est pas absolument fatale, comme l’est ou semble l’être l’extrémité à laquelle se porte notre sœur la Mante religieuse. Il faudra bien trouver le moyen de neutraliser la meurtrière nuisance de l’homme adulte, puisqu’elle risque un jour de transformer la terre entière en un désert calciné comme l’ont été en 1914-1918 et le sont aujourd’hui en Espagne tant de régions, de cités, de villages, peut-être à titre de préfiguration. Empêcher tout guerrier de grandir, d’éclore, et peut-être tout savant d’inventer? Faudra-t-il en arriver là? La société des abeilles est bien plus ancienne et évoluée que celle des hommes. Qui sait par quels stades elle a passé pour en arriver à cette organisation si parfaite de la vie et du travail? Qui sait si une des conditions de cet état de perfection ne fut pas la mise hors-jeu, méthodiquement voulue et opérée, des mâles trublions. Les sacrifier de toute façon une fois leur rôle de mâle rempli, ceci afin que la ruche vive, prospère, continue. Il a fallu peut-être des millénaires de désastre continus et la menace d’une disparition complète de l’espèce abeille pour que les abeilles en arrivent à cette extrémité, qui sait?
Mais nous ne sommes pas des abeilles. Nous regardons les hommes agir, essayant de capter leur attention, de les flatter pour mieux les retenir auprès de nous. Nous n’essayons même pas de les sevrer de notre amour, à l’exemple des femmes d’une des comédies d’Aristophane. Je crois, du reste, que cela ne servirait de rien. Déjà les Grecques n’y ont rien pu et elles étaient plus belles que nous. Non, je ne crois pas que ce soit tant d’amour qu’il faudrait les sevrer, mais de soins domestiques. Nous ne leur ferions plus à manger, nous ne prendrions plus soin d’eux. Ils feraient leurs lits eux-mêmes, leurs popotes eux-mêmes, leurs petites lessives et leurs repassages eux-mêmes. Nous les laisserions même repriser leurs chaussettes et en tricoter de nouvelles. Le monde entier en serait changé et l’Histoire, certes, prendrait un nouveau cours.
Et surtout nous ne les écouterions plus! Nous ne serions plus ce vase qui se fait vide pour mieux se remplir de ce qui est eux. Nous ne serions plus ces manieuses d’éponges sur le tableau noir de leurs fautes, nous ne serions plus ce chœur laudatif de servantes.
Mais je ne sais si cela suffirait. Alors?
Ah, si j’étais homme, je me méfierais… Encore quelques guerres comme cette guerre d’Espagne, encore plusieurs fois des pays en ruine, jonchés de cadavres, et même de cadavres d’enfants, et peut-être les yeux des femmes s’ouvriront-ils. Et leur rage montera dévastatrice, sans merci. Efficace. Car nous sommes les plus nombreuses.
Oui, les hommes devraient se méfier. Ils devraient songer plus souvent aux abeilles, à la paix des ruches. Au prix payé pour la paix des ruches…
Cet après-midi j’ai dit à mes camarades ce que je pensais de la responsabilité quasi totale des hommes dans le déclenchement et la poursuite des guerres. A mon grand étonnement, elles n’étaient pas d’accord avec moi. Elles ne pensent pas qu’un matriarcat impliquerait nécessairement le maintien de la paix sur la terre.
– Les femmes sont pires que les hommes, a dit Marguerite à ma stupéfaction.
– Elles sont autres, ai-je répondu. Et c’est pourquoi les fléaux qu’elles déchaîneraient seraient autres aussi. Mais, après des millénaires, n’avons-nous pas droit à d’autres fléaux, à changer de fléaux…
Tout le monde a rit. Mais y avait-il là de quoi rire?
From La paix des ruches, 1947
***
– Tu sais bien que je ne suis pas heureux, dit-il. Eh bien! je vais te dire exactement pourquoi.
Il savait pourtant qu’il le lui avait déjà dit cent fois, mais ce n’était probablement pas assez; car avec les femmes il faut toujours recommencer, recommencer, si on veut arriver à leur faire comprendre quelque chose, à pénétrer tout à fait bien derrière leurs fronts tellement obstinés. Peut-être qu’en prenant un ton paternel trouverait-il mieux le chemin pour l’atteindre. Avec gravité il poursuivit:
– C’est parce que je n’ai pas le métier qui me plaît. Je te l’ai déjà répété cent fois…
– Oh! s’ écria-t-elle, comme si elle avait voulu protester. Puis elle fronça les sourcils avec une méchante expression. Juste celle qu’il n’aurait pas voulu lui voir. Oh! il savait bien que ce serait difficile. Et à voir la tête qu’elle faisait maintenant, et ces deux barres – non pas deux, mais trois, quatre barres – qui lui traversaient le front de travers, et ce noir mat qui s’amassait dans ses prunelles comme si elle n’avait plus de blanc du tout dans les yeux, il aurait pu épeler mot à mot ce qu’elle pensait en cet instant, réciter par cœur tout ce qui se passait derrière ce front tout plissé. Elle trouvait qu’ils étaient si bien, là, à Genève, si bien dans cette vie de petit fonctionnaire où il n’y a rien à risquer, rien à vouloir… Rien à risquer, oui pour elle… Mais pour lui? Il y risquait sa vie, sa raison d’être, il y risquait sa dignité puisqu’il n’était jamais content de lui, et son bonheur puisqu’il n’était pas heureux « Comprends, Madeleine ». Pour lui un paysan, un homme qui crée quelque chose par lui-même, serait toujours bien au-dessus d’un gratte-papier qui copie des titres pour un catalogue de bibliothèque. Est-ce-qu’elle n’essaierait pas de comprendre?
[…]
Et même, il lui avait montré ses mains tout à coup – il avait posé sa fourchette et son couteau – et il lui expliquait que ses mains lui paraissaient toujours vides, affamées! Oui, affamées, comme si ces mains avaient eu une bouche qui réclamait quelque chose. Voraces parce qu’elles n’avaient jamais ce qu’elles voulaient… Elles n’avaient pas poussé pour taper sur une machine à écrire.
Il était là avec ses mains en travers de la table, et parce qu’il avait les bras longs, ses mains se démenaient au-dessus de l’assiette de Madeleine; entre son assiette et son nez. Et Madeleine aussi s’était arrêtée de manger tout à coup et regardait fixement les mains de son mari, ouvertes et remuantes, droit sous ses yeux, comme si elle avait voulu y lire quelque chose dedans. Mais c’était probablement décourageant ce qu’elle y voyait, car elle avait soupiré, puis levé les yeux et murmuré:
– Alain, tu es fou, tu es complètement fou!
Son ton était tellement convaincu qu’il n’osa pas continuer.
From Nuages dans la main, 1940
***
Est-ce qu’elle avait le droit?… Le droit de penser qu’il y a d’autres hommes au monde! Pas seulement Alain! Pourquoi était-ce si apaisant de le penser? Maintenant elle ne pouvait plus se retenir, malgré la porte de l’église entr’ouverte là-bas entre les branches. Un autre homme qui se réveillerait le matin tout tranquille et apaisé à côté d’elle, qui la serrerait sous les draps contre lui en lui disant qu’il était heureux avec elle au lieu de la faire pleurer en lui disant: « Chou-Chou, qu’est-ce que tu as? », comme s’il ne savait pas ce qu’elle avait, le bougre; puis qui courait voir le bébé pour ne pas avoir à lui dire autre chose, et quand il revenait c’était pour lui parler de Nostradamus et de politique. Et ensuite: « Aie confiance, Madeleine ». Qu’il s’en aille, Saintagne. Est-ce qu’elle était un monstre? Ou simplement devenue tout à coup quelqu’un d’autre, comme s’il y avait eu une autre Madeleine toute prête à sortir d’elle au bon moment qu’il faudrait – jusqu’à présent elle était restée cachée, cette Madeleine-là, enroulée en elle comme un petit bourgeon et elle ne s’était pas aperçue de sa présence, ou bien? Et maintenant cette nouvelle femme était en train de grandir sur ce tertre devant l’église, elle avait le même costume brun, le même chapeau que l’autre, le plus extraordinaire, le même visage – elle venait, elle aussi, de téléphoner à Barsac – les mêmes bras et la même peau. Mais ce n’était évidemment pas la même puisque l’autre aimait tant Alain, pensait tout le temps à Alain, pleurait à cause d’Alain, et que celle-ci pensait qu’il y a d’autres hommes au monde… là, tandis qu’il pleuvait sur elle.
From Nuages dans la main, 1940
***
Bientôt elle est de nouveau seule avec Madame et Monsieur. Et voilà qu’arrive le Malheur qui guette tout le monde, même les riches… Monsieur n’a plus que les yeux pour pleurer, et ses jambes maigres font de grandes enjambées pour aller tous les jours au cimetière. Parfois elle l’accompagne pour jardiner sur la tombe, enlever les fleurs fanées, en planter de nouvelles, arroser, chasser la poussière sur la pierre tombale où elle peut lire les grosses lettres taillées en creux dans le marbre gris. Ce sont les lettres du prénom et du nom de Madame, lequel est aussi le nom de Monsieur. Il y a aussi deux dates séparées par un petit tiret. Elle n’aime pas regarder le tiret qui contient toute la vie de Madame, sa longue vie. Mais à regarder ce tiret minuscule, il semble que ce n’était rien du tout qu’un tout petit moment entre deux immenses Portes, celle de l’Entrée et celle de la Sortie. Et presque rien du tout entre deux. Elle aussi, Thérèse, aura sa pierre, ses deux dates, son prénom et son nom. Elle connaît son numéro d’Entrée, elle ignorera toujours l’autre. Mais certains l’apprendront. Et sûrement Monsieur le saura. Peut-être aura-t-il un peu de chagrin.
From « La Bonne », 1985 in Sans Alcool, 1986
***
Cependant, l’instant où je recommençais à exister et à en avoir conscience fut singulier. Une sensation purement physique tout d’abord. Je me crus chez moi, à l’heure du réveil quotidien. Et comme toujours à ce moment-là, je voulus demeurer immobile le plus longtemps possible, tant l’idée de me lever, en général, m’agrée peu. Puis j’eus la sensation qu’une main tenait la mienne. Elle était chaude, elle avait un poids, une épaisseur, une chair vivante et douce. En elle, il me sembla que je me perdais tout entière, comme si non seulement une de mes mains, mais tout mon corps s’était réfugié au creux d’un abri protecteur où il se trouvait bien. A ce contact tout me revint peu à peu à l’esprit. L’opération avait-elle eu lieu? Je commençai par en douter, car je ne ressentais rien de particulièrement douloureux dans ma gorge, l’organe lésé que des instruments tranchants avaient dû sérieusement entailler. En cet instant, cette gorge était même complètement annihilée, englobée dans ce corps inexistant qui avait délégué tout son pouvoir de sentir à une partie infime de lui-même, l’extrémité d’un bras. Pourtant, me retrouver dans un lit ne pouvait signifier qu’une chose. Non seulement j’avais été opérée, mais aussi curieusement dérobée au Temps comme je ne l’avais jamais été jusqu’ici, plus encore que dans le plus épais des sommeils, puisqu’aucun rêve, aucune perception, n’avaient animé ce temps mort pendant lequel mon corps avait subi une épreuve qui eût dû lui être insupportable et dont il renaissait vivant et sans mémoire. Moins d’une seconde me semblait s’être écoulée durant cette absence pourtant assez longue et dont j’appris plus tard qu’elle avait duré plus d’une heure. Tel était bien pourtant le miracle dont j’avais été la victime à la fois obligée et consentante et dont j’émergeais intacte, les yeux fermés, heureuse qu’une main tînt la mienne. Je pensais que c’était celle de ma mère, car celle-ci m’avait promis d’être auprès de mon lit quand je me réveillerais. J’entr’ouvris les yeux pour la voir, mais seule une infirmière inconnue, au visage rébarbatif, était assise près de moi. C’était sa main dont j’avais éprouvé le contact bienfaisant et le pouvoir de possession bien avant d’avoir pu l’identifier. Je continuai de l’éprouver alors même qu’elle n’était pas celle que j’avais espérée. De nouveau sa chaleur annihilait en moi toute autre perception. Je me gardai de laisser soupçonner que j’étais réveillée, goûtant cet état étrange à la manière d’un bien suprême dont je désirais jouir le plus longtemps possible. Bientôt je commençai à éprouver un curieux sentiment, une sorte d’amour infini pour celle qui était assise là, silencieuse. Je me sentis liée à elle par des fils plus mystérieux encore que ceux qui m’attachaient à ma mère. Certes, de tels liens, je n’avais jamais soupçonné l’existence, ni qu’ils pussent avoir une telle force convaincante. Mais quelle était leur nature? De nouveau, la vérité perçue à l’instant d’être anéantie me pénétra, mais avec infiniment plus de force. J’étais un être humain, je faisais partie d’une espèce dont je portais, visibles sur mon corps, invisibles sous ma peau, tous les signes distinctifs et irréfutables. A tous ceux de cette espèce – quelle que fût leur couleur, j’étais liée, nouée comme une branche l’est au tronc de l’arbre qui la supporte. Ce qu’il y avait d’étonnant, c’est qu’au lieu de me révolter, de soulever en moi la répulsion qu’y avait parfois suscitée toute notion de rassemblement grégaire, de foule qui aurait pu m’absorber ou me détruire, cette découverte me plongeait dans une manière de béatitude. A ce sentiment si nouveau, éprouvé pour la première fois à ce degré et sur un mode aussi intime, je m’abandonnai sans retenue, m’en pénétrant de plus en plus pour déboucher enfin sur une acceptation totale de l’appartenance qui était la mienne et venait de m’être révélée dans sa plénitude parce qu’au lieu de frapper seulement mon esprit, cette vérité non contestable m’avait pénétrée pour ainsi dire par la peau, grâce à la main d’une inconnue qui tenait la mienne en un instant où je n’étais plus qu’un être démuni à la discrétion de ses semblables.
From Comptez vos jours, 1966
***
Toute chose aspire à se dire et tend à être dite, et n’existe qu’une fois qu’elle est dite, a écrit Ramuz. Qu’attendons-nous pour dire à notre tour? Laisserons-nous toujours au génie masculin le soin de dessiner nos portraits, de décrire les démarches de notre esprit, les arcanes de notre sensibilité, les passions de notre corps? Qui a parlé de nous, en nos noms, jusqu’ici, dans les livres, les romans, les poèmes, les essais, les tragédies? Des hommes, en particulier des hommes de lettres, des intellectuels. Or, ils l’ont fait à leur manière d’hommes de lettres, souvent abstraite, désincarnée. Car les écrivains hommes, souvent, désincarnent et transcendent. Mais les femmes incarnent. Notre transposition à nous sur le plan de l’expression sera essentiellement une transposition de ce que nous sommes, de ce que nous vivons et faisons. Enfoncées dans la matière, aux prises avec le limon originel, nous ne pouvons extraire nos moyens d’expression que du contact quotidien avec la créature terrestre. C’est ce contact, ce corps-à-corps, qu’il nous faudra dire, écrire. Trouver les mots de nos gestes, de notre démarche. Exprimer les pensées et le travail de notre corps et de nos mains. […]
Ne vous y trompez pas: quand vous voyez une main de femme tirer l’aiguille, sachez que c’est, sous vos yeux, la main d’un être en proie aux réflexions décousues, un peu folles, peuplées non seulement d’idées, mais surtout d’êtres vivants, ô combien, qu’elles interpellent au gré de réminiscences déformées et reformées, de prédilections secrètes, de révoltes, de hargne et de rancune qui pour l’heure ne le sont pas moins, mais tôt ou tard éclateront au grand jour, fortes d’une puissance accumulée, nourrie dans le silence des esclavages domestiques. Une femme assise, quand elle ne parle pas et se penche sur quelque ustensile ménager, ou sur un outil, une machine entre les murs d’une fabrique, c’est un être qui recompose le monde, met à gauche ce qui était à droite, en haut ce qui était en bas. […]
Les femmes sont prisonnières de leurs impressions et de leurs vies profondes. Elles nagent dans l’épaisseur des choses, avancent en traversant les moments successifs de leur vie comme dans une eau de plus en plus dense. Elles ont des soucis qui ont un poids, une forme, un visage. Leurs douleurs sont épaisses, elles ont l’habitude de les parcourir en tout sens, de haut en bas, de long en large, de s’y creuser de profondes tanières. Tout cela attend d’être dit. Et qui le dirait, si ce n’est celles qui jusqu’ici se sont si souvent tues?
From « Un peuple immense et neuf », 1945, in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
Les touches étaient glacées elles aussi. En les enfonçant elle sentait de petits glaçons qui lui coiffaient le bout des doigts comme des dés. Et en même temps les touches étaient glissantes et humides.
Oh! quand les touches s’enfonçaient doucement, c’était une sorte de volupté. C’était doux, humide, froid, et aucune résistance. Les touches descendaient, fondaient sous ses doigts comme du beurre et elle sentait à peine les angles arrondis. Et les touches noires étaient encore plus douces et arrondies; il lui semblait qu’elles fuyaient sous ses doigts comme de l’eau, et que leur résistance se faisait de jour en jour plus placide. C’est vrai, il n’y avait plus assez de résistance, et elle regrettait le temps où ses exercices de piano ressemblaient encore à une petite bataille. Et l’on a raison quand on dit qu’on « attaque » une note ou une œuvre. Il faut de l’élan, une sorte de courage, l’âme prête à tout – et puis une main en l’air, l’œil qui se pose avec autorité sur le clavier.
Elle avait toujours aimé les œuvres qui font se cabrer les touches et où tout oppose de la résistance. Le Chopin, justement, à part la Sonate en si bémol mineur, cela glissait trop sous ses doigts comme de l’eau; comme si les touches se transformaient tout à coup et d’ivoire devenaient de beurre… et cette docilité… les unes après les autres elles se pressaient sous ses doigts. Il n’y avait qu’à brasser, qu’à brasser encore; il lui semblait qu’elle plongeait jusqu’au coude dans une cuve de perles brillantes. Elle aurait pu fermer les yeux, elle savait que pas une touche ne se déroberait. Et cela finissait par être ennuyeux ces touches dociles et qui fondaient dans sa main. C’était presque incroyable d’entendre tout à coup jaillir des colonnes de sons quand ses doigts étaient en train de remuer des colliers de perles… C’est pour ça qu’on est parfois gêné en jouant du Chopin… Toute cette souffrance, et ces cris orageux et en même temps cette impression de remuer des perles… Tout de même gênant… Ah! elle aimait mieux jouer du Beethoven et là les touches ne se laissaient pas faire, elles se dérobaient, résistaient, filaient de tous les côtés; et tout à coup un angle de touche vous écorchait un doigt, et elle risquait de se casser un ongle… Tout ça était dur, dur à soulever, comme des tonnes de matériaux. Une âme qui se débattait dans le limon de la terre… Et alors quand des cris sortaient du piano elle n’était pas gênée du tout. Car elle avait eu tant de peine, et il y avait un accord parfait entre ce que le piano criait et cette peine des doigts qui se battaient avec les touches.
From Nuages dans la main, 1940
***
Ce n’est pas d’aujourd’hui que j’éprouve la venue de l’âge comme une nouvelle sorte de séparation. Ne me suis-je pas toujours sentie séparée? D’abord, parce que j’étais cette enfant unique que sa mauvaise santé et l’humeur inquiète des grandes personnes qui l’entouraient éloignaient des jeux de ses pairs; puis, parce que mon père professait des idées alors bien menaçantes pour la société établie et qui, pendant toutes mes années scolaires, coulaient frayeur et glace dans les esprits effrayés des parents de mes camarades d’école. Séparée parce que je ne me suis pas mariée, parce que je n’ai pas eu d’enfants. Séparée aussi par mon appartenance à ce petit pays, immobile moyeu d’une roue qui a nom Europe, pays en marge de l’Histoire de ce temps et qui, depuis plusieurs générations, a échappé au malheur dans la mesure où il échappait à l’Histoire, alors que le malheur n’a cessé de frapper à la porte de ses voisins. Séparée de mes compatriotes parce que j’ai gagné ma vie non parmi eux, mais au milieu d’étrangers. Séparée aussi, parce que dans un monde où des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont faim, où des peuples vivent sans toit, je suis bien abritée, de nuit et de jour, bien nourrie et correctement vêtue. Séparée parce que je ne vais guère à l’église qui fut celle de notre famille, ni au parti qui, pour mon père, la remplaça. Et me voici, de plus, séparée des jeunes parce que, jeune, je ne le suis plus, et séparée de moi-même parce qu’arrachée à celle que j’étais, tout en n’étant pas encore celle que je deviendrai quand j’en aurai fini de faire peau neuve – mais il faudrait dire ici « peau vieille». En attendant, qu’est-il, cet être féminin qui s’est mis à rabâcher son existence, que voudrait-il être, si ce n’est deux mains qui ramènent vers la rive, chaque soir, un filet? Qui, chaque jour, voudrait tenter de sauver ce qui sera bientôt recouvert par la nuit. Serait-ce dès lors une sorte de défi? Faire le compte des vivants et des morts avant le coucher du soleil? Les rassembler autour de moi comme un troupeau, les ramener à la rive, ainsi fait le pêcheur de son filet? Pêcheuse, bergère! Il faut trouver un toit, une porte, afin que réunis de nouveau grâce aux mots, tenus ensemble sur la page, les visages perdus et rappelés, se reconnaissent et se rassurent, mêlent leur chaleur de ressuscités dans les débris de leur vie retrouvée.
From Comptez vos jours, 1966
***
Septembre 1943
Tant d’objets, de formes, de teintes, d’idées, de notions, d’images n’ont peut-être jamais été en rapport les uns avec les autres dans l’esprit et l’imagination des hommes. Ils attendent que se révèlent leurs secrètes affinités, celles que nos yeux extérieurs n’ont pas encore décelées. Peut-être est-ce cela qui incombe à chaque artiste, sa seule tâche: trouver de nouveaux rapports, c’est-à-dire de nouveaux liens d’amitié entre les choses. Des rapports nouveaux, c’est la conclusion d’un pacte d’amitié, amitié longtemps insoupçonnée entre des éléments qui s’ignoraient, entre des sons sur des portées musicales, des couleurs, des tons, des mots brusquement rapprochés sur une toile, sur du papier.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into English by Michelle Bailat-Jones
Many of my foremothers were housewives, weavers, watchmakers, winemakers. Today their daughters live in new homes cleared of the past’s thick cobwebs. Inside the orderly homes of these humble workers, some may still mend stockings or stock the linen cupboard, but most have left the traditional domestic arts behind. The modern hands that once wifed, cleaned, and nursed now type on typewriters, assemble rivets, hover over the assembly lines of small mechanical goods inside the new buildings, offices, factories, and workshops where now my sisters and I go en masse. Are these the spaces where new feminine servitudes and grandeurs will slowly emerge? And yet we bring with us elements of the substance of another era. Here is where some of us are nurturing the dreams, regrets, and lusts that belong to the sisters who are still housewives. For them, the office has become a second home. Isn’t this where the Hourglass of Time will run its course for many of us? From now on, the work of filing will meet our small, careful, skillful gestures, all our genius for organizing and our eternal determination for a job well done. With the care that our predecessors used to shine the floorboards, wash the sheets, embroider, and sew, we are stocking a new kind of honey in that honeycomb of files and documents. Our work is helping shape the still uncertain face of the era, and the face of a female species still waiting in the wings. Sometimes, bound to the abstract duties required of managers, we are called to serve the miraculous machines that rumble and huff beneath the attentive, weary gaze of the men who created them.
From Comptez vos jours, 1966
***
And there was always a moment when Saintagne pulled the stem of his pipe out from between his thin, pale lips and said, “These Days” – with an emphasis that seemed to capitalize the words – like he was holding them in his hand, had authority over them, as if a person could have authority over anything on this earth, except for oneself, and even then… These Days. They were Her Days, too, of course. But she’d noticed that no one ever spoke to her. She was only there to boil water for tea, to ready the cups and hold out the sugar bowl:
“Here you are!”
Meanwhile, Saintagne and Madeleine, Bertier, Sabine, and Fernand were all saying, “These Days,” one after the other, and then many many times, “Life”.
“What matters in life…”
It seemed she could hear them. Though she was the one who knew what life was, no one would have ever thought to ask her what she was thinking. They looked at her hands because she was holding the teapot or the sugar bowl, and if she’d started to say something with her teapot in her hands; if she’d said “These Days” just like they were saying, no one would have paid attention, or they would have thought she was saying something completely different, the kind of thing they were expecting her to say. And they would have replied:
“Thank you, two sugars please!”
Then she had to go next door to mend the stockings. Except there was nothing but the shreds of her stockings left, nothing but huge holes, irreparable holes in the fabric of her life and no one could see this but her. And she felt like Penelope because no matter how much she mended, every day was the same, she never made any progress, she only fell further behind. Because you can’t repair what time has destroyed. And there is nothing time won’t use up in the end, or smash, nothing it won’t reduce to rubble. The Bible speaks of dust. This is the real lesson. But would those boys with their airs and their “These Days” ever understand? Of course not! It would take them a lifetime, just as it had taken her… and she often thought she’d need a second life to understand it all. Because it was so hard. Always the opposite of what you wanted. Always.
From Nuages dans la main, 1940
***
A woman walked in, or rather a face, because beneath her fiery fauxhawk crest of a hairstyle, she had the only real face in the room. She even had a second one, drawn and applied over the first like a long studied and carefully composed painting settled in some way over the first but without replicating it exactly. A second mouth in reddish-purple was drawn and filled in over her real mouth, even spilling outside the lines of the first, plump between her nose and chin, stretching toward the crease of her cheeks. Her eyebrows were the same, a second version drawn over the first which had certainly been shaved and plucked, even creamed and powdered so we would believe the false lines were the real ones despite the suspicious shadow that belied their sacrificed existence. Her extremely blue eyes swam inside a vast lake of darker blue, smoothed and spread into irregular puddles. Only her nose had not been able to be reinvented. It hung there – very wide, flat, its yawning cavities on display amidst the thick flesh of her nostrils. Perhaps she’d attempted to harmonize her entire face with that nose, to bring the face into its scale. The effect of this three-color composition was extraordinary. Compared to the fifty faces surrounding her, fifty simple versions of the same commonplace design, only hers seemed to have its own life. Only hers, by its falseness, seemed true. Though there was nothing human about it anymore. Out of step or simply outside what was real, it gestured toward the traits of some as yet undiscovered living species, or the masks of a long-ago or faraway tribe.
At that moment, the blue of those strange eyes was busy absorbing, like a blotter might, the gaze of the young male across the room who was being drawn in, deeper and deeper, disappearing even. But instead of growing darker, like blotting paper as it takes the ink, the blue became lighter, more limpid. From time to time, those thick eyelids, lashes heavy with so many coats of mascara, lowered over their blue irises, as if to hide what they were doing, and it started to seem as if those eyes weren’t really eyes at all, but a mouth and a stomach, designed to digest a man’s gaze. Soon, all while pretending to peel an apple, to cut it into quarters and bring each piece to her mouth, she flashed her own blue gaze once, twice, again and again, to meet the gaze on her, no longer waiting for it to seek hers. Then came the moment when the two gazes locked for a few seconds, becoming one, and the blue of those uncanny eyes had never been so clear.
From « Film muet » in Sans alcool, 1961
***
This means my hands belong to a housewife in the morning and to a typist in the afternoon. Either way, they’re flecked with dust or with ink. The constant fight to remove the dirt or the stains, to keep them clean, is the same fight all housewives, all my office comrades know since most of them add domestic work to their professional day once they return home. But what don’t women do in a single calendar day? They don’t have just one profession, but ten, twenty. When they’ve finished with one, it’s time to get to work on the next.
[…]
Because a housewife’s work is the same as a farmer’s. No start, no finish. Although it’s the work of a farmer who won’t get paid for his harvest nor be able to enjoy a rest in winter. All the same, when both are taken with their tasks the work, the attitude, the suffering is so similar: leaning over the furrows or over the floorboards, a knee to the soil or to the kitchen tiles, standing up, then stooping again, putting something down, lifting something up, pouring, drawing water and plunging.
Yes, there are millions of women on this earth who never know a moment’s rest. Such bitterness accumulates, such tension, such charge. Like an electrical current traveling across the world. All that latent, unseen frenzy, never discussed in newspapers. Because it’s the men who lead revolutions, and when the women help them in that great plan, it is not in their own interest that they do.
[…] What we don’t like is the lack of solidarity between them and us, the initial inequality in the distribution of daily tasks between them and us. Therefore, when will they learn that sense of justice, a sense that nonetheless fills their voices from time to time in parliament, in cathedrals, that sends them out to the streets, to the barricades. It seems they would sometimes give their lives for this great word, and they have even done so, it’s true. They choose a rifle or a machine gun over a broom, a handsome flag over a scrub brush and soap, they choose to defend abstract symbols of injustice rather than eliminating the one that exists just beneath their noses and that they designed themselves.
From La paix des ruches, 1947
***
The women’s firm handshakes showed their team spirit, their lack of ulterior motive. In truth, these were still early friendships, and this could be seen in their somewhat manly handshakes. A friendship of only ten months, born amidst the clamor of a hundred typewriters parked for three weeks in one of the rooms inside the Plainpalais electoral building turned parliament, as often happened those days when it hosted international conferences.
Those conferences were an extraordinary and busy time of change, of transformations, of shedding the past, of births and deaths!
Everything would begin with the migration of office furniture and typewriters. Half the contents of a right-bank building shuffled into trucks and movers from Maison Véron Grauer and then dumped into the Plainpalais building. […] The very place where Briand gave his famous September speech, where every spring for several years now, delegates speaking all the world’s languages made their way across the square to the sound of vocal exercises, scales and arpeggios splashing down from the windows of the Conservatory, on their way toward another noise that was also escaping from upper windows, but this time something like the sound of tiny machine guns and that, for those in the know, was the leap of hundreds of hands onto their typewriters. A prelude to what would welcome the delegates once they’d crossed into the Building and entered the meeting room: the sounds of speeches carried through loud-speakers, the toing-and-froing of the journalists and the audiences filling up the courts, the vague buzzing from the beehive-like chambers distributed around the large room inside which the hidden workers carried out their tasks: the translators, secretaries, commissioners and interpreters.
Three weeks during which certain social functions and vocations were born while others died. A bald man from Brazil was named president and a delegate from Paris vice-president. And meanwhile the things that died and were born were projects, ideas, hard-won efforts and concerns dealing with the serious business of the world of men, issues with names like “silicosis in miners” or “children working in textiles”. And meanwhile the beehive would undergo its transformations, too. A typist became a secretary, another was sent back. Two others replaced her and then three, four, ten, because there was suddenly a surplus of work – speech after speech, commissions taking place at night – and, during this time, stenographers were being harvested from the city like apples from the orchards of the Genevan countryside. Jenny Blaise and Claire-Lise came from one of these harvests. For three weeks, they had courageously shared the trials and shocks that accompanied their new fate. The fate of a beehive worker. It had been sometimes heroic, full of surprises, of varied and repeated terrors. Together, they had conquered the pitfalls of the stencil with its stink of ether, of six-page carbon copies, of the minute sheet, of taking a dictation on the fly in a drafty room amidst the thunder of the copying machines; they had known the exhaustions of the night shift with its dark-circles around the eyes, had trembled at the sound of Mrs. Fontanier’s voice and trembled more under her gaze, a losing game, swept away like scraps of paper before her dazzling authority, weak before her beauty, stammering in front of her like naughty schoolgirls, saying, “Yes, Madam, No, Madam,” out of breath and hearts pounding louder than the machines […] “Oof, what weeks, my friend… Without you, Claire-Lise, what would have happened to me in that place!” – “And what about me!” A baptism by fire. And then to step out together from the storm all in one piece, a miracle. And so, on the last day when the furniture and machines were being returned to the right-bank building, an unexpected epilogue transpired. Separated from the other scraps by Mrs. Fontanier, deemed suitable and “appointed”. They were given permanent positions in the French Typing room of the third floor…
From Comme le sable, 1946
***
Not long ago, Catalonian cities were aflame, with aviators working the nightshift like bakers and printers. We had not foreseen that nightshift, not imagined the bombs landing in children’s cradles, on the gas stoves or the bookshelves. We, the women, had foreseen nothing; as we always do, we had let them get on with it, threaten each other, parade around, come to blows. We watched them run riot. Throughout the course of History, we always seem to let them run loose. And what we scold in our children as mothers, we admire once our children are men. The behavior deserving reprimand, even a spanking, is quickly renamed once the little boy has become an adult. Suddenly words like “cruelty” or “violence” come to mean courage or heroism.
Yet we should know by now that what we spend so much time to do, over and over, they are there, again and again, to undo. We make, they unmake. They even undo their own theories as they go along, replacing their credos from one generation to the next, finding endless new names to justify their demented carnage. And instead of telling them “Stop right there”, we compel ourselves to follow them, to understand them, to exact tokens of devotion from them, and our sole aim in all this is to please them. Meanwhile, though we are made to preserve and keep things tidy, keep everything in its most pristine state, nothing stops us from repeating their words, all their words, even the craziest of all, even though those aren’t our words, cannot be ours; by agreeing to be their echo, we become nothing but parrots.
So this is where we are now. All our love and all our tenacity is not enough to care for the delicate brood of men. We teach them to walk, to talk, we raise them, we feed them, we dress them. But the moment they are out of our hands and our homes, out from under our strict watch, off they vanish en masse. Where? To see what has become of those bodies so well cared for by women’s hands, we read history books, we go to the movies. Once gone, those beings that were cosseted, washed, fed at regular hours, they show up filthy and wounded. And they fall by the millions, eyes closed by the horrors of the world’s battlefields. This is what happens when they’re far from us, when they leave our homes, forget our voices to answer the call of their own. But back when we were little girls, already then, as soon as they could get their hands on one of our beloved dolls they always found a way to break them into pieces, to remove a head and or arm to see what was inside. They slit their tummies to watch the stuffing flow out like blood. Already then!
But how can we stop them, how can we stop being their stooges? Difficult. We know too well why the sexes are so complicit. But it’s not completely fatal, as it is or seems to be for our sister the praying mantis. We really must find a way to neutralize the murderous harm of the adult male because it may just one day turn the entire world into the same charred desert it was in 1914-1918, and like so many regions, cities, villages in Spain today – perhaps foreshadowing what is to come. Do we stop every soldier from growing up, from being born? Every scientist from inventing? Must it come to this? Bee society is much older and more evolved than human society. Who knows what phases it went through to achieve its perfect life-work organization? Who knows if one of the conditions for this perfect state was the methodical removal of male troublemakers. To sacrifice them anyway once their male role was fulfilled, so the hive could thrive and live on. Maybe it took millennia of persistent disaster and the threat of total extinction for bees to reach such an extreme solution, who knows?
But we are not bees. We watch what the men are doing, we try to get their attention, using flattery to keep them near. Unlike the women in Aristophanes’s play, we don’t even try to wean them off our love. Besides, I don’t think it would work. The Greek women couldn’t manage it and they were so much more beautiful than we are. No, I think love isn’t the answer, but we should wean them off domestic help. We should stop cooking for them, stop taking care of them. They can make their own beds, their own meals, do their own laundry and ironing. They can mend their own socks and knit new ones. There would be a new world in this, and History would certainly take a new course.
And we’d especially stop listening to them! We’d stop being that vase that empties itself just to be ready for filling by them. We’d stop holding the erasers that clear the blackboard of their faults, we’d disband the handmaidens’ choir with its praise songs.
But I don’t know if this would be enough? And so?
Oh, if I were a man, I’d be careful… Just a few more wars like this one in Spain, just a few more ruined countries strewn with dead bodies, including dead children’s bodies, and maybe then women’s eyes will open. And their rising rage will be devastating and merciless. Effective. Because there are more of us.
Yes, men should be careful. They should think more often of bees, of the peace in a beehive. At the price that has been paid for that peace in the hive…
This afternoon, I told my friends what I thought of men’s near total responsibility in starting and pursuing wars. To my great astonishment, they didn’t agree with me. They didn’t believe that matriarchy would necessarily lead to peace on earth.
“Women are worse than men,” Marguerite said, to my surprise.
“They are other,” I replied. “Which is why women’s devastation would be other as well. But after so many centuries of the same, aren’t we entitled to another kind of devastation, a change in devastation…”
Everyone laughed. But was there anything to laugh about?
From La paix des ruches, 1947
***
“You very well know I’m not happy,” he said. “And now I’m going to tell you why.”
He was aware, of course, that he’d already told her a hundred times, but it probably wasn’t enough; with women you had to start all over, all over again, if you wanted to get them to understand something, to make it finally stick inside their extremely stubborn heads. Maybe a fatherly tone would manage it best. He continued soberly: “It’s because I’m not in the right profession. I’ve already told you a hundred times…”
“Well!” she said, as if she was about to protest. Then her brows pinched, and her face went stern. Exactly the expression he’d hoped to avoid. It would be difficult now. That face she was making, and those two lines – no, not two, three and four lines – that wrinkled her forehead, and the deep black of her irises, like her eyes had never held any light, he could spell out word for word what she was thinking at that moment, knew exactly the thoughts passing behind her crinkled brow. She felt they were fine just where they were, right there in Geneva, absolutely fine in their tiny civil servant life that risked nothing, wanted nothing…risked nothing, for her… but what about him? He was risking his life, his very existence, their way of life threatened his dignity because he felt no satisfaction with himself, it threatened his happiness because he was never content, “Please understand, Madeleine.” He believed that a farmer, a man who creates something by himself would always rank above a paper-pusher copying out titles for a library catalog. Wouldn’t she even try to understand?
[…]
And he’d even showed her his hands– he’d set his fork and knife down – and explained that his hands felt empty, they were starving! Yes, starving, as if his hands had mouths that were begging for something. They were famished because they never got what they wanted… they were simply not intended for tapping keys on a typewriter.
He was sitting there with his hands stretched across the table and because he had long arms, his hands were hovering over Madeleine’s plate; between her plate and her nose. And Madeleine had also suddenly stopped eating and was staring, unmoving, at her husband’s open, grasping hands, just beneath her eyes, as if she wanted to read something inside them. But whatever she saw seemed to discourage her, because she sighed, lifted her gaze and murmured:
– You’re crazy, Alain, completely crazy!
Her tone was so utterly convincing that he dared not say another word.
From Nuages dans la main, 1940
***
Did she have the right?… The right to think there were other men in the world? Beside Alain? Why was the thought so soothing? She couldn’t stop herself anymore, despite the half-open church door over there amidst the branches. Another man who might wake up in the morning all calm and peaceful beside her, who would pull her close to him beneath the sheets, telling her he was happy with her instead of making her cry and then say, “Sweetie, what’s wrong with you?” As if he didn’t know. The jerk. Who’d dash off to check on the baby so he wouldn’t have to say anything else, and then come back talking to her about Nostradamus and politics. And then, “Be confident, Madeleine”. Get lost, Saintagne. Was she a monster? Or had she become someone else all of a sudden, like there had been another Madeleine ready to leap out at just the right time – a Madeleine who’d kept herself hidden until now, closed up tight inside her like a little bud and she hadn’t even known she was there. And now that new woman was starting to bloom, right now on this knoll in front of the church; she was wearing the same brown suit, the same hat as the first Madeleine, and even, most extraordinary, the same face – she had also just telephoned Barsac – the same arms and the same skin. But this was not the same woman because that other one had loved Alain very much, thought of Alain all the time, cried because of Alain, while this new one was thinking there were other men in the world… right in that spot, as she stood in the rain.
From Nuages dans la main,1940
***
Once the children have left home, she’s again alone with Madam and Sir. And then comes the great Unhappiness that lies in wait for everyone, even the wealthy… Sir does nothing but cry his eyes out or walk slowly on his skinny legs to the cemetery every day. Sometimes she goes with him to care for the grave, to remove the dead flowers and plant new ones, to water them, to dust off the tombstone with its large letters carved into the gray marble. The letters spell out Madam’s first and last name, which is also Sir’s last name. There are also two dates separated by a small hyphen. She doesn’t like looking at the hyphen that sums up the entire line of Madam’s life, her long life. But the sight of that tiny hyphen makes it seem it was nothing but a short moment between two large Doors, the Entrance and the Exit. And almost nothing in between. Thérèse will also have her own grave one day, her two dates, her first name and her last. She knows her Entrance date, has no idea about the Exit. But some people will learn it. And surely Sir will know. Perhaps he will even feel a little sad.
From « La Bonne » 1985 in Sans Alcool, 1986
***
However, the moment I began to exist again and to be aware of it was striking. At first, a purely physical sensation. I thought I was at home, waking as I always did. And as usual in that moment, I wanted to stay still for as long as possible; in general, I dislike getting up. But then I felt a hand holding mine. It was warm, it had a weight and a shape, was soft and alive. It seemed my entire self, not just one of my hands but my entire body, had taken refuge inside a protective shelter where it felt safe. The touch brought me back to myself. Had the operation taken place? I started to doubt that it had because I felt no particular pain in my throat, exactly where the sharp tools were meant to have worked. At that very moment, my throat was gone, swallowed up entirely by the non-existent body that had handed over its powers of feeling to a tiny part of itself, the end bit of an arm. But being in bed could only mean one thing. Not only had I been operated on, but I’d also been curiously removed from Time in a way I’d never experienced before, more than the deepest sleep, since there’d been no dreaming, no sensation, nothing had animated the dead time during which my body had suffered through an ordeal it should not have been able to bear, and from which it had come out alive and without memory. It seemed to me I’d been out for less than a second, but it must have been longer; I later learned it was more than an hour. I’d both agreed and consented to be the victim of this very miracle, and I’d even emerged intact, eyes closed and happy that a hand was holding mine. I thought it was my mother’s, because she had promised to be at my side when I awoke. I opened my eyes to see her, but seated beside me was an unfamiliar nurse with an unpleasant face. Her hand is the one whose healing touch and possessive power I’d felt before knowing what it was. I continued to feel this even though she wasn’t the person I’d hoped she was. The warmth of that hand destroyed all my other sensations. I was careful not to let on that I was awake, experiencing my strange condition like a kind of perfect state that I wanted to enjoy for as long as possible. Soon, a curious feeling came over me, a kind of infinite love for the woman sitting there in silence. I felt connected to her by bonds even more mysterious than those that connected me to my mother. Of course, I’d never suspected such bonds could exist, nor that they could be so convincing. But what were they? How were they? Again, the truth hit me and was destroyed as I perceived it, but this time with infinitely more power. I was a human being, I was part of a species, and I bore its distinctive and irrefutable signs, visible on my body, invisible beneath my skin. I was bound to all other members of that species, no matter their color, I was bound in the way a branch is knotted to the trunk that arbors it. To my astonishment, instead of rebelling, instead of feeling revolted as I sometimes did at the idea of anything gregarious, of crowds that might absorb me or destroy me, this discovery plunged me into a feeling of beatitude. I surrendered completely to this new feeling, a sensation I’d never before experienced to such an extent and in such an intimate way. I let myself go, let myself sink deeper and deeper into the feeling until I fully accepted the idea of my belonging, because it hadn’t only entered my mind, the unquestionable truth had entered me, so to speak, through the skin of a stranger holding my hand in that very moment when I was nothing but a helpless human dependent on her peers.
From Comptez vos jours, 1966
***
Everything desires to be said and moves toward being said, and only exists once it’s been said, wrote Ramuz. So what are we waiting our turn to say? Will we keep leaving it to the male genius to draw our portraits, to describe how our minds work, the mysteries of our feelings, the passions of our bodies? Who has been describing us until now, in our name, in books, novels, poems, essays, tragedies? Men, and especially literary men, intellectuals. And they have done so in the often abstract, disembodied way of literary men. Because male writers tend to disembody and transcend. But women embody. When we transpose ourselves into expression, we will essentially transpose what we are, what we live, and what we do. Buried up to our necks in the silt of life, we can only find our means of expression within our day-to-day contact with our earthly lives. This is the body-to-body contact we must express, must write about. Find the words for our actions, our way of doing things. Express the thoughts and work of our bodies and hands. […]
Make no mistake: when you see a woman’s hand working the needle, know that what you’re watching is the hand of a being who is gripped by unstructured, somewhat crazy thoughts populated not only by ideas but mostly by the many living beings those thoughts call forth at the whim of disentangled and restitched memories, secret longings, rebellions, bitterness and resentment, beings who are just as gripped and who will, sooner or later, burst forward, buoyed by a power that has amassed, that has festered within the silence of domestic slavery. When a woman is seated, silent and leaning over some kitchen utensil or a tool, or a machine within the walls of a factory, she is a person recreating the world, putting to the right what was on the left, raising up what was put down. […]
Women are prisoners of their feelings and their deep inner lives. They swim in the thickness of things, move forward only by passing through the successive moments of their lives like wading through water that grows ever denser. Their worries have weight, shape, a face. Their sufferings are vast, and they are used to travelling over them in every direction, from top to bottom and side to side, they are used to digging them deep dens. All this is waiting to be said. And who would say it if not the women who, until now, have so often said nothing?
From “Un peuple immense et neuf,”, 1945 in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
The keys were also very cold. As she pushed on them, it felt like little ice cubes were pushing back against the tips of her fingers, like dice. And they were also slippery and damp.
Oh, it was such a pleasure when the keys would softly press. It was gentle, damp, cold, and nothing pushed back at her. The keys pressed down easily, melting beneath her fingers like butter and she could barely feel their rounded edges. The black keys were even softer and rounder; it was like they vanished beneath her fingers like water, and their resistance grew less day by day. It was true, they no longer fought her, and she missed the days when her piano exercises felt like a small battle. It was true when someone said they “attacked” a note or a piece of music. You need momentum, a kind of courage, the soul ready for anything – and then one hand in the air, the eye striking the keyboard with authority.
She had always liked pieces that made the keys rear up, that were all resistance. Chopin, for example, except the Sonata in B-flat minor, a piece that slid too much like water beneath her fingers; like the ivory keys were suddenly transformed to butter… and so tame… one after the other melting beneath her fingers. All she had to do was swim and swim; like plunging her arms up to their elbows in a vat of shiny pearls. She could have closed her eyes; she wouldn’t have missed a single note. In the end such tame keys melting in her hand was boring. It was nearly a shock to hear the explosion of a column of sound when her fingers were busy sliding along that pearl necklace… the reason why playing Chopin was sometimes awkward… So much suffering, all those stormy cries, but it feels like you’re just pushing pearls around… so awkward… Oh, she much preferred Beethoven; the keys didn’t give in easily, they ran off, fought back, slipped away from all sides; and then the edge of a key would suddenly blister her finger, or she might break a nail … all of it so hard, hard to bring forth, like dredging up tons of substance. A soul fighting in the silt of the earth… When those cries flew out of the piano it was never awkward. Because it had been so hard, and the sound of the piano perfectly matched the way her fingers had been fighting with the keys.
From Nuages dans la main, 1940
***
It isn’t new for me that I feel aging is another kind kind of separation. Haven’t I always felt separate? First, because I was an only child and both my poor health and the anxious temperament of the adults around me kept me from playing with my peers; then, because my father’s ideas were dangerous for established society, terrifying my schoolmates’ parents for all the years I was at school. Separate because I didn’t marry, because I didn’t have children. Separate as well because I belonged to this small country, the immobile hub of a wheel called Europe, a country on the margins of our era’s History because for several generations it has avoided misfortune insofar as it has avoided History, all while misfortune continued to pummel its neighbors. Separate from my compatriots because I earned my living abroad, among strangers and not among them. Separate also because, in a world of millions of men, women, and children who go hungry and are homeless, I have a roof over my head both day and night, am well fed, and properly dressed. Separate because I hardly ever attend the church my family belonged to, nor frequent the political party that, for my father, replaced the church. And here I am, separate from the youth because I am no longer one, and separate from myself because I am no longer who I once was, nor who I will become when I’ve finished shedding what we will have to call my “old skin”. Meanwhile, who is this female being now harping on about her life, what would she like to be, if not two hands hauling a net toward the shore each evening? Who would like to try to save, each day, what will soon be covered by night. Will this be a kind of challenge from now on? To tally up the living and the dead before the sun sets? Gather them around me like a flock, bring them to shore, like the fisherman with his net? Fisherwoman, shepherdess! We must find a roof, a door, so that once reunited through words, held together on the page, those lost and remembered faces may recognize and comfort each other, combine their resurrected warmth amidst the debris of their newfound lives.
From Comptez vos jours, 1966
***
September 1943
Perhaps so many objects, shapes, hues, ideas, notions, and images have never been brought together in men’s minds and imaginations. They wait for their secret affinities to come to light, the ones our external eyes have not yet discerned. Perhaps this is each artist’s role or sole task: find new relationships, in other words find new bonds of friendship between things. What a friendship pact creates are new connections, a long-unsuspected friendship between elements with no prior knowledge of the other’s existence, between sounds on a musical score, colors, tones and words unexpectedly brought together on canvas, on paper.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into German by Markus Hediger and Anna Fleiter
Viele meiner weiblichen Vorfahren waren Hausfrauen, Spinnerinnen, Uhrmacherinnen oder Winzerinnen. Ihre Nachkommen leben heute in neuen Häusern, wo sich die schweren Altlasten der Vergangenheit auflösen. Zwar flicken einige in den geordneten Haushaltsräumen noch immer Strümpfe und sortieren weiße Wäsche, die meisten aber fühlen sich für die alten häuslichen Tätigkeiten nicht mehr zuständig. Die Wäscherinnen, Putzfrauen und Pflegerinnen von früher tippen heute mit ihren neuen Händen auf Schreibmaschinen, stecken Nieten zusammen, beugen sich am Fließband über Feinmechanik, in neuen Gebäuden, Büros, Fabriken, Ateliers, in die meine Schwestern und ich nun schwärmen. Sind das die zukünftigen Orte von Unterdrückung und weiblicher Größe? Jedenfalls läuten wir so ein neues Zeitalter ein. Die Träume, Nostalgien und Begehrlichkeiten der Schwestern, die noch Hausfrauen sind, mögen manche auch weiterhin haben. Für viele verrinnt die Zeit nunmehr in den Büros, die zu einem zweiten Zuhause werden. Unsere kleinen, präzisen, geschickten Handgriffe brauchen wir fortan für die täglichen Büroarbeiten, auch unser Talent für Ordnung und unsere undenkliche Versessenheit darauf, es gut zu machen. In jeder einzelnen Wabe im Reich der Akten und Dokumente erzeugen wir neuen Honig und legen dabei die gleiche Sorgfalt an den Tag wie unsere Vorgängerinnen beim Bodenwienern, Wäschewaschen, Sticken und Stopfen. Für uns selbst zeichnet sich ein noch unsicheres Gesicht der Zeit ab, und was vielleicht einmal den weiblichen Raum einnimmt, ist noch im Werden. Wenn wir uns zuweilen den einfachen Verwaltungsaufgaben widmen, sind wir auch zum Dienst an den wundersamen Maschinen eingeladen, die unter dem aufmerksamen und nervösen Blick der Männer, ihrer Schöpfer, rattern und schnaufen.
From Comptez vos jours, 1966
***
Da kam dann immer der Augenblick, da Saintagne die Pfeife aus seinem schmallippigen, bleichen Mund nahm und «unsere Zeit» sagte. So daß man hätte meinen können, er schreibe die Worte mit lauter Großbuchstaben und er habe die Zeit mit seinen Fingern durchgeknetet, er habe einen Vorteil über sie errungen – als ob man auf dieser Erde überhaupt etwas in der Hand hielte, außer sich selbst, und vielleicht nicht einmal das! UNSERE ZEIT. War es denn nicht auch ihre Zeit? Aber sie hatte gemerkt, daß man sich nie an sie wandte. Sie war nur da, um Teewasser zu kochen, nur da, um die Tassen bereitzustellen und die Zuckerdose zu reichen:
«Bedient euch!»
Und währenddessen sagten alle, einer nach dem andern, Saintagne und Madeleine, Bertier, Sabine und Fernand: «Unsere Zeit». Und sehr, sehr oft sagten sie auch: «Das Leben».
«Das Wichtige im Leben ist …»
Ihr schien, sie höre sie noch immer. Doch niemals wären die jungen Leute auf die Idee gekommen, sie, die sie doch das Leben kannte, zu fragen, wie sie darüber dachte.
Ihre Hände schaute man an, weil sie die Teekanne oder die Zuckerdose hielten, und selbst wenn sie, die Teekanne in der Hand, einen Satz gesagt und ihn wie die andern mit «unsere Zeit» angefangen hätte: Keiner würde darauf geachtet haben, oder dann hätte man etwas ganz anderes verstanden, nämlich das, was man stets von ihr erwartete. Und so man hätte ihr zur Antwort gegeben:
«Danke, Madame, zwei Stück bitte!»
Dann ging sie ins Zimmer nebenan und stopfte Strümpfe. Aber was sie da so fest in ihren Händen hielt, waren in Wirklichkeit gar keine Strümpfe, sondern Risse, riesige Löcher, Fallmaschen im Gewebe ihres Lebens, die außer ihr keiner sah. Zudem ging es ihr mit dieser Arbeit ähnlich wie der Penelope. Sie konnte noch soviel stopfen, Tag für Tag, sie kam einfach nicht voran. Denn nichts von dem, was die Zeit zerstört, kann wiederhergestellt werden. Und es gibt nichts, was die Zeit nicht zuletzt doch noch angreift, zermalmt, in Stücke schlägt. Oder zu Staub werden läßt, wie die Bibel sagt. Das, genau das ist die große, die eigentliche Lehre. Aber hätten diese Burschen mit ihrem vornehmen Getue, das sie dazu verleitete, «unsere Zeit» zu sagen, so etwas überhaupt verstanden? Natürlich nicht! Auch sie würden, wie sie, ein ganzes Leben dazu brauchen … Manchmal schien es ihr sogar, als bräuchte sie noch ein zweites Leben, um diese Dinge wirklich ganz und gar zu begreifen. So schwierig war das alles. Immer das Gegenteil von dem, was man eigentlich wollte. Immer.
From Wolken in der Hand, 1995 (1940)
***
Gerade war eine Frau eingetreten, oder vielmehr ein Gesicht, denn unter dem Felsenhahn-Schopf, der wie ein Feuerhelm über ihren Kopf reichte, trug die Frau ihr Gesicht wahrlich zur Schau. Darüber war ein zweites Gesicht gezeichnet, wie ein zuvor gründlich durchdachtes Ebenbild, das mehr schlecht als recht auf das erste passte. So lag über ihrem richtigen Mund ein zweiter blauroter Mund, der die Umrisse des ersten Mundes überragte, zwischen Nase und Kinn voller wurde und sich bis zu den Wangengrübchen zog. Ähnlich verhielt es sich mit ihren Augenbrauen, über die sie ebenfalls ein zweites Paar gemalt hatte. Die ersten waren sicherlich rasiert und gezupft, eingecremt und gepudert, denn man sollte wohl nur die fiktiven Umrisse der zweiten Schicht erkennen, dabei verrieten sich die geopferten Augenbrauen durch einen auffälligen Schatten. Ihre tiefblauen Augen schwammen in einem noch dunkleren, dichten Blau, das großflächig um sie herum aufgetragen war. Die Nase selbst hätte man nicht neu erfinden können. Sie war sehr groß und platt, und prunkte mit den tiefen Öffnungen ihrer wulstigen Nasenlöcher. Vielleicht hatte sie versucht ihr ganzes Gesicht auf diese Nase abzustimmen und sozusagen auf deren Größe anzupassen. Die Wirkung dieser drei Farben war jedenfalls außergewöhnlich. Neben den vielen, unauffälligen Gesichtern schien nur ihres eine eigene Existenz zu haben. Nur ihres schien wahrhaftig. Obwohl es nichts Menschliches mehr hatte. Diesseits oder jenseits der Realität wirkte es wie das Gesicht einer noch unbekannten Spezies oder die Maske eines Volksstammes fern von Raum und Zeit.
In diesem Moment saugte das Blau ihrer seltsamen Augen wie ein Fließblatt den Blick eines jungen Mannes auf, der von weitem in ihr Blau stürzte, eintauchte und darin verschwand. Doch anstatt durch diese Berührung fleckig wie Löschpapier zu werden, wurde das Blau nur noch klarer und blauer. Als sollte dieser Hergang vertuscht werden, senkten sich die dicken Augenlider, die durch die Rimmel-getuschten Wimpern ganz schwer waren, über ihre blauen Pupillen, und dann schien es, als wären die Augen gar keine Augen, sondern Mund und Magen, dafür geschaffen, die Blicke der Männer zu verschlingen. Und während sie vorgab einen Apfel zu schälen, zu vierteln und die Stücke gemächlich zum Mund zu führen, warf sie ihren blauen Blick so kurz auf den anderen Blick, dass dieser noch nicht einmal die Möglichkeit gehabt hätte, den ihrigen zu erhaschen. Aber dann verschlangen sich beide Blicke doch für einen kurzen Augenblick und nie war das Blau ihrer ungewöhnlichen Augen klarer gewesen.
From « Film muet », in Sans alcool, 1961
***
So habe ich morgens die Hände einer Hausfrau und abends die einer Schreibmaschinistin. Auf jeden Fall sind es staubige Hände, sei es von der Hausarbeit oder vom Kohlepapier. Und diesen ständigen Kampf, sie rein und sauber zu halten, kennen sowohl Hausfrauen als auch meine Bürokolleginnen, die meist nicht nur ihren Beruf haben, sondern auf die zuhause auch die häuslichen Aufgaben warten. Aber was bewältigen Frauen an einem Tag eigentlich nicht? Sie haben nämlich nicht eine Arbeit, sondern zehn, zwanzig. Ist eine Aufgabe erledigt, begeben sie sich gleich an die nächste […]
Die Arbeit der Hausfrau gleicht der eines Bauern. Ohne Anfang und Ende. Nur dass dem Bauer der Lohn seiner Ernte oder der weniger arbeitsintensiven Winterzeit zuteilwird. Ihre Gesten, ihr Tun, ihr Abmühen sind aber zweifelsohne vergleichbar, ob sie sich nun über die Ackerfurchen oder den Fußboden beugen, auf der Erde oder den Küchenfliesen knien, sich aufrichten, wieder runterbeugen, hoch, runter, rein, raus, in Eile.
Ja, unter unserem Himmel leben Abermillionen Frauen, denen niemals der kleinste Moment der Entspannung widerfährt. Und so staut sich die Säure auf, die Anspannung, die Überspannung. Wie elektrischer Strom, der durch die Erde fließt. Diese latenten unsichtbaren Wallungen, von denen in keiner Zeitung zu lesen ist. Revolutionen werden schließlich von Männern gemacht. Zwar helfen die Frauen ihnen bei ihren großen Absichten, es liegt aber gar nicht in deren eigenem Interesse.
[…] Und diese fehlende Solidarität untereinander missfällt uns, diese grundsätzliche Ungerechtigkeit in der Verteilung der täglichen Aufgaben. Wann zeigen die Männer endlich ihren Sinn für Gerechtigkeit, der doch sonst ihre Stimmen in den Parlamenten oder Kathedralen lauter werden lässt, oder der sie auf die Straßen gehen und Barrikade errichten lässt? Manchmal scheinen sie für dieses große Wort doch ihr Leben geben zu wollen, ja, das tun sie auch. Aber lieber halten sie ein Gewehr oder eine Maschinenpistole als einen Besen in der Hand, eine schöne Flagge, als einen Schrubber oder Seife, und sie prangern eher abstrakte Formen von Ungerechtigkeit an, anstatt dass sie die naheliegendsten beseitigen, die aus ihrem eigenen Handwerk stammen.
From La paix des ruches, 1947
***
Sie begrüssten einander mit kräftigem Händedruck, was auf kameradschaftlichen Teamgeist, auf Freundschaft ohne Hintergedanken deutete. In Wirklichkeit war die Freundschaft, die dieser etwas männliche Händedruck verriet, noch ganz jung. Eine zehnmonatige Beziehung, entstanden im Klappern von hundert Schreibmaschinen, die für drei Wochen zusammengepfercht wurden in einem Raum des Wahlbüros von Plainpalais, aus dem ein Parlament geworden war, wie das in jenen Jahren häufig geschah, wenn es irgendwelche internationale Konferenzen beherbergte.
Eine ausserordentliche, an Neuerungen, Veränderungen, Häutungen, Geburten und Todesfällen sehr stürmische Zeit!
Zunächst wanderten Büromöbel und Schreibmaschinen. Damals wurde der halbe Inhalt des Gebäudes am rechten Seeufer in Last- und Möbelwagen der Firma Véron-Grauer wegbefördert und im Gebäude von Plainpalais wieder ausgespuckt.
[…]
Dort hielt Briand seine berühmten Septemberreden, dort marschierten seit mehreren Jahren im Frühling Vertreter, die alle Sprachen konnten, quer über den Platz, zum Geräusch von Stimmübungen, Tonleitern und Arpeggien, die den Fenstern des Konservatoriums entflogen und den lieben langen Tag den Platz bespritzten, und gingen einem anderen Geräusch entgegen, das ebenfalls aus hohen Fenstern drang und demjenigen aus Miniaturmaschinengewehren glich, das für Kenner aber Hunderte von Händen bedeutete, die auf Schreibmaschinen tanzten. Ein Auftakt zu dem, was auf die Vertreter wartete, sobald sie den Fuss über die Schwellen zum Gebäude gesetzt und den Sitzungssaal betreten hatten: Dröhnen von Reden, deren Worte über Lautsprecher weitergetragen wurden, Kommen und Gehen von Journalisten und Besuchern, die dichtgedrängt auf den Tribünen standen, Gemurmel aus den Zellen rund um den grossen Saal herum, in denen sich die Welt hinter den Kulissen eifrig zu schaffen machte, das unscheinbare Volk der Übersetzer, Sekretärinnen, Gehilfen und Dolmetscher.
Drei Wochen, während denen gesellschaftliche Ämter und Aufgaben geschaffen und andere begraben wurden. Ein glatzköpfiger Herr aus Brasilien wurde zum Präsidentenund ein Vertreter aus Paris zum Vizepräsidenten ernannt. Was da begraben und geschaffen wurde, waren auch Vorhaben, Ideen, langwierige Bestrebungen und Sorgen, die sich auf bestimmte todernste Probleme der Welt bezogen, auf Probleme, die “Silikose bei Bergarbeitern” oder “Kinderarbeit in Spinnereien” hiessen. Gleichzeitig folgte beim Zellenvolk ständig eine Veränderung der anderen. Eine Maschinenschreiberin wurde Sekretärin, eine andere wurde entlassen. Zwei andere ersetzten sie und dann drei, vier, zehn, weil es plötzlich mehr Arbeit gab – die Reden lösten einander ab, die Kommissionen tagten die ganze Nacht –, und währenddessen pflückte man sich Maschinenschreiberinnen in der Stadt wie im Herbst Äpfel in den Obstgärten des Genfer Umlands. Jenny Blaise und Claire-Lise waren Gegenstand einer dieser Pflückaktionen gewesen. Drei Wochen lang hatten sie tapfer die Widrigkeiten, die Verwunderungen geteilt, die ein neues Schicksal mit sich bringt. Das Schicksal eines Zellenvolks. Es war manchmal heldenhaft gewesen, voll abwechslungsreicher und wiederkehrender Überraschungen und Schrecken. Gemeinsam hatten sie die Tücken der nach Äther riechenden Matrize, der Abschriften mit sechs Durchschlägen, auch die der minute sheets, der Diktate mitten im Durchzug und im Lärm der Vervielfältigungsapparate bezwungen, sie hatten die Strapazen der Nachtschichten erlebt, die einem die Lider blau anlaufen lassen, sie hatten vor Madame Fontaniers Stimme und mehr noch unter ihrem Blick gezittert, waren schon im voraus verloren gewesen und von ihrer überwältigenden Autorität wie Strohhalme hinweggefegt worden, machtlos angesichts ihrer Schönheit, sie hatten vor ihr gestottert wie ertappte Schülerinnen und nur “ja, Madame, nein, Madame” gesagt, mit Atemnot und Herzklopfen, was man ohne das Maschinenklappern sonst gehört hätte. Mit höchster Verwunderung hatten sie gesehen, wie sich tagaus, tagein Blumenkörbe auf dem Tisch von Madame Fontanier ansammelten, die von oben und von fern hundert Schreibmaschinen überwachte. Eine Überwachung, die zwar durch das Rosarot der grossen Gladiolen, das Blau der Schwertlilien, das Rot der Päonien und der Rosen erfolgte, die aber trotzdem furchterregend war. Bis auf bestimmte Stunden, da sie es scheinbar satt bekam und anderen Lockungen nachgab. Denn plötzlich konnte man bemerken, dass die Rosensträusse nur noch einen leeren Sessel tarnten, auf dem irgendein duftiger, duftender Schal schlief, von seiner Besitzerin vielleicht da liegengelassen wie eine Drohung, eine Ermahnung, eine allerdings ungeeignete Warnung, denn sie vermochte den Ausbruch von Gerede, das während Madame Fontaniers Abwesenheit an die Stelle des Maschinenklapperns trat, nicht zu unterbinden. Und schliesslich hatten sie miteinander im Jardin des Bastions Glacen gegessen und auf dem Konferenzball getanzt – zumindest Jenny … – “Uff, was für Wochen, meine kleine Claire-Lise … Was wäre in diesen Kreisen aus mir geworden ohne dich!” – “Und aus mir erst!” Ein wenig wie bei der Lufttaufe. Und zusammen am Ziel landen, welch ein Wunder, heil, nichts gebrochen. Und am letzten Tag, nach der Rückkehr der Möbel und Maschinen ins Gebäude am rechten Seeufer, dieser gefürchtete Epilog. Durch Madame Fontanier von der Spreu getrennt, ausgewählt, verlesen wie hochwertiger Weizen und “ernannt”. Für beide eine feste Stelle bei den Maschinenschreiberinnen mit französischer Tastatur im dritten Stock …
Wie Sand durch die Finger, 2006 (1946)
***
Vor nicht allzu langer Zeit brannten die Städte Kataloniens wie Fackeln, und nachts schufteten die Flieger wie sonst die Bäcker oder Zeitungsdrucker. Nein, wir hatten das nächtliche Treiben der Flieger nicht vorhergesehen, die Bomben auf die Kinderbettchen, auf die Gasherde oder Bücherregale. Gar nichts haben wir vorhergesehen, wir Frauen; wie immer ließen wir sie einfach gewähren, wie sie sich bedrohen, umherstolzieren, tätlich werden. Wir sahen ihnen einfach dabei zu, wie sie sich vergessen. Das haben wir im Laufe der Geschichte immer so gemacht. Was wir als Mütter bei unseren Kleinen noch versuchen im Zaum zu halten, das bewundern wir bei ihnen, wenn sie zu Männern geworden sind. Was eigentlich mit einem Tadel oder gar einem Klaps auf den Hintern bestraft werden müsste, dem geben wir Frauen eine andere Bezeichnung, sobald der kleine Junge erwachsen ist. „Grausamkeit“ oder „Gewalt“ werden in unserer Sprache plötzlich zu Mut und Heldentum.
Dabei müssten wir längst wissen, dass alles, was wir unermüdlich aufbauen, sie genauso beharrlich wieder zunichtemachen. Wir entwerfen, sie verwerfen. Selbst ihre eigenen Theorien verwerfen und ersetzen sie von einer Generation zur nächsten mit anderen Glaubenssätzen, erfinden immer neue Namen, um ihre gräulichen Gemetzel zu rechtfertigen. Und wir, anstatt zu sagen „Jetzt reicht’s!“, wir tun alles, um bei ihnen bleiben zu können, sie zu verstehen, von ihnen Anerkennung für unsere Ergebenheit zu erhalten, und unsere ganze Sorge ist es, ihnen zu gefallen. Und wir, die wir dafür gemacht sind, alles zu bewahren, Ordnung zu schaffen und im bestmöglichen Zustand zu erhalten, wiederholen ihre Worte einfach, alle, auch die irrsinnigsten, auch wenn ihre Worte nicht die unsrigen sind, gar nicht sein können, wir machen uns zu den Nachbeterinnen dieses Responsoriums.
Da stehen wir nun. Für die empfindliche Männerbrut können wir gar nicht genug Liebe und Fürsorge aufbringen. Von uns lernen sie das Laufen und Sprechen, wir erziehen, ernähren und kleiden sie. Doch kaum gleiten sie uns aus der Hand, kaum sind sie aus dem Haus, aus unserem Augenmerk, verschwinden sie ganz. Wohin? Bald liest man in den Geschichtsbüchern oder sieht im Kino, was aus ihnen geworden ist, aus diesen sauberen, von Frauenhänden gut gepflegten und gekleideten Körpern. In der Ferne sind diese verwöhnten, gewaschenen, zu festen Uhrzeiten gefütterten Wesen bald voller Blessuren und Dreck. Sie fallen millionenfach auf den Kriegsschauplätzen der Welt, wo das Entsetzen ihnen die Augen schließt. Das geschieht ihnen also, wenn sie uns und unser Heim verlassen, unsere Stimmen vergessen, um den Rufen der ihrigen zu folgen. Schon damals nahmen sie uns kleinen Mädchen unsere gehegten und gepflegten Puppen weg, um sie aufzuschneiden, ihnen den Kopf vom Körper abzutrennen und ihr Innenleben zu untersuchen. Sie schlitzten sie auf, sodass ihr Inneres herausquoll wie Blut. Schon damals!
Was können wir tun, um diese Mittäterschaft zu beenden? Schwierig. Die Ursache für die Mitschuld der Geschlechter ist allzu gut bekannt, aber so weit wie die Gottesanbeterin, unsere Schwester, können wir nicht gehen. Doch wir müssen einen Weg finden, um das mörderische Wirken des erwachsenen Mannes zu unterbinden, sonst gerät eines Tages noch die ganze Erde in Brand, wie es 1914-1918 der Fall war und sich gerade in Spanien zuträgt, wo schon so viele Regionen, Städte, Dörfer betroffen sind, obschon das wohl nur ein Vorgeschmack ist.
Müssen wir denn jeden Krieger bereits am Großwerden hindern, an seiner Entfaltung, und jeden Gelehrten am Erfinden? Muss es so weit kommen? Die Honigbienen sind dem Menschengeschlecht im Alter und in ihrer Entwicklung voraus. Wer weiß schon, welche Entwicklungsstufen sie durchmachen mussten, bis ihr Leben und ihre Arbeit derartig perfekt organisiert war? Vielleicht galt es als Voraussetzung für diesen perfekten Zustand, Störenfriede ganz bewusst und methodisch auszuschalten?
Sie zu opfern, sobald sie ihre Rolle als Männchen erfüllt hatten, dass der Bienenstock überlebt, wächst, fortbesteht. Vielleicht brauchte es Jahrtausende sich wiederholender Niederlagen und die Gefahr einer kompletten Auslöschung des Bienengeschlechts, was sie zu diesem extremen Verhalten brachte, wer weiß?
Aber wir sind keine Bienen. Wir sehen den Männern zu, buhlen um ihre Anerkennung, umschmeicheln sie so gut wir können, damit sie bei uns bleiben. Wir versuchen noch nicht einmal, ihnen unsere Liebe zu entziehen, wie es zum Beispiel die Frauen in einer Komödie von Aristophanes tun. Ich glaube zudem, dass dies zu nichts führen würde. Schon die antiken Griechinnen konnten nichts tun und sie waren schöner als wir. Nein, ich glaube nicht, dass Liebesentzug etwas bringen würde, sondern vielmehr der Entzug der häuslichen Fürsorge. Wir würden ihnen nichts mehr zu Essen machen, uns nicht mehr um sie kümmern. Sie müssten selbst ihre Betten machen, ihr Essen, ihre Wäsche waschen und bügeln. Sie müssten sogar ihre Strümpfe stopfen und neue stricken. Das würde die ganze Welt verändern und die Geschichte verliefe mit Sicherheit anders.
Und vor allem würden wir ihnen nicht mehr zuhören! Wir wären nicht mehr diese Vase, die sich entleert, um sich mit ihren Sorgen füllen zu können. Wir wären nicht mehr jene, die mit Tafelschwämmen eifrig ihre Fehler wegwischen, wir wären nicht mehr dieser lobpreisende Messdienerinnenchor.
Ich weiß allerdings nicht, ob das ausreichend wäre. Also?
Ah, wäre ich ein Mann, ich würde mich hüten … Noch ein paar Kriege wie der in Spanien und ein paar mehr Länder in Schutt und Asche, bedeckt mit Leichen, sogar Kinderleichen, und die Frauen öffnen vielleicht die Augen. Ihre Wut wird verheerend, erbarmungslos sein. Wirkungsvoll. Denn wir sind mehr.
Ja, die Männer sollten auf der Hut sein. Sie sollten häufiger an die Honigbiene denken, an den Frieden im Bienenstock. An den Preis, den die Bienen für ihren Frieden haben zahlen müssen …
Heute Nachmittag erzählte ich meinen Freundinnen von dem Gedanken, dass ich allein die Männer für das Verursachen und das Führen von Kriegen verantwortlich hielt. Zu meinem großen Erstaunen stimmten sie mir jedoch nicht zu. Sie denken nicht, dass ein Matriarchat Frieden auf Erden bedeuten würde.
Frauen sind doch noch schlimmer als Männer, sagte Marguerite zu meiner Verblüffung.
Sie sind anders, entgegnete ich. Deshalb würden sie andere Plagen verursachen. Aber haben wir nach Jahrtausenden der ewig gleichen Plagen nicht endlich ein Recht auf neue …
Alle lachten. Aber worüber eigentlich?
From La paix des ruches, 1947
***
«Du weißt ja, daß ich nicht glücklich bin», sagte er. «Nun, ich werde dir genau sagen warum.»
Obwohl er wußte, daß er es ihr schon hundert Mal gesagt hatte, genügte es wahrscheinlich noch nicht. Denn bei den Frauen muß man immer wieder von vorne und nochmals von vorne anfangen, wenn man ihnen etwas begreiflich machen will, was vollständig in ihre sonst so sturen Köpfe eindringen soll. Vielleicht würde es ihm eher gelingen, sie zu erschüttern, wenn er wie ein Vater zu ihr redete. Ernst fuhr er fort:
«Weil ich nämlich nicht den Beruf habe, der mir Spaß macht. Das habe ich dir schon hundert Mal gesagt …»
«Ach!» rief sie aus, als wolle sie Protest erheben. Dann runzelte sie mit böser Miene die Stirn. Genau der Ausdruck, den er nicht an ihr hätte sehen wollen. Oh, er wußte wohl, daß Schweres auf ihn wartete. Bei dem Gesicht, das sie jetzt machte, und diesen zwei Balken – nein, nicht zwei, sondern drei, vier Balken –, die quer über ihre Stirn liefen, und diesem stumpfen Schwarz, das sich in ihren Pupillen verdichtete, als sei alles Weiße aus ihren Augen verschwunden, hätte er Wort für Wort hersagen können, was sie in diesem Augenblick dachte. Alles, was hinter dieser stark gerunzelten Stirn ablief, hätte er auswendig aufsagen können. Sie sei der Meinung, es gehe ihnen doch so gut hier in Genf, dieses risiko-, dieses wunschlose Beamtenleben bekomme ihnen so gut … Risikolos, ja, für sie … Doch für ihn? Er riskiere dabei sein Leben, seine Existenzberechtigung, er riskiere seine Würde, da er nie mit sich zufrieden, doch auch sein Glück, da er nicht glücklich sei … «Versteh mich, Madeleine.» In seinen Augen sei ein Bauer oder ein Mann, der etwas aus sich selber heraus schaffe, immer sehr viel mehr wert als ein Schreiberling, der Titel für einen Bibliothekskatalog abschreibe. Ob sie nicht versuchen wolle, ihn zu verstehen?
[…]
Plötzlich zeigte er ihr sogar seine Hände – er hatte Gabel und Messer hingelegt – und erklärte ihr, seine Hände erschienen ihm stets leer, hungrig. Ja, hungrig, als besäßen seine Hände einen Mund, der nach etwas verlange. Gierig seien sie, weil sie nie das bekämen, was sie wollten. Seine Hände seien nicht gewachsen, um auf einer Schreibmaschine zu tippen.
Da saß er und streckte seine Hände quer über den Tisch. Und weil er lange Arme hatte, fuchtelte er mit seinen Händen über Madeleines Teller und zwischen ihrem Teller und ihrer Nase herum. Auch Madeleine hatte plötzlich aufgehört zu essen und starrte auf die geöffneten, zappeligen Hände ihres Mannes unmittelbar unter ihren Augen, als wolle sie etwas darin lesen. Doch was sie darin sah, war wahrscheinlich deprimierend, denn sie seufzte, blickte auf und murmelte:
«Alain, du bist wahnsinnig, du bist vollkommen wahnsinnig!»
Ihr Tonfall war so überzeugt, daß er nicht wagte, weiterzufahren.
From Wolken in der Hand, 1995 (1940)
***
Dafür kam ihr ein völlig neuartiger Gedanke. Ob sie den haben durfte?
Den Gedanken, daß es auf der Welt noch andere Männer gab! Nicht nur Alain! Warum war dieser Gedanke so beruhigend? Jetzt konnte sie sich nicht mehr beherrschen, trotz der halboffenen Kirchentür da drüben zwischen den Ästen. Ein anderer Mann würde morgens an ihrer Seite aufwachen, ganz friedlich und ruhig, würde sie unter den Laken an sich drücken und zu ihr sagen, er sei glücklich mit ihr, anstatt sie zum Weinen zu bringen und zu sagen: «Liebling, was ist los mit dir?» Als wüßte er nicht, was mit ihr los war, der Kerl, der dann davonlief und zum Baby hinüberging, damit er nichts anderes zu ihr sagen mußte. Und wenn er dann zurückkam, redete er von Nostradamus und von Politik. Und dann: «Hab Vertrauen, Madeleine!» Saintagne soll nur gehen! War sie ein Scheusal? Oder war sie einfach plötzlich jemand anders geworden, als hätte sich eine andere Madeleine in ihr bereitgehalten, die im passenden Augenblick aus ihr herausgeschlüpft war – bisher hatte sich jene Madeleine versteckt, war in ihrem Innern wie eine winzige Knospe zusammengefaltet gewesen, und sie hatte nichts davon gewußt, oder vielleicht doch? Und auf dem Hügel vor der Kirche wurde jene neue Frau jetzt zusehends größer, sie trug das gleiche braune Kostüm, den gleichen Hut wie die andere, sie hatte, und das war das Merkwürdigste daran, das gleiche Gesicht – auch sie hatte soeben mit Barsac telephoniert –, die gleichen Arme und die gleiche Haut wie sie. Selbstverständlich war es nicht die gleiche Frau, denn diese hier liebte Alain ja so sehr, daß sie die ganze Zeit an ihn dachte, seinetwegen weinte, während jene der Meinung war, es gebe auf der Welt noch andere Männer … Und das alles, während es auf sie herunterregnete und ihr Kostüm und ihr Hut beschmutzt wurden!
From Wolken in der Hand, 1995 (1940)
***
Bald ist sie wieder allein mit Madame und Monsieur. Und das Unglück kommt, lauert allen auf, selbst den Reichen … Die Augen dienen Monsieur nur noch zum Weinen. Seine mageren Beine tragen ihn jeden Tag mit großen Schritten auf den Friedhof. Manchmal begleitet sie ihn, um das Grab zu pflegen, verwelkte Blumen wegzunehmen und neue zu pflanzen, um zu gießen, den Grabstein zu wischen, auf dem große in den Stein geschliffene Buchstaben stehen. Es sind die Buchstaben des Vor- und Nachnamens von Madame, auch Monsieur trägt diesen Nachnamen. Es gibt außerdem zwei Jahreszahlen, die durch einen kleinen Gedankenstrich getrennt sind. Diesen Gedankenstrich sieht sie nicht gerne an, denn er enthält das ganze Leben von Madame, ein langes Leben. Wenn man aber diesen winzigen Gedankenstrich betrachtet, wirkt er nur wie ein kleiner Moment zwischen zwei riesigen Toren, wie Eingang und Ausgang. Dazwischen fast nichts. Auch Thérèse wird ihren Stein haben, ihre beiden Jahreszahlen, ihren Vornamen und Nachnamen. Ihr Eingangsdatum kennt sie schon, das andere noch nicht. Einige werden es erfahren. Sicherlich auch Monsieur. Vielleicht wird er sogar ein wenig traurig sein.
From « La Bonne », 1985 in Sans Alcool, 1986
***
Der Moment, in dem ich wieder zu existieren schien und zu Bewusstsein gelangte, war einzigartig. Ein vor allem rein körperliches Empfinden. Es fühlte sich wie das morgendliche Aufwachen zuhause an. Genauso wollte ich auch jetzt möglichst lange regungslos bleiben, denn ich stand nie gerne auf. Dann bemerkte ich, dass eine Hand meine hielt. Sie war warm, hatte ein Gewicht, eine Stärke, ein lebendiges zartes Fleisch. Es schien mir, als verlöre ich mich vollständig in ihr, als wäre nicht nur meine Hand, sondern mein ganzer Körper in diese Mulde geschlüpft, wo er sich geborgen fühlte. Mit dieser Berührung kam ich langsam zu mir. Hatte die Operation stattgefunden? Ich war nicht sicher, da mir der Hals überhaupt nicht wehtat, dieses verletzte Organ, das die Operationsinstrumente doch ernstlich haben auftrennen müssen. Im Augenblick gab es diesen Hals nicht mehr, oder er war eingeschlossen in einem nicht existenten Körper, der die Fähigkeit zu spüren an einen kleinen Teil seiner selbst weitergegeben hatte, an das untere Ende seines Armes. Dass ich in diesem Bett lag, konnte allerdings nur eines bedeuten. Ich war nicht nur operiert, sondern merkwürdigerweise auch der Zeit beraubt worden, wie es mir noch nie passiert war, nicht einmal im tiefsten Schlaf, da nun ja kein Traum, keine Wahrnehmung diese tote Zeit belebt hatte, in der mein Körper dieser Prüfung unterlag, die für ihn unerträglich hatte sein müssen und aus der er nun lebendig aber ohne Erinnerung wiedererwachte. Mir kam die Abwesenheit kürzer als eine Sekunde vor, dabei hatte sie über eine Stunde gedauert, wie ich später erfuhr. Das war das Wunder, dessen gleichermaßen genötigtes wie zustimmendes Opfer ich gewesen war, und aus dem ich unversehrt mit geschlossenen Augen aufwachte, glücklich, dass mir jemand die Hand hielt. Ich dachte, es sei die Hand meiner Mutter, denn sie hatte mir versprochen, an meinem Bett zu sitzen, wenn ich aufwachte. Ich blinzelte, um sie zu sehen, aber neben mir saß nur eine unbekannte Krankenschwester mit gelangweiltem Gesicht. Die wohltuende Berührung und das mächtige Gefühl des Besitzens gingen also von ihrer Hand aus, noch bevor ich sie hatte identifizieren können. Dieses Gefühl blieb, auch wenn es eine andere Hand als erhofft war. Ihre Wärme überdeckte jede andere Wahrnehmung in mir. Ich hütete mich davor sie wissen zu lassen, dass ich aufgewacht war und verharrte in diesem seltsamen äußerst wohligen Zustand, den ich möglichst lange auskosten wollte. Bald fühlte ich etwas Sonderbares, eine Art unendliche Liebe für die, die da still neben mir saß. Durch mysteriöse Fäden schien ich noch mehr mit ihr als mit meiner Mutter verbunden. Eine solche Nähe hatte ich nie zuvor erlebt, noch war mir klar gewesen, welch überzeugende Kraft sie haben könnte. Aber was war das für eine Verbindung? Auch diese Erkenntnis durchfuhr mich in einem Moment des verminderten Bewusstseins, nur unendlich stärker. Ich war ein menschliches Wesen, ich war Teil einer Spezies, deren eindeutige Merkmale mein Körper sichtbar aufwies und die ich unsichtbar unter der Haut trug. Mit allen Individuen dieser Spezies war ich verbunden, welche Farbe sie auch haben mochten, verknotet wie ein Ast mit seinem ihn tragenden Baumstamm. Erstaunlicherweise rief diese Erkenntnis aber kein Gefühl der Abneigung hervor, so wie ich es manchmal größeren Mengen von Menschen gegenüber empfand, die mich hätten aufsaugen oder zerstören können, sondern eine Art der Glückseligkeit. Diesem völlig neuen Gefühl, das so stark und intim war, gab ich mich hemmungslos hin, es bahnte sich in mein Inneres, bis ich diese Zugehörigkeit bedingungslos annahm. Dies erfüllte mich ganz und gar, denn anstatt nur meinen Geist zu berühren, hatte diese unbestreitbare Wahrheit sozusagen mithilfe der Hand einer Unbekannten meine Haut durchdrungen, als diese sie in einem Moment meiner Hilflosigkeit und der Willkür ihresgleichen festhielt.
From Comptez vos jours, 1966
***
Alles möchte gesagt werden und wird letztendlich auch gesagt und existiert erst, wenn es gesagt ist, schrieb Ramuz. Worauf warten wir noch? Wollen wir es weiterhin den Männern überlassen, unsere Ebenbilder zu zeichnen, die Natur unseres Geistes zu beschreiben, die Mysterien unserer Empfindsamkeit, die Leidenschaften unseres Körpers? Wer erzählte denn bisher in Büchern, Romanen, Gedichten, Essays und Tragödien von uns, in unserem Namen? Männer, besser gesagt Schriftsteller, Intellektuelle. Die haben jedoch eine andere Art zu schreiben, oftmals abstrakt, körperlos. Denn die männlichen Schriftsteller entkörpern meist, sie verwandeln. Frauen aber verkörpern. Wenn wir uns ausdrücken, setzen wir vielmehr um, was wir sind, was wir erleben und machen. Wir selbst sind undurchdringlich, kämpfen mit altem Schlick, und können unsere Ausdrucksmittel nur aus dem täglichen Kontakt mit den Wesen auf Erden schöpfen. Diesen Kontakt, diesen Nahkampf müssen wir aussprechen, niederschreiben. Passende Worte für unsere Gesten finden, unsere Denkweise. Unsere Gedanken, die Arbeit unserer Körper und Hände in Worte fassen.
Täuschen Sie sich nicht: Wenn Sie die Hand einer Frau betrachten, wie sie scheinbar nur an einer Nadel zieht, ist es in Wirklichkeit die Hand eines Individuums, das von zerfahrenen, ein wenig verrückten Gedanken gequält ist, die nicht nur aus Ideen bestehen, sondern aus lauter lebendigen Dingen, die es je nach verbogenen und neu gebildeten Erinnerungen, geheimen Vorlieben, Empörung, Zorn und Groll in sich trägt. Und diese aufgestaute, im Schweigen der häuslichen Sklaverei genährte Energie wird sich vielleicht nicht sofort, aber früher oder später vor aller Augen entladen. Eine Frau, die sich schweigend über ihr Haushaltsgerät, ein Werkzeug oder eine Maschine zwischen Fabrikmauern beugt, setzt in Wirklichkeit die Welt zusammen, verschiebt die Dinge von rechts nach links, von unten nach oben. […]
Frauen sind Gefangene ihrer eigenen Empfindungen und ihres tiefgründigen Lebens. Sie schwimmen in einer Fülle von Ereignissen und durchdringen dabei die aufeinanderfolgenden Momente ihres Lebens wie immer dichter werdendes Wasser. Ihre Sorgen haben ein Gewicht, eine Form, ein Gesicht. Ihre starken Schmerzen durchleben sie ganz und gar, von oben nach unten, in der Länge und Breite, sie höhlen sie aus. All das wartet darauf, gesagt zu werden. Und wer sonst sollte es sagen, wenn nicht die, die bisher immer geschwiegen haben?
From « Un peuple immense et neuf », 1945 in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
Auch die Tasten waren eiskalt. Während sie diese anschlug, spürte sie Eisklümpchen, die ihre Fingerspitzen wie mit Fingerhüten bedeckten. Doch zugleich waren die Tasten glatt und feucht.
Oh, wenn die Tasten sachte nachgaben, kam das einer Art Wonnegefühl gleich. Es fühlte sich weich, feucht und kalt an und bot keinerlei Widerstand. Die Tasten senkten sich, schmolzen wie Butter unter ihren Fingern, und selbst die abgerundeten Kanten spürte sie kaum. Die schwarzen Tasten aber waren noch weicher und noch abgerundeter. Es schien ihr, als glitten sie wie Wasser von ihren Fingern, als würde ihr Widerstand von Tag zu Tag schwächer. Allerdings war nicht mehr genug Widerstand vorhanden, und sie sehnte sich nach der Zeit zurück, da ihre Klavierübungen noch einer kleineren Schlacht geglichen hatten. Und es stimmt auch, wenn man sagt, man nehme Noten oder ein Werk in «Angriff». Es braucht Stoßkraft dazu, eine Art Mut, eine Seele, die zu allem bereit ist – und dann eine erhobene Hand und einen Blick, der sich herrisch auf die Klaviatur heftet.
Sie hatte immer die Werke geliebt, welche die Tasten zum Aufbäumen bringen und überall Widerstand leisten. Gerade Chopin, außer der Sonate in b-Moll, die entglitt ihren Fingern zu sehr wie Wasser. Als verwandelten sich die Tasten plötzlich, so daß das Elfenbein wie Butter wurde. Und diese Folgsamkeit! Die Tasten drängten sich eine nach der andern unter ihre Finger. Man brauchte nur umzurühren, nochmals umzurühren. Es kam ihr vor, als tauchte sie bis zum Ellbogen in eine Wanne mit schimmernden Perlen ein. Sie hätte die Augen schließen können, sie wußte nämlich, daß nicht eine Taste sich ihr entziehen würde. Irgendwann ärgerten sie diese folgsamen Tasten, die unter ihren Händen schmolzen. Es hörte sich beinahe unglaublich an, wie plötzlich Klangsäulen emporschossen, während doch ihre Finger mit Perlenketten spielten … Deshalb ist man bisweilen gehemmt, wenn man Chopin spielt. Dieses ganze Leiden, diese leidenschaftlichen Schreie und gleichzeitig dieser Eindruck, man spiele mit Perlen … Wirklich hemmend. Da spielte sie schon lieber Beethoven, denn bei ihm ließen sich die Tasten nichts gefallen, sie entzogen sich einem, leisteten Widerstand, entglitten nach allen Seiten, plötzlich schürfte einem die Kante einer Taste einen Finger auf, wobei man Gefahr lief, sich einen Nagel abzubrechen. Das alles war schwer, schwer zu heben wie Tonnen von Material. Eine Seele, die im Lehm der Erde wild um sich schlug. Wenn dann Schreie aus dem Klavier drangen, war sie überhaupt nicht gehemmt, denn es hatte ihr so viel Mühe bereitet. Zwischen dem, was das Klavier schrie, und ihren Fingern, die sich mit den Tasten abmühten, bestand ein vollkommener Einklang.
From Wolken in der Hand, 1995 (1940)
***
Das Älterwerden empfinde ich nicht erst seit heute wie eine neue Form des Andersseins. Habe ich mich nicht immer anders gefühlt? Erstens, weil ich ein Einzelkind war und aufgrund meiner schwachen Gesundheit und den übervorsichtigen Erwachsenen, die mich umgaben, vom Spielen mit meinesgleichen abgehalten wurde; zweitens, weil mein Vater während meiner gesamten Schulzeit seine für die ortsansässige Gesellschaft teils bedrohlichen Anschauungen stets offen bekundete, was die Eltern meiner Schulkameraden in Angst und Schrecken versetzte. Auch war ich anders, da ich weder heiratete noch Kinder bekam. Anders aufgrund meiner Zugehörigkeit zu diesem kleinen Land, was die unbewegliche Nabe eines Rades mit dem Namen Europa war, ein Land am Rande der Geschichte dieser Zeit, das seit vielen Generationen dem Unheil entkommen konnte, denn der Geschichte entzog es sich stets, und so klopfte das Unheil immer nur an die Tür der Nachbarn. Anders als meine Landsleute, da ich mein Geld nicht unter ihnen, sondern unter Ausländern verdiente. Auch anders, da ich in einer Welt, wo Millionen Männer, Frauen und Kinder Hunger leiden oder Menschen kein Dach über dem Kopf haben, Tag und Nacht sicher lebe, gut genährt und gekleidet bin. Anders, da ich kaum in die Kirche gehe, der meine Familie angehört, und auch nicht der Partei beiwohne, die sie für meinen Vater ersetzte. Und nun bin ich auch anders als die jungen Leute, da ich nicht mehr jung bin, und ich habe mich auch von mir selbst entfernt, da ich nicht mehr Dieselbe bin und auch noch nicht die bin, die ich einmal sein werde, wenn ich ein neuer Mensch geworden bin – wobei man hier eigentlich „alter Mensch“ sagen müsste. Was ist dieses weibliche Wesen indessen, das seine Existenz endlos wiederholt, was will es sein, wenn nicht zwei Hände, die jeden Abend das Netz zurück ans Ufer holen? Das tagein, tagaus versuchen wollte zu retten, was die Nacht bald verbirgt? Wäre das meine Aufgabe? Vor dem Sonnenuntergang die Lebenden und Toten zu zählen? Sie wie eine Herde um mich herum zu versammeln und ans Ufer zu bringen, so wie es der Fischer mit seinem Netz macht? Fischerin, Schäferin! Man muss ein Dach finden, eine Tür, sodass sich die verlorenen und erinnerten Gesichter, die dank der Sprache auf einer Seite wiedervereint sind, erkennen und beruhigen und die Wärme ihres Wiederauflebens in die Reste ihres wiedergefundenen Lebens mischen.
From Comptez vos jours, 1966
***
September 1943
Viele Objekte, Formen, Farbtöne, Anschauungen, Vorstellungen und Bilder mögen im menschlichen Bewusstsein und Denkvermögen vielleicht nie in Beziehung gestanden haben. Dabei warten sie nur darauf, dass sich ihre geheime Verwandtschaft offenbart, welche wir mit dem bloßen Auge bisher nicht erkannten. Genau das ist möglicherweise die wahre Aufgabe eines jeden Künstlers: neue Verbindungen herzustellen, also Dinge erstmalig miteinander zusammenzubringen. Neue Verbindungen herzustellen, das bedeutet das Schließen eines Freundschaftspaktes zwischen Elementen, die sich zuvor nicht kannten, zwischen den Tönen auf den Notenlinien, den Farben, den Abstufungen, den unerwartet miteinander in Einklang gebrachten Worten auf einer Leinwand oder einem Blatt Papier.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Wolken in der Hand, © Lenos Pocket, 1995; Wie Sand durch die Finger, 1946 © Lenos Pocket, 2006.
Translations from Nuages dans la main (Wolken in der Hand), Comme le sable (Wie Sand durch die Finger) are from Markus Hediger.
Translations from Comptez vos jours, Sans alcool, La paix des ruches, Ce nom qui n’est pas le mien, Traces de vie. Carnets 1939-1982 are from Anna Fleiter.
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into Italian by Sabrina Campolongo and Grazia Regoli
Sono numerose, nella mia ascendenza femminile, le casalinghe, le tessitrici, le orologiaie, le vignaiole. Le loro discendenti oggi abitano case nuove, dove i densi residui del passato si dissolvono. Se alcune, nei loro interni ordinati da modesta impiegata, rammendano ancora delle calze, la maggior parte di loro ha ricusato le antiche discipline domestiche. Le loro mani nuove, un tempo casalinghe, pulitrici e strigliatrici, ora battono sui tasti delle macchine da scrivere, assemblano rivetti, si chinano sulle catene di montaggio della meccanica leggera, in quegli edifici nuovi, uffici, fabbriche, atelier, dove io e le mie sorelle ci rechiamo ormai in corteo. Saranno allora quelli i luoghi in cui ora si elaborano lentamente nuove servitù e nuove grandezze femminili? In ogni caso, vi introduciamo un po’ di materia che viene da un’altra epoca. Alcune conservano sogni, nostalgie, brame che sono le stesse delle nostre sorelle ancora casalinghe. Gli uffici diventano per loro delle seconde case. Non è forse lì che per molte di noi scorre la sabbia della clessidra del Tempo? Già i lavori di archiviazione ci restituiscono i nostri gesti piccoli, precisi, abili, tutta la nostra genetica del riordino e il nostro immemore accanimento a fare le cose per bene. Sul fondo di ogni alveolo, tappezzato dalla vegetazione di cartellette e documenti, produciamo un nuovo miele con la stessa cura con la quale le nostre antenate sfregavano i pavimenti, facevano il bucato, ricamavano, rammendavano. Grazie alle nostre cure, si disegna il volto ancora incerto dell’epoca, e quello che forse prenderà una specie femminile ancora nel limbo. A volte, destinate ai compiti astratti che l’amministrazione delle cose esige, ci ritroviamo comunque al servizio delle macchine miracolose che frusciano e respirano, sotto lo sguardo attento e stanco degli uomini, i loro creatori.
From Comptez vos jours, 1966
***
E arrivava sempre il momento in cui Saintagne tirava fuori la pipa da quelle sue labbra pallide e diceva “La Nostra Epoca” – come se ci mettesse tre maiuscole – e sembrava che la plasmasse con le sue mani, che ne fosse padrone, come se al mondo si fosse padroni di qualcosa, oltre che di se stessi, e neppure sempre… La Nostra Epoca. Eppure era anche la sua. Ma aveva notato che a lei non rivolgevano mai la parola. Era lì solo per far bollire l’acqua del tè, per preparare le tazze e porgere la zuccheriera:
«Prego!»
E intanto Saintaigne e Madeleine, Bertier, Sabine, Fernand, uno dopo l’altro dicevano tutti la “La Nostra Epoca, e un mucchio di volte “la Vita”.
«Quello che conta nella vita…»
Le pareva di sentirli. E a lei, che pure la vita la conosceva, nessuno avrebbe mai chiesto cosa ne pensasse. Guardavano le sue mani perché tenevano la teiera e la zuccheriera e se anche lei avesse cominciato una frase con una teiera fra le mani, dicendo come gli altri “la nostra epoca”, nessuno ci avrebbe fatto caso, oppure avrebbero creduto che dicesse tutt’altro, quello che di solito si aspettavano che dicesse. E le avrebbero risposto:
«Grazie signora due zollette per favore!»
Allora doveva andarsene nella stanza accanto a rammendare calze. Ma in realtà non erano calze quelle che stringeva fra le dita, erano strappi, buchi enormi, smagliature nel tessuto della sua vita, che nessuno vedeva, tranne lei. E il suo lavoro somigliava a quello di Penelope perché per quanto rammentasse, era ogni giorno lo stesso, non progrediva mai, anzi. Poiché nulla che il tempo abbia distrutto si può riparare. E non c’è nulla che il tempo non finisca per sopraffare, stritolare, distruggere. Nella Bibbia, si parla di polvere. È questa la grande lezione. Ma l’avrebbero capito almeno, quei ragazzi, con tutte le arie che si davano per dire “la nostra epoca”? No di certo! Anche a loro ci sarebbe voluta tutta una vita, come a lei… e a volte sentiva che per capire davvero ce ne sarebbe voluta un’altra ancora. Tanto era difficile. Sempre il contrario di quanto avremmo desiderato. Sempre.
From Nuvole fra le mani, 1988 (1940)
***
Era una donna, o piuttosto un volto, perché sotto una cresta come quella del galletto di roccia che la sovrastava come un casco di fuoco, la donna appena entrata esibiva sul serio un volto. Ne possedeva persino un secondo, disegnato e dipinto sopra il primo, come un ritratto progettato e composto lungamente, aggiustato bene o male sopra al primo, senza che vi fosse esatta corrispondenza. Così, sopra la sua vera bocca ne era disegnata una seconda, rosso-violacea, che tracimava dal tracciato della prima, si inspessiva tra il naso e il mento, si prolungava fino al solco delle guance. Lo stesso per le sopracciglia, di cui aveva disegnato una seconda versione al di sopra di quelle reali, che di certo erano state depilate, e anche cosparse di crema e di cipria perché non si credesse che al tracciato fittizio, ma comunque, a causa di un’ombra sospetta, lasciavano intravedere la loro esistenza sacrificata. I suoi occhi molto blu nuotavano in una vasta distesa di blu più scuro, ben sfumata e spalmata tutt’attorno, disposta in larghe pozze irregolari.
Solo il naso non era riuscita a reinventarselo. Se ne stava lì, molto largo, piatto, esibendo le sue aperture dilatate, incise nella carne spessa delle narici. Forse aveva provato ad accordare tutto il suo viso a quel naso, a metterlo per così dire in scala. L’effetto di questa composizione a tre colori era straordinario. Accanto ai volti che lo circondavano, semplici tratti inscritti in uno schema banale ripetuto cinquanta volte, il suo soltanto sembrava dotato di esistenza. Il suo soltanto era così falso da sembrare vero. Eppure, non aveva più niente di umano. Al di qua, o al di là della realtà, ritrovava ed evocava le fattezze di una specie vivente ancora sconosciuta, o le maschere di una tribù lontana nel tempo e nello spazio.
In quell’istante, il blu di quegli strani occhi era occupato a bere, come carta assorbente, lo sguardo del giovane maschio che, a distanza, vi si precipitava, vi affondava e vi scompariva. Ma anziché alterarsi, macchiarsi a quel contatto, come avrebbe fatto la carta assorbente, l’azzurro diventava sempre più limpido e chiaro. Di tanto in tanto, le palpebre spesse, appesantite da ciglia coagulate da cumuli di mascara, si abbassavano sulle loro pupille azzurre, come a voler nascondere per bene l’operazione di cui erano la sede, e sembrava allora che quegli occhi non fossero occhi ma una bocca, uno stomaco, fatto per digerire lo sguardo degli uomini.
Ben presto, pur dissimulando, mentre pelava la sua mela, la tagliava in quarti e si portava con lentezza ogni fetta alla bocca, lei cominciò a gettare a piccole manciate i suoi sguardi blu verso l’altro sguardo, senza nemmeno più attendere che lui si affrettasse a incontrarli. Poi venne il momento in cui i due sguardi si allacciarono in uno solo per diversi secondi, e mai il blu di quegli occhi insoliti fu più limpido.
From « Film muet », in Sans alcool, 1961
***
Così la mattina ho mani da casalinga e il pomeriggio mani da dattilografa. In ogni caso sono mani sporche, macchiate dalla polvere o dalla carta carbone. E la lotta costante necessaria per farle tornare bianche, pulite, la conoscono bene le casalinghe così come le mie colleghe in ufficio, le quali, quasi tutte, si dedicano a loro volta ai lavori di casa una volta rientrate la sera. Ma cos’è che non fa una donna in un giorno di calendario? Per lei non si parla di un mestiere, ma di dieci, di venti. E quando ha finito con uno si deve immediatamente buttare sull’altro.
[…]
Il lavoro della casalinga infatti è come quello del contadino. Senza inizio né fine. Ma è quello di un contadino che non conoscerà né la ricompensa del raccolto né il lavoro rallentato durante l’inverno. Eppure niente è più somigliante dei loro gesti, del loro atteggiamento, dei loro dolori quando sono alle prese con la materia, quando si abbassano sui solchi o sul linoleum, posando un ginocchio nella terra o sulle piastrelle di una cucina, raddrizzandosi, poi piegandosi di nuovo, appoggiando, sollevando, versando e attingendo.
Sì, ci sono milioni di donne sotto il cielo che non conoscono mai un momento di autentico svago. E allora tutta quest’amarezza che si accumula, tutta questa tensione, questa sovratensione. Come una corrente elettrica che percorre il mondo. Tutto questo ribollio latente che non si vede, di cui nessun giornale parla, dato che sono gli uomini che fanno le rivoluzioni, e quando le donne le fanno assieme a loro non è mai nel proprio interesse.
[…]
Quello che non ci piace è l’ingiustizia. Quel che ci fa arrabbiare è di non avere mai momenti di svago, e questo a causa di chi si definisce più forte di noi, più solido di noi e che sostiene di amarci, di volerci proteggere. Quello che non ci piace è questa assenza di solidarietà tra loro e noi, questa scorrettezza primaria nella distribuzione dei compiti quotidiani tra loro e noi. Quando impareranno quel senso di giustizia che tuttavia gonfia le loro voci nei parlamenti e nelle cattedrali, che li fa scendere nelle strade e innalzare barricate? A volte sembra che per quella parola così alta sarebbero pronti a dare la vita, e in effetti lo fanno. Preferiscono reggere un fucile che una scopa, una bandiera che una spazzola di saggina o un pezzo di sapone, e combattere i simboli astratti dell’ingiustizia piuttosto che sconfiggere quella che hanno a portata di mano e di cui sono loro stessi gli artefici.
From La pace degli alveari, 2020
***
Si strinsero vigorosamente la mano rivelando un amichevole cameratismo senza secondi fini. In realtà quella stretta di mano quasi virile esprimeva un’amicizia ancora molto recente. Un’amicizia nata dieci mesi prima, nel frastuono di cento macchine da scrivere stipate per tre settimane in una sala dell’Edificio elettorale di Plainpalais, trasformato in parlamento come capitava spesso in quegli anni, quando ospitava qualche conferenza internazionale.
Un periodo straordinario, perennemente agitato da trasferimenti, mutazioni, cambiamenti, nascite e morti, quello delle conferenze!
Tutto cominciava con una migrazione di mobili da ufficio e di macchine da scrivere. Metà del contenuto dell’edificio della riva destra era allora trasportato nei camion e nei furgoni della ditta Véron-Grauer e scaricato nell’edificio di Plainpalais. […] Era lì che Briand18 pronunciava i suoi famosi discorsi di settembre. Era lì che parecchi anni dopo, in primavera, si dirigevano delegati di ogni paese attraversando la piazza al suono dei vocalizzi, delle scale e degli arpeggi che per tutta la giornata zampillavano nell’aria dalle finestre del Conservatorio, andando incontro a un altro suono, proveniente anch’esso da alte finestre e simile al crepitio di mitragliatrici in miniatura, che per gli esperti significava centinaia di mani saltellanti sulle macchine da scrivere. Preludio a ciò che attendeva i delegati appena varcavano le porte dell’Edificio e penetravano nella sala delle assemblee: discorsi, le cui parole erano diffuse dagli altoparlanti, viavai di pubblico e di giornalisti che affollavano le tribune, vocìo indistinto proveniente dalle cabine disposte attorno alla sala dove, dietro le quinte, si agitava l’umile popolo dei traduttori, delle segretarie, dei funzionari e degli interpreti.
Tre settimane durante le quali nascevano funzioni e vocazioni sociali nuove, mentre altre morivano. Un signore calvo proveniente dal Brasile era nominato presidente, un delegato di Parigi vicepresidente. E contemporaneamente nascevano e morivano idee, progetti, preoccupazioni e grandi sforzi riguardanti problemi relativi a certe questioni molto serie del mondo degli uomini, problemi denominati “silicosi dei minatori”, oppure “lavoro minorile nelle filande”. E intanto fra il popolo delle cabine avvenivano continui mutamenti. Una dattilografa diventava segretaria, un’altra era licenziata. Altre due la sostituivano e poi tre, quattro, dieci, perché tutt’a un tratto c’era lavoro in eccedenza – i discorsi si susseguivano senza interruzione, le sedute delle commissioni si prolungavano tutta la notte – e in quel periodo, in città si raccoglievano stenografe come d’autunno le mele nei frutteti della campagna ginevrina. Jenny Blaise e Claire-Lise erano state oggetto di una di queste raccolte. Per tre settimane avevano coraggiosamente condiviso le sorprese e le avversità che un nuovo destino porta con sé. Il destino del popolo delle cabine. Talvolta era stato eroico, pieno di scoperte, di svariati e ripetuti terrori. Insieme avevano superato le insidie delle matrici che sapevano di etere, delle sei copie con la carta carbone, quella dei minute sheet, delle dettature al volo, in mezzo alle correnti d’aria, nel frastuono dei ciclostile; avevano conosciuto la fatica dei turni di notte che illividiscono le palpebre, avevano tremato alla voce della signora Fontanier ancor più sotto il suo sguardo: sconfitte in anticipo, spazzate via come fuscelli dalla sua folgorante autorità, prive di forza davanti alla sua bellezza, balbettavano di fronte a lei come scolarette colte in fallo, dicendo “sì, signora, no, signora” con tali affanni e batticuori che senza il rumore delle macchine si sarebbero potuti sentire. […] – “Uffa, che settimane, mia piccola Claire-Lise… Senza di te, che ne sarebbe stato di me in questo ambiente?” – “E io allora?” Quasi un battesimo dell’aria. E che miracolo atterrare sane e salve insieme, senza niente di rotto. Poi, il giorno della chiusura, con il ritorno dei mobili e delle macchine nell’edificio della riva destra, il temuto epilogo. La signora Fontanier le aveva separate dal loglio, scelte e selezionate come del buon grano, dunque “assunte”. E definitivamente assegnate alla sala di dattilografia francese del terzo piano…
From Come la sabbia, 2020
***
Non è trascorso molto da che le città di Catalogna bruciavano come torce, e gli aviatori portavano a termine il loro lavoro di notte come i panettieri, come i tipografi. Non l’avevamo previsto, il lavoro notturno degli aviatori, le bombe sopra i lettini dei bambini, sulle cucine a gas, sulle mensole con i libri. Non avevamo previsto niente, noi donne; come sempre li abbiamo lasciati fare; che si minacciassero, che sfilassero in parata, che venissero alle mani. Siamo rimaste a guardarli mentre si scatenavano. È proprio quello che, da madri, reprimiamo nei nostri figli piccoli, che ammiriamo nei nostri bambini diventati uomini.
Quel gesto che meriterebbe il biasimo, se non una sberla, basta che il ragazzino sia diventato adulto ed ecco che le donne gli danno un altro nome. Così come le parole “crudeltà” e “violenza”, che diventano di colpo coraggio o eroismo.
Eppure dovremmo saperlo da un pezzo che tutto quello che ci diamo la pena di fare senza sosta, loro senza sosta lo disfano. Noi facciamo e loro disfano. Disfano persino, poco alla volta, le loro stesse teorie, rimpiazzando il credo di una generazione con quello di un’altra, cercando nomi sempre nuovi per giustificare le loro dementi carneficine. E noi, invece di dire “Altolà!”, noi ancora ci sforziamo di seguirli, di comprenderli, di ottenere da loro delle attestazioni di devozione, e questo al fine di piacergli.
E proprio noi, fatte per preservare, sistemare, conservare tutto nel migliore stato possibile, non esitiamo a ripetere le loro parole, tutte le loro parole, persino le più folli, sebbene non siano nostre né potrebbero esserlo, rispondendo a questo salmo responsoriale come pappagalli, niente di più.
Ecco a che punto siamo ora. Non ci bastano tutto il nostro amore e tutta la nostra determinazione per accudire la delicata covata degli uomini. Insegniamo loro a camminare, a parlare, li educhiamo e li vestiamo. Ma non appena sfuggono dalle mani, dalle nostre case, dalla sorveglianza vigile dei nostri occhi, eccoli sparire in massa. Dove vanno? Lo si legge poi nei libri di storia, si va al cinema a vedere cosa ne è stato di quei corpi così curati, così puliti e ben vestiti da mani di donna. Lontani da quelle mani ecco che si coprono di ferite e sporcizia, quegli esseri coccolati, lavati e nutriti a orari regolari. Poi cadono a milioni, gli occhi chiusi dall’orrore, su tutti i campi di battaglia del mondo. Ecco cosa gli accade quando se ne vanno lontani da noi, lasciano le nostre dimore, dimenticano le nostre voci per rispondere al richiamo delle loro. Ma già quando eravamo solo delle ragazzine, era lo stesso con le nostre bambole così ben curate e vezzeggiate. Non appena se ne impadronivano per un momento trovavano il modo di romperle e staccare la testa dal corpo per vedere cosa c’era dentro. Le sventravano per vederne colare la segatura come sangue. Già allora!
Ma come fare a impedirlo, come fare per non essere più le loro comparse? Difficile. Quella complicità tra i sessi, se ne conosce fin troppo bene la causa, tuttavia non è per forza fatale, inevitabile, com’è o sembra essere l’estremo a cui giunge la nostra sorella Mantide Religiosa. Bisognerà pur trovare il modo di neutralizzare il sanguinario fastidio del maschio adulto, dal momento che rischia di trasformare un giorno l’intera terra in un deserto riarso, come già è accaduto nel 1914-18 e come già lo sono tante regioni, città e paesi in Spagna, forse a titolo di ammonimento. Impedire a tutti i guerrieri di crescere, di sbocciare, magari anche a tutti i saggi di inventare? Si dovrà arrivare a questo? La società delle api è molto più antica ed evoluta di quella degli uomini. Chi può dire quali stadi evolutivi ha superato, per arrivare a questa perfetta organizzazione di vita e di lavoro? Chi lo sa se una delle condizioni di questo stato di perfezione non era la messa fuori gioco, metodicamente voluta e operata, dei maschi piantagrane. Sacrificarli comunque, una volta che essi hanno compiuto il loro dovere di maschi, e questo affinché l’alveare viva, prosperi, affinché duri. Ci sono voluti magari millenni di disastri continui e la minaccia di una sparizione completa della specie ape perché le api siano arrivate a tanto. Chi può dirlo?
Ma noi non siamo api. Noi guardiamo gli uomini che agiscono, cerchiamo di catturare la loro attenzione, di adularli per tenerceli accanto. Non proviamo nemmeno a privarli del nostro amore come le donne della commedia di Aristofane. Del resto, credo che non servirebbe. Non ce l’hanno fatto nemmeno le donne greche, che erano più belle di noi. No, penso che non sia tanto dell’amore che bisognerebbe privarli, quanto delle cure domestiche. Non dovremmo più fargli da mangiare, prenderci cura di loro. Si farebbero il letto da soli, i loro pasti da soli, si farebbero il loro piccolo bucato e si stirerebbero la loro roba. Lasceremmo persino che si rammendassero le calze o se ne sferruzzassero di nuove.
Il mondo intero ne sarebbe cambiato, e la Storia, di certo, prenderebbe un nuovo corso.
E soprattutto non dovremmo più ascoltarli! Non saremmo più il vaso che si svuota per essere meglio riempito di ciò che li costituisce. Non saremmo più quelle che lavorano di spugna sulla lavagna nera dei loro errori, non saremmo più quel coro laudativo di serve.
Ma non so se questo sarebbe sufficiente. Cosa allora?
Ah! Se fossi un uomo, starei in guardia… Ancora qualche guerra come questa di Spagna, ancora tanti paesi in rovina, disseminati di cadaveri, anche di cadaveri di bambini, e forse gli occhi delle donne si apriranno. E la loro rabbia monterà devastatrice, senza pietà. Efficace. Perché noi siamo di più.
Sì, gli uomini dovrebbero stare in guardia. Dovrebbero pensare più spesso alle api, alla pace degli alveari. Al prezzo che si paga per la pace degli alveari…
Questo pomeriggio ho detto alle mie compagne cosa pensavo della guerra in generale e della responsabilità quasi totale che ne hanno gli uomini. Con mio grande stupore, loro non erano d’accordo. Non pensavano affatto che il matriarcato avrebbe comportato necessariamente la pace in terra.
«Le donne sono peggio degli uomini» ha detto Marguerite, lasciandomi stupefatta.
«Sono diverse» ho risposto io. «E per questo i flagelli che potrebbero scatenare sarebbero anch’essi diversi. E dopo millenni, non abbiamo forse diritto ad altri flagelli, a cambiare flagelli?»
Hanno riso tutte. Ma c’era davvero qualcosa da ridere?
From La pace degli alveari, 2020
***
«Sai bene che non sono felice», continuò. «E ora ti spiegherò esattamente il perché.»
Sapeva di averglielo già detto cento volte, eppure probabilmente non era ancora abbastanza; perché con le donne bisogna sempre ricominciare, ricominciare, se si vuole riuscire a far loro capire qualcosa, a penetrare davvero dietro le loro fronti così ostinate. Forse assumendo un tono paterno avrebbe trovato più facilmente la strada per raggiungerla. Proseguì gravemente:
«È perché non faccio il mestiere che mi piace. Te l’ho già ripetuto cento volte…»
«Oh!» Esclamò lei, come se avesse voluto protestare. Poi aggrottò le sopracciglia con espressione cattiva. Proprio quella che non avrebbe voluto vederle. Oh! Sapeva bene che sarebbe stato difficile. E a vedere la faccia che faceva adesso, e quei due segni – non due, ma tre, quattro segni – che ne solcavano orizzontalmente la fronte, e quel nero opaco che si accumulava nelle sue pupille come se negli occhi non avesse più neanche un po’ di bianco, avrebbe potuto compitare parola per parola quello che pensava in quel momento, recitare a memoria tutto quello che passava dietro a quella fronte tanto corrugata. Lei trovava che stavano così bene, lì a Ginevra, così bene in quella via da piccolo impiegato in cui non si ha niente da rischiare, niente da volere… Niente da rischiare, sì per lei… Ma per lui? Lui vi rischiava la sua vita, la sua ragione d’essere, vi rischiava la sua dignità perché non era mai contento di sé, e la sua felicità perché non era felice… «Capisci, Madeleine». Per lui un contadino, un uomo che crea qualcosa con le sue mani, sarebbe stato sempre molto al di sopra di uno scribacchino che copia dei titoli per il catalogo di una biblioteca. Non avrebbe mai provato a capire?
[…]
E ad un tratto gli aveva perfino mostrato le mani – aveva posato la forchetta e il coltello – e le spiegava che le sue mani gli parevano sempre vuote, affamate! Sì, affamate, come se quelle mani avessero avuto una bocca che reclamava qualche cosa. Voraci perché non avevano mai ciò che volevano… Non erano cresciute per battere su una macchina da scrivere.
Stava lì con le mani attraverso la tavola e, poiché aveva le braccia lunghe, le sue mani si agitavano sopra il piatto di Madeleine; tra il suo piatto e il suo naso. Ora anche Madeleine aveva smesso di mangiare e fissava le mani del marito, aperte e inquiete, proprio sotto i suoi occhi, come se avesse voluto leggerci sopra qualche cosa. Ma quel che ci vedeva doveva essere scoraggiante, perché aveva sospirato, e poi alzato gli occhi, mormorando: «Alain, sei pazzo, sei completamente pazzo…!»
Il suo tono era talmente convinto che lui non osò continuare.
From Nuvole fra le mani, 1988 (1940)
***
Ne aveva il diritto?
… Il diritto di pensare che al mondo ci sono altri uomini! Non soltanto Alain! Perché pensarlo era così rassicurante? Ora non poteva più trattenersi, nonostante la porta della chiesa aperta laggiù fra i rami. Un altro uomo che al mattino si sarebbe svegliato tranquillo e sereno vicino a lei, che l’avrebbe stretta a sé sotto le lenzuola dicendole che era felice con lei, invece di farla piangere dicendole: «Tesoro, che cos’hai?», come se non sapesse che cosa aveva, quel disgraziato; che poi correva a vedere il bambino per non doverle dire altro, e quando ritornava era per parlarle di Nostradamus e di politica. E dopo: «Abbi fiducia, Madeleine.» Che se ne andasse pure, Saintaigne. Era un mostro? O semplicemente all’improvviso era diventata un’altra, come se in lei ci fosse stata un’altra Madeleine pronta a venire fuori quando sarebbe stato il momento – finora era rimasta nascosta, quella Madeleine, racchiusa in se stessa come un germoglio, e lei non si è accorta della sua presenza, oppure…? E adesso su quel gradino davanti alla chiesa stava crescendo una donna nuova, aveva lo stesso vestito scuro, lo stesso cappello dell’altra e, cosa ancor più straordinaria, lo stesso viso – anche lei aveva appena telefonato a Barsac – le stesse braccia e la stessa pelle. Ma evidentemente era più la stessa, perché l’altra amava tanto Alain, pensava sempre ad Alain, piangeva a causa di Alain, mentre questa pensava che c’erano altri uomini al mondo… Lì, sotto la pioggia.
From Nuvole fra le mani, 1988 (1940)
***
Presto è di nuovo da sola con la Signora e il Signore. Ed ecco che accade la Disgrazia che minaccia tutti quanti, persino i ricchi… Il Signore non ha più nemmeno gli occhi per piangere, e le sue gambe magre compiono ampie falcate per andare tutti i giorni in cimitero. A volte lei l’accompagna, per fare un po’ di giardinaggio sulla tomba, per togliere i fiori appassiti, piantarne di nuovi, annaffiare, scacciare la polvere dalla pietra tombale su cui può leggere le grandi lettere incavate nel marmo grigio. Sono le lettere che compongono il nome e il cognome della Signora, che è anche quello del Signore. Ci sono anche due date, separate da un trattino. A lei non piace guardare quel trattino che contiene tutta la vita della Signora, la sua lunga vita. Ma guardando quel minuscolo trattino sembra che non ci sia che un breve istante tra le due immense Porte, quella dell’Entrata e quella dell’Uscita. E quasi niente di niente tra le due. Anche lei, Thérèse, avrà la sua pietra, le sue due date, il suo nome e il suo cognome. Sa qual è il suo numero di Entrata, ignorerà per sempre l’altro. Ma qualcuno lo imparerà, e di sicuro lo saprà il Signore. Forse gli darà un piccolo dispiacere.
From « La Bonne », 1985 in Sans Alcool, 1986
***
Eppure, l’attimo in cui ripresi a esistere e ad averne coscienza fu singolare. All’inizio fu una sensazione puramente fisica. Pensai di essere a casa mia, all’ora in cui mi sveglio di solito. E come sempre, in quel momento, desiderai restare immobile il più a lungo possibile, tanto poco mi aggrada, in generale, l’idea di alzarmi. Poi venne la sensazione di una mano che teneva la mia. Era calda, aveva un peso, una consistenza, una carne viva e morbida. In lei, mi parve di perdermi tutt’intera, come se non soltanto una delle mie mani, ma tutto il mio corpo si fosse rifugiato nel cavo di un riparo protettore, in cui si trovava a suo agio. Quel contatto mi fece tornare tutto alla mente. L’operazione aveva avuto luogo? Cominciai col dubitarne, dato che non sentivo niente di particolarmente doloroso alla gola, l’organo incriminato, che avrebbe dovuto essere stato gravemente inciso da strumenti affilati. In quell’istante, anche la gola era completamente annullata, inglobata in quel corpo inesistente che aveva delegato tutta la sua potenzialità di provare sensazioni a una parte infima di se stesso, l’estremità di un braccio. Tuttavia, il fatto di ritrovarmi in un letto poteva significare una cosa sola. Non solo ero stata operata, ma ero stata anche curiosamente defraudata del Tempo, come mai mi era accaduto prima, nemmeno nel sonno più profondo, dato che alcun sogno, alcuna percezione avevano animato quel tempo morto nel quale il mio corpo aveva sostenuto una prova che doveva esser stata insopportabile e dalla quale rinasceva vivo e immemore. Mi pareva di aver trascorso meno di un secondo in quest’assenza, piuttosto lunga invece, e che, come ho scoperto più tardi, era durata più di un’ora. In ogni caso, tale era il miracolo di cui ero stata vittima, al tempo stesso obbligata e consenziente, e dal quale riemergevo intatta, con gli occhi chiusi, felice che una mano tenesse la mia. Pensavo fosse quella di mia madre, dal momento che mi aveva promesso che sarebbe stata accanto al mio letto al mio risveglio. Socchiusi gli occhi per guardarla, ma seduta accanto a me c’era solo un’infermiera sconosciuta, dal volto anonimo. Era sua la mano di cui avevo sentito il contatto benefico e il potere di possessione, ben prima di averla potuto identificare. Continuavo a sentirlo anche se non era quella che avevo sperato. Di nuovo, il suo calore annullava in me ogni altra percezione. Mi guardai bene dal lasciarle sospettare che fossi sveglia, godendo di questo strano stato, come di un bene supremo di cui volevo approfittare il più a lungo possibile. Ben presto, cominciai a provare una strana emozione, una sorta di amore infinito per colei che se ne stava seduta lì, in silenzio. Mi sentii legata a lei da fili ancor più misteriosi di quelli che mi tenevano attaccata a mia madre. Di sicuro non avevo mai sospettato l’esistenza di tali legami, né che potessero avere una tale forza persuasiva. Ma qual era la loro natura? Di nuovo, la verità percepita sul momento, quella di essere annientata, mi trafisse, ma infinitamente più forte. Ero un essere umano, facevo parte di una specie di cui portavo, visibili sul corpo, invisibili sotto la pelle, tutti i segni distintivi e inconfutabili. Ero legata a tutti gli appartenenti di quella specie – di qualunque colore – annodata come un ramo al tronco dell’albero che lo sostiene. La parte più stupefacente era che invece di provocarmi un moto di rivolta, di sollevare in me la repulsione che a volte mi aveva suscitato ogni nozione di aggregazione, di folla che avrebbe potuto assorbirmi o distruggermi, questa scoperta mi sprofondava in un senso di beatitudine. A questo sentimento così nuovo, provato per la prima volta a quel livello e in quella maniera così intima, mi abbandonai senza riserve, affondandovi sempre di più, per approdare alla fine a un’accettazione totale di quell’appartenenza che mi era appena stata rivelata nella sua pienezza, perché invece che colpire solo il mio spirito, quella verità incontestabile mi era passata per così dire sotto la pelle, grazie alla mano di una sconosciuta che teneva la mia, in un momento in cui non ero che un essere indifeso alla mercé dei miei simili.
From Comptez vos jours, 1966
***
Ogni cosa aspira a dirsi e tende a essere detta, e non esiste finché qualcuno non la dice, ha scritto Ramuz. E noi cos’aspettiamo a dire, a nostra volta? Lasceremo sempre al genere maschile il compito di disegnare i nostri ritratti, di descrivere i moti del nostro spirito, gli arcani della nostra sensibilità, le passioni dei nostri corpi? Chi ha parlato finora di noi, a nostro nome, nei libri, i romanzi, le poesie, i saggi, le tragedie? Uomini, letterati in particolare, intellettuali. Dunque, l’hanno fatto a modo loro, da letterati, in modo spesso astratto, disincarnato. Perché gli scrittori maschi lo fanno spesso, disincarnano e trascendono. Ma le donne incarnano. La nostra trasposizione di noi stesse sul piano espressivo sarà essenzialmente una trasposizione di ciò che siamo, di quel che viviamo e facciamo. Affondate nella materia, alle prese con il limo primordiale, non possiamo ricavare i nostri mezzi espressivi che dal contatto quotidiano con la creatura terrestre. Perché è questo contatto, questo corpo a corpo che dovremo dire, scrivere. Trovare le parole ai nostri gesti, al nostro approccio. Esprimere i pensieri e il lavoro del nostro corpo e delle nostre mani. […]
Non cadete in errore: quando vedete una mano di donna che infila l’ago nella stoffa, sappiate che sotto i vostri occhi c’è la mano di un essere in preda a riflessioni frammentarie, un po’ folli, popolate non soltanto di idee, ma soprattutto di esseri viventi, e quanti, che interroga via via in funzione di ricordi deformati e ricostruiti, predilezioni segrete, rivolte, risentimenti e rancori che al momento non lo sono meno, ma che presto o tardi esploderanno alla luce del giorno, forti di un’energia accumulata, nutriti nel silenzio delle schiavitù domestiche. Una donna seduta, quando non parla e si china su qualche utensile casalingo, o su un attrezzo, una macchina all’interno di una fabbrica, è un essere che ricompone il mondo, sposta a sinistra quel che era a destra, in alto quel che stava in basso. […]
Le donne sono prigioniere delle loro impressioni e delle loro vite profonde. Nuotano nella consistenza delle cose, avanzano e attraversano i momenti successivi della loro vita come in un’acqua sempre più densa. Hanno preoccupazioni che hanno un peso, una forma, un volto. I loro dolori sono consistenti, hanno l’abitudine di percorrerli in tutti i versi, dall’alto in basso, in lungo e in largo, di scavarvi delle tane profonde. Tutto questo aspetta di essere detto. E chi lo dirà, se non chi finora ha così spesso taciuto?
From « Un peuple immense et neuf », 1945, in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
Erano gelati anche i tasti. Premendoli, sentiva dei pezzetti di ghiaccio infilarsi come ditali sulla punta delle sue dita. E allo stesso tempo erano umidi e scivolosi.
Oh! Quando i tasti cedevano con dolcezza, era una specie di voluttà. Qualcosa di morbido, umido, freddo, senza alcuna resistenza. I tasti si abbassavano, fondevano come burro sotto le sue dita, sentiva appena gli angoli smussati. E i tasti neri erano ancora più morbidi e arrotondati; le sembrava che sfuggissero come acqua sotto le sue dita e che la loro resistenza si facesse di giorno in giorno più placida. Era vero, non c’era più abbastanza resistenza, e rimpiangeva il tempo in cui i suoi esercizi di pianoforte somigliavano ancora a una battaglia. Sì hai ragione a dire che si “attacca” una nota oppure un brano. Occorre slancio, una sorta di coraggio, l’animo pronto a tutto – e poi una mano sospesa, l’occhio che si posa sulla tastiera con autorità.
Aveva sempre amato le opere che fanno impuntare i tasti e in cui tutto oppone resistenza. Chopin, appunto a parte la Sonata in si bemolle minore, scorreva troppo, quasi fosse acqua sotto le sue dita; come se i tasti all’improvviso si trasformassero e invece che d’avorio diventassero di burro… con quanta docilità… si affollavano uno dopo l’altro sotto le sue dita. C’era solo da rimescolare, ancora e ancora; le sembrava di affondare fino al gomito in una vasca di perle brillanti. Avrebbe potuto chiudere gli occhi, sapeva che neppure una nota sarebbe sfuggita. E finivano per diventare noiosi, quei tasti docili che le si scioglievano in mano. Era quasi incredibile sentir scaturire ad un tratto colonne di suoni mentre le sue dita agitavano collane di perle… Per questo a volte suonando Chopin ci si sente a disagio… Tutta quella sofferenza, quelle grida tempestose e contemporaneamente questa impressione di rimescolare perle… Comunque imbarazzante… Ah! preferiva suonare Beethoven, lì i tasti non si lasciavano prendere, si sottraevano, resistevano, scappavano da tutte le parti; e improvvisamente lo spigolo di un tasto le sbucciava un dito, e lei rischiava di spezzarsi un’unghia… Era tutto duro, duro da portare, come tonnellate di materiali. Un’anima che si dibatteva nel fango della terra… E quindi, quando dal pianoforte uscivano delle grida, non era affatto a disagio. Perché aveva fatto tanta fatica e c’era un accordo perfetto tra quel che gridava il pianoforte e la fatica delle dita che lottavano con i tasti.
From Nuvole fra le mani, 1988 (1940)
***
Non è da oggi che sento che l’età che avanza è un nuovo genere di separazione. Separata, del resto, non mi sono sentita sempre? All’inizio, perché ero la figlia unica che la cattiva salute e gli umori inquieti dei grandi che l’attorniavano allontanavano dai giochi dei coetanei; poi perché mio padre professava delle idee che allora erano così minacciose per l’ordine costituito, idee che durante tutti i miei anni di scuola versavano paura e gelo negli spiriti spaventati dei genitori dei miei compagni. Separata perché non mi sono sposata, perché non ho avuto figli. Separata anche per il mio appartenere a questo piccolo paese, immobile mozzo di una ruota che si chiama Europa, paese ai margini della Storia contemporanea, che da generazioni si è sottratto alla disgrazia nella misura in cui si sottraeva alla Storia, mentre la disgrazia continuava a bussare alle porte dei suoi vicini. Separata dai miei compatrioti perché non è in mezzo a loro che mi sono guadagnata da vivere, ma tra gli stranieri. Separata anche perché in un mondo in cui migliaia di uomini, di donne e di bambini hanno fame, in cui molta gente vive senza un tetto sopra la testa, io sono ben alloggiata, ben nutrita e ben vestita. Separata perché non faccio parte né della chiesa che è stata della nostra famiglia, né del partito che, per mio padre, l’ha rimpiazzata. Ed eccomi ora, per di più, separata dai giovani perché io giovane non lo sono più, e separata da me stessa in quanto resto aggrappata a ciò che ero, non essendo ancora quella che diventerò quando avrò finito di farmi una nuova pelle… ma qui dovrei dire “una vecchia pelle”.
Nell’attesa, chi è quest’essere femminile che si è messa a rimuginare sulla sua esistenza, cosa vorrebbe essere, se non queste due mani che ogni sera riportano sulla riva una rete? Che ogni giorno vorrebbero tentare di salvare ciò che presto sarà ricoperto dalla notte? Sarà forse una sorta di sfida? Fare il conto dei morti e dei vivi prima del calare della sera? Radunarli attorno a me come un gregge, riportarli verso la riva, come fa il pescatore con la sua rete? Pescatrice, pastora! È necessario trovare un tetto, una porta, affinché, riuniti grazie alle parole, tenuti assieme sulla pagina, i volti perduti e richiamati si riconoscano e si rassicurino l’un l’altro, si scambino il loro calore di resuscitati tra le macerie della loro vita ritrovata.
From Comptez vos jours, 1966
***
Settembre 1943
Così tanti oggetti, forme, colori, idee, nozioni, immagini non sono forse mai stati messi in rapporto tra loro nello spirito e nell’immaginazione degli uomini. Aspettano che le loro segrete affinità si rivelino, quelle che i nostri occhi esteriori non sono ancora stati in grado di cogliere. Forse è questo che spetta a ogni artista, il suo solo compito: trovare nuovi rapporti, cioè nuovi legami d’amicizia tra le cose. Nuovi rapporti, la stipula di un patto d’amicizia, amicizia a lungo insospettata tra elementi che si ignoravano, tra suoni su uno spartito musicale, tra colori, toni, parole bruscamente avvicinati sopra una tela, sulla carta.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Nuvole fra le mani © Eldonejo 1998; La pace degli alveari © Paginauno 2020; Come la sabbia © Paginauno, 2020.
Excerpts from Nuvole fra le mani and Come la sabbia translated by Grazia Regoli. Excerpts from La pace degli alveari, Sans Alcool, Ce non qui n’est pas le mien, Comptez vos jours, and Traces de vie. Carnets 1939-1982 translated by Sabrina Campolongo.
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into Spanish by Regina López Muñoz
Mi ascendencia femenina incluye no pocas amas de casa, hilanderas, relojeras, viticultoras. Sus descendientes se adentran hoy en moradas nuevas donde se disuelven los densos residuos del pasado. Si bien algunas de ellas remiendan aún medias y cuentan ropa blanca en ordenados interiores de trabajadoras modestas, la mayoría ha rechazado las vetustas disciplinas de la casa. Sus manos nuevas, otrora domésticas, limpiadoras y curadoras, aporrean ahora máquinas de escribir, ensamblan remaches, se inclinan sobre cadenas de montaje de pequeña mecánica en esas construcciones nuevas, oficinas, fábricas, talleres, a las que mis hermanas y yo acudimos ahora en procesión. ¿Serán estos los lugares donde en la actualidad, poco a poco, se elaboran nuevas servidumbres y grandezas femeninas? En ellos introducimos, pese a todo, una parte de la sustancia de otra época. Algunas albergan sueños, nostalgias, deseos idénticos a los de sus hermanas que son aún amas de casa. Las oficinas se convierten para ellas en moradas secundarias. ¿No es acaso ahí donde se agotará el reloj de arena del tiempo para muchas de nosotras? Las labores de archivo nos restituyen ahora nuestros gestos insignificantes, precisos, hábiles, todo nuestro talento para ordenar y nuestro ahínco inmemorial por hacer bien las cosas. En el hueco de cada alveolo tapizado de la vegetación de carpetas y documentos fabricamos una miel nueva con el esmero que nuestras predecesoras ponían en frotar suelos, lavar ropa, bordar, zurcir. Merced a ese esmero nuestro cobran forma tanto el rostro aún incierto de nuestro tiempo como el que adoptará quizá una especie femenina aún en el limbo. En ocasiones, entregadas a las tareas abstractas que exige la administración de las cosas, se nos invita asimismo al servicio de esas máquinas milagrosas que crujen y respiran bajo la mirada atenta y extenuada de los hombres, sus creadores.
From Comptez vos jours, 1966
***
Y siempre había un momento en el que Saintagne se sacaba la boquilla de la pipa de los labios finos y pálidos y decía: «Nuestro Tiempo» —diríase que les atribuía letras mayúsculas—, y era como si lo hubiese amasado él con sus propias manos, como si llevara él las riendas, como si llevásemos las riendas de algo aquí abajo, más allá de las de uno mismo, y ni siquiera… Nuestro Tiempo. Suyo era también; aunque ya se había dado cuenta de que a ella nunca se dirigían. Ella solo estaba ahí para poner a hervir el agua del té, para disponer las tazas y acercar el azucarero:
—¡Sírvanse!
Y mientras tanto Saintagne y Madeleine, Bertier, Sabine, Fernand, todos, uno detrás de otro, decían: «Nuestro Tiempo», y con mucha frecuencia: «la Vida».
—Lo importante en la vida…
Le parecía oírlos. A ninguno se le habría ocurrido preguntarle a ella qué opinaba de la vida, y eso que la conocía bien. Miraban sus manos porque sostenían la tetera o el azucarero, y si ella también hubiera empezado a formular una frase, con su tetera en las manos, diciendo, como los demás, «nuestro tiempo», nadie le habría prestado atención, o bien habrían dado por hecho que decía algo totalmente distinto, lo que siempre esperaban que saliera de su boca. Y le habrían respondido:
—Muy amable, señora, ¡dos terrones, por favor!
Ahora tenía que retirarse a la habitación contigua para zurcir medias, aunque en realidad no eran unas medias lo que apretaba entre los dedos, sino más bien unos jirones, unos agujeros inmensos, puntos saltados en el tejido de su vida y que nadie salvo ella veía. Se parecía a la labor de Penélope, pues por más que zurcía la escena se repetía cada día, ningún avance, todo lo contrario. Y es que nada de lo que el tiempo ha destruido se puede componer. Y no hay nada que el tiempo no acabe venciendo, destruyendo, reduciendo a añicos. La Biblia habla de polvo. He ahí la gran enseñanza. Pero ¿lo entenderían ellos, esos muchachos que hablaban de «nuestro tiempo» dándose tantos aires? ¡Por supuesto que no! Ellos también necesitarían toda una existencia, como ella… y en ocasiones tenía la sensación de que le habría hecho falta una segunda vida para comprenderlo del todo. Así de difícil era. Siempre lo contrario de lo que una hubiera querido. Siempre.
From Nuages dans la main, 1940
***
Era una mujer, o más bien un rostro, pues bajo la cabellera color gallito de las rocas que lo coronaba cual casco de fuego, la mujer que acababa de entrar lucía de veras un rostro. Poseía incluso dos, el segundo dibujado y pintado por encima del primero a la manera de un retrato largo tiempo premeditado y compuesto, ajustado mal que bien sobre el primero, sin corresponderse del todo. Así, por encima de su boca verdadera había otra, dibujada y coloreada de rojo violáceo, que se salía de los contornos de la primera, se adensaba entre la nariz y el mentón y se prolongaba hasta las cavidades de las mejillas. Lo mismo sucedía con las cejas, de las que ella misma había trazado una segunda versión encima de las auténticas, desde luego afeitadas y depiladas, incluso recubiertas de crema y polvos para que nadie creyera más que en la línea ficticia, pero que pese a todo dejaban traslucir su sacrificada existencia a través de una sombra sospechosa. Sus ojos azulísimos nadaban en una vasta extensión de azul más oscuro, bien disuelto y difuminado, dispuesto en lagunas anchas e irregulares todo alrededor. La nariz era lo único que no había podido reinventarse. Allí estaba, muy ancha, chata, exhibiendo sus aberturas inmensas excavadas en la carne gruesa de las narinas. Quizá hubiera intentado conciliar ella todo su rostro con aquella nariz, ponerlo a su escala, por así decir. Aquella composición tricolor producía un efecto extraordinario. Al lado de los rostros que la rodeaban, meros signos trazados en un banal diagrama cincuenta veces repetido, solo el suyo parecía dotado de existencia. Solo el suyo, a fuerza de ser falso, parecía real. No tenía sin embargo ya nada de humano. De este lado de la realidad, o más allá de ella, aunaba y evocaba la fisonomía de alguna especie viva aún desconocida, o las máscaras de un pueblo lejano en el tiempo y en el espacio.
En aquel instante, el azul de aquellos ojos extraños estaba ocupado absorbiendo, como lo habría hecho un papel secante, la mirada del joven que desde lejos se precipitaba, se zambullía y desaparecía en él. Solo que el azul, en lugar de alterarse o mancharse con este contacto, como un papel secante, se tornaba más y más diáfano y limpio. De vez en cuando, los pesados párpados, lastrados por unas pestañas coaguladas por pegotes de rímel, descendían sobre las pupilas celestes, como para ocultar bien la operación que estaba teniendo lugar, y pareciera entonces que aquellos ojos no eran tal, sino una boca, un estómago, hechos para digerir miradas masculinas. Al punto, mientras fingía pelar una manzana, cortarla en cuartos y llevarse despacio a la boca los pedazos uno por uno, lanzaba ella sus propias miradas azules en chorros pequeños dirigidos a la otra mirada, sin esperar siquiera que esta se apresurara a encontrarse con la suya. Sobrevino entonces un instante, apenas unos segundos, en el que ambas miradas se trabaron formando una sola, y nunca fue más cristalino el azul de aquellos ojos insólitos.
From « Film muet », in Sans alcool, 1961
***
Así, por las mañanas tengo manos de ama de casa y por las tardes de mecanógrafa. Manos manchadas, en todo caso, sucias de polvo o de papel carbón. Y la lucha que es preciso librar constantemente para devolverles la blancura, la limpieza, bien la conocen tanto las amas de casa como mis compañeras de oficina, que en su mayoría combinan el desempeño profesional y el doméstico cuando salen del trabajo. ¿Qué no harán las mujeres en un día del calendario? Para ellas no se trata de un oficio, sino de diez o de veinte. Y cuando acaban con uno no les queda más remedio que dedicarse a otro de inmediato.
[…]
Porque el trabajo del ama de casa es como el del campesino: no empieza ni acaba nunca. Pero un campesino que no conoce ni la recompensa de la cosecha ni el ritmo pausado del invierno. Aun así, nada más parecido que los gestos de una y otro, sus posturas, sus dificultades cuando lidian con la materia y se agachan en los surcos o en el entarimado, e hincan una rodilla en la tierra o en las baldosas de la cocina, y se yerguen, y vuelven a agacharse, soltando, levantando, vertiendo, extrayendo, hundiendo.
Sí, bajo el firmamento hay millones de mujeres que jamás conocen un momento de tranquilidad. Y cuánta amargura se acumula, cuánta tensión, qué sobrecarga. Como una corriente eléctrica que atraviesa el mundo. Esa efervescencia latente, que no vemos, de la que ningún periódico habla. Porque son los hombres quienes hacen las revoluciones, y cuando las mujeres los asisten en tan noble designio no obran en su propio interés.
[…] Lo que no nos gusta es esa falta de solidaridad entre ellos y nosotras, esa incorrección primaria en el reparto de las tareas cotidianas entre ellos y nosotras. ¿Cuándo se les meterá en la mollera ese sentido de la justicia que, no obstante, inflama sus voces en parlamentos y catedrales, que los lleva a echarse a las calles y levantar barricadas? En ocasiones parece que estuvieran dispuestos a dar su vida por esa palabra tan rimbombante, y a veces sucede, es cierto. Prefieren empuñar un fusil o una ametralladora antes que una escoba, una vistosa bandera antes que un cepillo o una pastilla de jabón, y desgarrar los símbolos abstractos de la injusticia antes que erradicar la que queda al alcance de su mano y de la que ellos mismos son artífices.
From La paz de las colmenas, 2023 (1947)
***
Se dieron el vigoroso apretón de manos que revelaba una camaradería de equipo, una amistad sin segundas intenciones. En realidad, se trataba de una amistad aún muy reciente, hecho que se reflejaba en aquel apretón de manos un tanto varonil. Una amistad de diez meses de vida, nacida en el bullicio de cien máquinas de escribir aparcadas durante tres semanas en una de las salas del edificio electoral de Plainpalais, transformado en parlamento, como era habitual en aquellos años en los que albergaba conferencias internacionales.
¡Un periodo extraordinario y muy movido de cambios, transformaciones, metamorfosis, nacimientos y muertes, estas conferencias!
Todo empezaba con una migración de mobiliario de oficina y máquinas de escribir. La mitad del contenido del edificio de la orilla derecha se trasladaba entonces en camiones y furgonetas de mudanza de la empresa Véron Grauer y se descargaba en el inmueble de Plainpalais. […] Allí era donde Aristide Briand pronunciaba sus famosos discursos de septiembre, y adonde en primavera, desde hacía varios años, se encaminaban unos delegados que hablaban todas las lenguas, atravesando la plaza al son de las vocalizaciones, las escalas y los arpegios con los que las ventanas del Conservatorio salpicaban el espacio a lo largo de toda la jornada, yendo al encuentro de otro rumor, también este procedente de unos ventanales, similar al que habrían hecho unas ametralladoras en miniatura y que, para los entendidos, era sinónimo de centenares de manos saltando sobre máquinas de escribir. Era el preludio de aquello que daba la bienvenida a los delegados en cuanto franqueaban las puertas del edificio y entraban en la sala de sesiones: el ruido de los discursos cuyas palabras amplificaban los altavoces, el ir y venir del público y los periodistas que se agolpaban en las tribunas, el rumor confuso surgido de los alveolos dispuestos alrededor de la gran sala donde bullía el mundo de entre bastidores, el pueblo olvidado de traductores, secretarias, funcionarios e intérpretes.
Tres semanas en las que nacían funciones y vocaciones sociales a la vez que otras morían. Un señor calvo venido de Brasil era nombrado presidente, y un delegado de París, vicepresidente. Y al mismo tiempo morían y nacían proyectos, ideas, dilatados esfuerzos y preocupaciones por problemas relacionados con ciertos asuntos muy serios del mundo de los hombres, problemas llamados «silicosis de los mineros» o «trabajo infantil en las hilaturas». Y al mismo tiempo no dejaban de producirse mutaciones en el pueblo de los alveolos. Una mecanógrafa se metía a secretaria, otra era despedida. Las sustituían otras dos y luego tres, cuatro, diez, porque de repente había sobrecarga de trabajo —los discursos se sucedían, las comisiones duraban toda la noche— y, durante este periodo, se cosechaban estenógrafas por la ciudad como manzanas en otoño en los vergeles de la campiña ginebrina. Jenny Blaise y Claire-Lise habían sido objeto de una de estas cosechas. Durante tres semanas habían compartido con agallas las adversidades y los estupores que un destino nuevo conlleva. El destino de un pueblo de alveolos. A ratos había sido heroico, plagado de sorpresas, de miedos variados y renovados. Juntas habían vencido los obstáculos de las plantillas con olor a éter y las copias al carbón por sextuplicado, los de las minute sheet, los dictados atrapados al vuelo en plena corriente de aire, en medio del ruido de las máquinas multicopistas; habían conocido el agotamiento de los equipos nocturnos que amoratan los párpados, habían temblado ante la voz de la señora Fontanier y más aún ante su mirada, perdidas de antemano, barridas como briznas frente a su autoridad fulgurante, exánimes frente a su belleza, tartamudeando en su presencia como colegialas pilladas en falta, diciendo: «sí, señora; no, señora» con sofocos y unas palpitaciones tan fuertes que se habrían oído sin el ruido de las máquinas. […] «Uf, menudas semanitas, mi pequeña Claire-Lise… ¡Qué habría sido de mí en este mundo sin ti!». «¡Pues anda, que de mí!». Un bautismo del aire, en cierto modo. Y aterrizar juntas en puerto, qué milagro, de una pieza, sin nada roto. Y entonces, el día de la clausura y del regreso de los muebles y las máquinas al edificio de la orilla derecha, el temido epílogo. Separadas de la paja por la señora Fontanier, elegidas, seleccionadas como grano bueno, y «nombradas». Su plaza definitiva, designada en la sala de mecanografía francesa de la tercera planta…
From Comme le sable, 1946
***
Recientemente las ciudades de Cataluña ardían como teas y los aviadores llevaban a cabo su labor nocturna igual que los panaderos o los impresores. No habíamos previsto el trabajo nocturno de los aviadores, las bombas cayendo en camitas infantiles, en cocinas de gas, en estanterías repletas de libros. No habíamos previsto nada, nosotras las mujeres; como siempre, los dejamos hacer, amenazarse, desfilar, llegar a las manos. Vimos cómo se desataban. Parece que a lo largo de la Historia siempre los hemos dejado desatarse. Y aquello que como madres reprimíamos en nuestros vástagos lo admiramos en nuestros vástagos convertidos en hombres. Basta con que el niño se haga adulto para que las mujeres den otro nombre al gesto que antes merecía una regañina y hasta una azotaina. Es lo que sucede con palabras como «crueldad» o «violencia», que de buenas a primeras se vuelven sinónimos de «valor» o «heroísmo».
Sin embargo, deberíamos ser conscientes desde hace mucho de que lo que nosotras nos tomamos la molestia de hacer sin descanso ellos sin descanso lo deshacen. Nosotras hacemos, ellos deshacen. Deshacen incluso sus propias teorías, sobrescribiendo sus credos de una generación a la siguiente, buscando siempre etiquetas nuevas para justificar sus demenciales masacres. Y nosotras, en lugar de pararles los pies, nos desvivimos por seguirlos, por comprenderlos, por obtener de ellos certificados de abnegación, y esto con el único fin de complacerlos. Y nosotras, que estamos hechas para preservar, ordenar, conservar todo en el mejor estado posible, no vacilamos en repetir sus palabras, hasta las más insensatas, a pesar de que sus palabras no son las nuestras —no pueden serlo— y de que, al participar en ese responso, actuamos como papagayos, nada más.
En ésas estamos ahora. No nos basta con todo nuestro amor y todo nuestro ahínco para cuidar la delicada empolladura de los hombres. Les enseñamos a andar, a hablar, los educamos, los alimentamos, los vestimos. Ahora bien, tan pronto como se sustraen de nuestras manos, de nuestras casas, de la atenta vigilancia de nuestros ojos, desaparecen en la masa. ¿Adónde? Después leemos en los libros de Historia, vemos en el cine qué ha sido de ellos, de esos cuerpos tan bien cuidados, tan limpios y bien vestidos por manos de mujer. Lejos de ellas, esas criaturas consentidas, aseadas, alimentadas según un horario regular se cubren de heridas e inmundicia. Y entonces caen por millones, los ojos cerrados por el horror, en todos los campos de batalla del mundo. Eso es lo que les pasa cuando se alejan de nosotras y abandonan nuestra morada y olvidan nuestra voz para responder a la llamada de los suyos. Ya cuando éramos pequeñas nos arrebataban nuestras muñecas tan bien cuidadas y mimadas. Encontraban siempre la manera de romperlas y descoyuntarles la cabeza del cuerpo para comprobar qué tenían por dentro. Las destripaban para ver salir el relleno como si fuera sangre. ¡Ya entonces!
Claro que… ¿cómo hacer para impedírselo, para dejar de ser sus comparsas? Difícil. Demasiado bien conocemos la causa de esta connivencia de los sexos, y, sin embargo, no es del todo fatal, como lo es o parece serlo el extremo al que la lleva nuestra hermana la mantis religiosa. Habrá que encontrar la manera de neutralizar el mortífero perjuicio del hombre adulto, pues amenaza con transformar algún día la tierra entera en un desierto calcinado, como quedaron entre 1914 y 1918 y han quedado hoy en día en España tantas regiones, tantas ciudades, tantos pueblos, quizá a modo de prefiguración. ¿Impedir al guerrero que crezca, que eclosione, y quizá al sabio que invente? ¿Tendremos que llegar a eso? La sociedad de las abejas es mucho más antigua y está mucho más evolucionada que la de los humanos. Quién sabe qué etapas superó para llegar a esa organización tan perfecta de la vida y el trabajo. Quién sabe si una de las condiciones de tal estado de perfección no fue la eliminación, metódicamente deseada y ejecutada, de los machos problemáticos. Sacrificarlos en todo caso una vez desempeñada su labor de macho, con el fin de que la colmena viva, prospere, dure. Acaso fueron necesarios milenios de desastres continuos y la amenaza de una completa desaparición de la abeja como especie para que llegaran a semejante extremo. ¿Quién sabe?
Pero nosotras no somos abejas. Nosotras vemos a los hombres actuar tratando de captar su atención, de adularlos para lograr retenerlos a nuestro lado. Ni siquiera hacemos el intento de privarlos de nuestro amor, siguiendo el ejemplo de las mujeres de una de las comedias de Aristófanes. Creo, por lo demás, que de nada serviría. Las griegas, de hecho, no consiguieron nada, y eso que eran mucho más guapas que nosotras. No, creo que no habría que privarlos tanto del amor como de los cuidados domésticos. Que dejáramos de hacerles de comer, que dejáramos de cuidar de ellos. Que se hicieran solos la camita, la comidita, la colada y hasta se plancharan su ropa. Que incluso se zurcieran los calcetines y se tejieran otros nuevos. El mundo entero cambiaría y la Historia, sin duda, tomaría otro rumbo.
Y, sobre todo, ¡dejaríamos de escucharlos! Dejaríamos de ser ese recipiente que se vacía para llenarse mejor de lo que ellos encarnan. Dejaríamos de ser las que pasan el borrador por la pizarra de sus errores, dejaríamos de ser ese coro laudatorio de siervas.
Aunque no sé si con eso bastaría. ¿Entonces?
¡Ah! Si yo fuera hombre, me andaría con cuidado… Unas pocas guerras más como la de ahora en España, de nuevo unos cuantos países en ruinas, sembrados de cadáveres, incluso de cadáveres de niños, y quizá los ojos de las mujeres se abrirán. Y su furia se derramará devastadora, sin piedad. Eficaz, pues nosotras somos más.
Sí, los hombres deberían andarse con cuidado. Deberían acordarse más a menudo de las abejas, de la paz de las colmenas. Del precio que se paga por la paz de las colmenas…
Esta tarde les he contado a mis compañeras lo que pensaba de la responsabilidad casi total de los hombres en el estallido y desarrollo de las guerras. Para mi gran sorpresa, no se han mostrado de acuerdo conmigo. No creen que un matriarcado implicase necesariamente el mantenimiento de la paz sobre la tierra.
—Las mujeres son peores que los hombres —ha declarado Marguerite, para mi estupor.
—Son diferentes —he respondido yo—. Y por eso las plagas que desencadenarían serían distintas también. Además, después de tantos milenios, ¿no os parece que tenemos derecho a otras plagas, a cambiar de plagas…?
Todas se han echado a reír. Pero ¿había motivos para la risa?
From La paz de las colmenas, 2023 (1947)
***
—Sabes muy bien que no soy feliz —dijo él—. Pues bien, voy a explicarte por qué exactamente.
Él sabía, sin embargo, que ya se lo había dicho cien veces, pero seguramente no bastaba; porque con las mujeres siempre hay que volver a empezar, y volver a empezar, si uno quiere hacerles entender algo, calar del todo en sus obstinadas molleras. Tal vez adoptando un tono paternal hallaría mejor la manera de lograrlo. Con gravedad, añadió:
—Es porque no tengo el trabajo que me gusta. Te lo he repetido ya cien veces…
—¡Ah! —exclamó ella, como si hubiera querido protestar, y a continuación frunció el ceño con expresión mezquina. Justo la que él habría preferido no ver.
¡Ah! Bien sabía él que sería complicado. Y a juzgar por la cara que ponía ahora, y por esas dos rayas —no dos, sino tres, cuatro rayas— que le cruzaban la frente de lado a lado, y ese negror opaco que se acumulaba en sus pupilas, como si no le quedara blanco en los ojos, podría haber deletreado palabra por palabra lo que ella estaba pensando en aquel instante, recitar de memoria todo lo que ocurría detrás de aquella frente estrecha y arrugada. Ella consideraba que estaban muy bien allí, en Ginebra, muy bien en aquella vida de pequeño funcionario en la que no hay nada que arriesgar, nada que desear… Nada que arriesgar, sí, para ella… Pero ¿para él? Se estaba jugando su vida, su razón de ser, se estaba jugando su dignidad porque nunca estaba satisfecho consigo mismo y con su suerte, porque no era feliz. «Compréndelo, Madeleine». Para él, un aldeano, un hombre que crea algo por sí mismo, estaría siempre muy por encima de un chupatintas que se dedica a copiar títulos para el catálogo de una biblioteca. ¿Tanto le costaría tratar de comprender?
[…]
Incluso le enseñó las manos de buenas a primeras; soltó el tenedor y el cuchillo y le explicó que sus manos siempre se le antojaban vacías, ¡hambrientas! Sí, hambrientas, como si tuviesen una boca que reclamaba algo. Voraces, porque nunca tenían lo que deseaban… Aquellas manos no había crecido para aporrear una máquina de escribir.
Allí estaba, con las manos atravesadas encima de la mesa, y, como era de brazos largos, sus manos se movían por encima del plato de Madeleine; entre su plato y sus narices. Y Madeleine también había dejado de comer de repente y miraba fijamente las manos de su esposo, abiertas y nerviosas, justo debajo de sus ojos, como si pretendiera leer algo en ellas, aunque seguramente lo que veía era desalentador, porque exhaló un suspiro y a continuación levantó la vista y musitó:
—Alain, estás loco, ¡estás completamente loco!
Su tono era tan convincente que él no se atrevió a seguir.
From Nuages dans la main, 1940
***
¿Tenía acaso derecho?… ¡Derecho a pensar que hay otros hombres en el mundo, y no solo Alain! ¿Por qué era tan reconfortante ese pensamiento? Ahora ya le resultaba imposible contenerse, a pesar de la puerta entreabierta de la iglesia allá, entre las ramas. Otro hombre que por las mañanas despertara sereno y sosegado a su lado, que la abrazara bajo las sábanas diciéndole que con ella era feliz, en lugar de hacerla llorar y preguntarle: «¿Qué te pasa, cariñito mío?», como si no supiera lo que le pasaba, el muy sinvergüenza, y que acto seguido iba corriendo a ver al bebé para no tener que decirle nada más, y cuando volvía le hablaba de Nostradamus y de política. Y luego: «Ten confianza, Madeleine». Que se largue Saintagne. ¿Era ella un monstruo, o simplemente se había convertido en otra persona, como si hubiese habido otra Madeleine dispuesta a salir de ella en el momento oportuno? Hasta ahora, esa otra Madeleine había permanecido oculta, acurrucada como un retoño pequeñito de cuya presencia ella no se había percatado, ¿o tal vez sí…? Y ahora esta mujer nueva crecía en aquel cerro delante de la iglesia, lucía el mismo vestido pardo, el mismo sombrero que la otra y, lo más extraordinario de todo, el mismo rostro —acababa ella también de telefonear a Barsac—, los mismos brazos y la misma piel. Mas era evidente que no era la misma, porque la otra quería mucho a Alain, pensaba todo el tiempo en Alain, lloraba por culpa de Alain, y esta en cambio pensaba que hay otros hombres en el mundo… allí, mientras le caía encima la lluvia.
From Nuages dans la main, 1940
***
Al punto se queda de nuevo sola con la señora y el señor. Y hete aquí que llega la Desgracia que a todos acecha, también a los ricos… El señor solo sabe llorar, y sus piernas flacas dan grandes zancadas para ir todos los días al cementerio. A veces ella lo acompaña para arreglar el jardín de la tumba, retirar las flores marchitas, plantar otras nuevas, regar, quitar el polvo de la lápida en la que ella lee las letras grandotas grabadas en el mármol gris. Son las letras del nombre y el apellido de la señora, que es también el apellido del señor. Hay también dos fechas separadas por un guion pequeño. No le gusta mirar el guion que contiene toda la vida de la señora, su larga vida. Sin embargo, a juzgar por aquel guion minúsculo, pareciera que no fue nada más que un brevísimo momento entre dos Puertas inmensas, la de Entrada y la de Salida. Y apenas nada entre ambas. Ella también, Thérèse, tendrá su lápida, sus dos fechas, su nombre y su apellido. Su número de Entrada lo conoce, el otro lo ignorará siempre. Pero otros lo sabrán. Y, seguramente, el señor lo sabrá. Tal vez se aflija un poco.
From « La Bonne », 1985 in Sans Alcool, 1986
***
Sin embargo, el instante en que de nuevo volví a existir y a tener conciencia de ello fue singular. Una sensación puramente física al principio. Me creí en mi casa, a la hora del despertar de cada día. Y, como siempre en ese momento, quise quedarme inmóvil el mayor tiempo posible, tal es el desagrado que me inspira en general la idea de levantarme. Luego tuve la sensación de que una mano agarraba la mía. Era cálida, tenía peso, densidad, una carne viva y dulce. Me pareció que me perdía por completo en ella, como si no solo una mano sino todo mi cuerpo se hubiera guarecido en el hueco de un refugio protector donde se encontraba a gusto. Con aquel contacto fui recordándolo todo poco a poco. ¿Había tenido lugar la operación? En un primer momento lo dudé, pues no sentía ningún dolor en la garganta, el órgano perjudicado en el que un instrumental afilado debía de haber practicado importantes incisiones. En aquel instante, mi garganta estaba completamente aniquilada, englobada en aquel cuerpo inexistente que había delegado toda su capacidad de sentir a una parte ínfima de sí mismo, el extremo de un brazo. Sin embargo, encontrarme en una cama solo podía significar una cosa. No solo me habían operado, sino que curiosamente también me habían escamoteado el Tiempo como nunca antes, más aún que en el sueño más profundo, ya que ningún sueño ni percepción había amenizado aquel tiempo muerto durante el cual mi cuerpo había sufrido una prueba que debería haberle resultado insoportable y de la que renacía vivo y sin memoria. Me parecía que había transcurrido menos de un segundo durante aquella ausencia pese a todo bastante larga y de la que más tarde supe que había durado más de una hora. Y sin embargo, aquel era el milagro del que yo había sido víctima obligada y consentidora a la vez y del que emergía intacta, los ojos cerrados, feliz de que una mano sostuviera la mía. La tomé por la de mi madre, porque ella me había prometido que estaría junto a mi cama cuando despertara. Entreabrí los ojos para verla, pero sentada a mi lado solo había una enfermera desconocida de cara ceñuda. Era su mano cuyo tacto benéfico y poder de posesión yo había sentido mucho antes de identificarla. Seguí sintiéndolo aun cuando no era la que yo esperaba. De nuevo su calor anulaba en mí cualquier otra percepción. Tuve cuidado de no dejar entrever que estaba despierta, para saborear aquel estado peculiar como de un bien supremo del que deseaba gozar el mayor tiempo posible. Enseguida empezó a embargarme una sensación curiosa, una suerte de amor infinito hacia la persona que estaba allí sentada, en silencio. Me sentí unida a ella por unos hilos aún más misteriosos que los que me ataban a mi madre. Cierto que yo nunca había presentido la existencia de tales lazos, ni que pudieran poseer una fuerza tan convincente. Pero ¿cuál era su naturaleza? De nuevo me traspasó la verdad que había captado en el instante de la aniquilación, solo que infinitamente más fuerte. Yo era un ser humano, formaba parte de una especie de la que lucía, visibles en mi cuerpo, invisibles bajo mi piel, todas las señas distintivas e irrefutables. Y a todos los individuos de esta especie, fuera cual fuera su color, yo estaba unida, atada como lo está una rama al tronco del árbol que la sostiene. Lo más sorprendente era que, en lugar de rebelarme, de suscitar en mí la repulsión que en ocasiones había inspirado cualquier noción de concentración gregaria, de multitud que pudiera absorberme o destruirme, este descubrimiento me sumía en una forma de beatitud. Me abandoné sin restricciones a aquel sentimiento nuevo, experimentado por primera vez en tan sumo grado y de un modo tan íntimo, impregnándome de él cada vez más hasta culminar en una aceptación total de aquella pertenencia que era la mía y que acababa de serme revelada en su plenitud porque, en vez de afectar solamente a mi mente, aquella verdad incontestable me había calado, por así decir, a través de la piel, gracias a la mano de una desconocida que sostenía la mía en un momento en el que yo no era más que una criatura desamparada a merced de sus semejantes.
From Comptez vos jours, 1966
***
Todas las cosas aspiran a contarse y tienden a ser contadas, y solo existen una vez que se cuentan, dejó escrito Ramuz. ¿A qué esperamos nosotras para contar también? ¿Dejaremos siempre al genio masculino la tarea de dibujar nuestros retratos, de describir los procesos de nuestra mente, los arcanos de nuestra sensibilidad, las pasiones de nuestro cuerpo? ¿Quién ha hablado de nosotras, en nuestro nombre, hasta ahora, en los libros, las novelas, los poemas, los ensayos, las tragedias? Los hombres, y en concreto los hombres de letras, los intelectuales. Lo han hecho, además, a su manera de hombres de letras, a menudo abstracta, desencarnada. Pues los escritores varones, a menudo, desencarnan y trascienden. Las mujeres, en cambio, encarnan. Nuestra transposición, en el plano expresivo, será en esencia una transposición de lo que somos, de lo que vivimos y hacemos. Sumergidas en la materia, bregando con el légamo original, únicamente podemos extraer nuestros medios de expresión del contacto cotidiano con la creación terrestre. Es ese contacto, ese cuerpo a cuerpo, lo que habremos de contar y escribir. Encontrar las palabras para nuestros gestos, para nuestros procesos. Expresar los pensamientos y el trabajo de nuestro cuerpo y nuestras manos. […]
Que nadie se equivoque: cuando vean una mano femenina manejando una aguja, sepan que, ante sus ojos, se trata de la mano de una criatura sumida en reflexiones deshilvanadas, un poco alocadas, pobladas no solo de ideas sino sobre todo de seres vivos, ¡y cuántos!, que ellas interpelan al capricho de reminiscencias deformadas y reformadas, de predilecciones secretas, de rebelión, de saña y de rencor que por ahora no lo son menos, pero tarde o temprano estallarán a plena luz del día con la fuerza de un poderío acumulado, alimentado por el silencio de las servidumbres domésticas. Una mujer sentada, cuando no habla y se inclina sobre algún utensilio de la casa, o sobre una herramienta, una máquina entre las cuatro paredes de una fábrica, es una criatura que recompone el mundo, coloca a la izquierda lo que estaba a la derecha y arriba lo que estaba abajo. […]
Las mujeres son prisioneras de sus impresiones y de sus vidas más profundas. Nadan en la espesura de las cosas, avanzan atravesando los momentos sucesivos de sus vidas como en unas aguas más y más densas. Tienen preocupaciones con peso, forma, rostro. Sus dolores son tupidos, están acostumbradas a recorrerlos en todas direcciones, de arriba abajo, de punta a punta, a excavarse en ellos profundas madrigueras. Todo esto aguarda a ser contado. ¿Y quién podría contarlo, si no las que hasta este momento tantas veces han callado?
From « Un peuple immense et neuf », 1945, in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
Las teclas también estaban gélidas. Al pulsarlas sentía que unos cubitos de hielo le recubrían las yemas de los dedos igual que dedales. Y al mismo tiempo estaban resbaladizas y húmedas.
¡Ah! Cuando las teclas se hundían suavemente experimentaba algo parecido a la voluptuosidad. Algo suave, húmedo, frío, sin resistencia. Las teclas bajaban, se derretían bajo sus dedos como mantequilla y ella apenas si sentía sus esquinas redondeadas. Y las negras eran aún más suaves y redondeadas; le parecía que bajo sus dedos se escapaban como el agua, y que su resistencia se tornaba cada día más plácida. Cierto, ya no ofrecían apenas resistencia, y ella añoraba la época en que sus ejercicios de piano recordaban aún a una pequeña batalla. Con razón se dice que alguien «ataca» una nota o una pieza. Hace falta ímpetu, una suerte de valor, un alma dispuesta a todo; y luego, una mano en el aire, el ojo que se posa con autoridad en el teclado.
Siempre le habían gustado las obras que provocan que las teclas se encabriten, aquellas en las que todo opone resistencia. Chopin, precisamente, aparte de la sonata en si bemol menor, se deslizaba en exceso bajo sus dedos, como agua; como si las teclas se transformasen de repente y de marfil se tornaran en mantequilla… y esa docilidad… unas detrás de otras se precipitaban bajo sus dedos. Lo único que había que hacer era remover y remover; le parecía hundirse hasta los codos en una cuba de perlas brillantes. Podría haber cerrado los ojos, sabía que ni una sola tecla se escabulliría. Y acababan resultando aburridas aquellas teclas tan dóciles que se derretían en sus manos. Casi le parecía increíble oír de pronto brotar las columnas de sonidos cuando sus dedos estaban revolviendo collares de perlas… Por eso a veces hay quien se irrita tocando a Chopin… Todo ese sufrimiento y esos gritos tempestuosos, y al mismo tiempo esa impresión de revolver perlas… Irritante, sí… ¡Ah! Ella prefería tocar algo de Beethoven, ahí las teclas no se rendían tan fácilmente, se escabullían, resistían, escapaban por todos los frentes; y de pronto la esquina de una tecla te arañaba un dedo y corrías el riesgo de romperte una uña… Todo esto era duro, duro de levantar, como toneladas de materiales. Un alma que forcejeaba en el légamo de la tierra… Y entonces, cuando unos gritos salían del piano, ella no se sentía en absoluto irritada. Porque le había costado mucho esfuerzo, y se producía un consenso perfecto entre lo que el piano clamaba y ese esfuerzo de los dedos que batallaban con las teclas.
From Nuages dans la main, 1940
***
No es cosa nueva que experimente la llegada de la edad como una nueva clase de separación. ¿Acaso no me he sentido separada desde siempre? En primer lugar, porque fui esa hija única a la que tanto su mala salud como el ánimo inquieto de los adultos que la rodeaban alejaban de los juegos de sus iguales; luego, porque mi padre profesaba unas ideas a la sazón de lo más amenazantes para la sociedad establecida y que, durante todos mis años de escolaridad, derramaban espanto y hielo en las mentes atemorizadas de los padres de mis compañeras de escuela. Separada porque no me he casado, porque no he tenido hijos. Separada también merced a mi pertenencia a este pequeño país, inmóvil eje de una rueda que responde al nombre de Europa, país al margen de la Historia de este tiempo y que, desde hace varias generaciones, ha escapado a la desgracia en la medida en que escapaba a la Historia, a pesar de que la desgracia no ha dejado de llamar a la puerta de sus convecinos. Separada de mis compatriotas porque me he ganado la vida no entre ellos, sino rodeada de extranjeros. Separada asimismo porque en un mundo en el que millones de hombres, mujeres y niños pasan hambre, en el que pueblos enteros viven sin un techo, yo tengo cobijo noche y día, y estoy bien alimentada y adecuadamente vestida. Separada porque casi no acudo a la que fuera la iglesia de nuestra familia, ni al partido que la sustituyó en el caso de mi padre. Y heme aquí, para colmo, separada de los jóvenes porque ya he dejado de serlo, joven, y separada de mí misma al apartarme de aquella que fui, sin ser aún la que seré cuando termine de echar la piel nueva —si bien aquí habría que decir «piel vieja»—. Hasta entonces, ¿qué es este ser femenino que se ha puesto a trillar su existencia, qué querría ser si no dos manos que cada tarde acercan a la orilla una red? Que cada día quisieran tratar de salvar lo que pronto quedará embozado por la noche. ¿Pudiera ser algún tipo de desafío? ¿Hacer recuento de los vivos y los muertos antes de la puesta de sol? ¿Reunirlos en torno a mí como un rebaño, conducirlos hasta la orilla, como hace el pescador con su red? ¡Pescadora, pastora! Es preciso hallar un techo, una puerta, para que, reunidas de nuevo gracias a las palabras, juntas en la página, las caras perdidas y recordadas se reconozcan y tranquilicen, combinen su calor de resucitadas entre los escombros de su vida recobrada.
From Comptez vos jours, 1966
***
Septiembre de 1943
Cuántos objetos, formas, colores, ideas, conceptos e imágenes quizá nunca se hayan relacionado entre sí en la mente y la imaginación de los hombres, y aguardan a que se revelen sus afinidades secretas, esas que nuestros ojos externos no han detectado aún. Acaso sea esto lo que a todo artista le corresponde hacer, su única tarea: hallar nuevas relaciones, es decir, nuevos vínculos de amistad entre las cosas. Unas relaciones nuevas son la conclusión de un pacto de amistad, amistad largo tiempo insospechada entre elementos que se ignoraban, entre sonidos en pentagramas, colores, tonos, palabras repentinamente reconciliadas en un lienzo, en un papel.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
La paz de las colmenas © Errata Naturae , 2023
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into Portuguese by Guilherme Gontijo Flores
Muitas, na minha ascendência feminina, eram donas de casa, fiandeiras, relojoeiras e vinicultoras. As suas descendentes hoje adentram novas casas onde se dissolvem os espessos resíduos do passado. Se algumas, nos interiores arrumados de empregadas humildes, ainda remendam meias e lavam os panos brancos, a maior parte recusou as antigas disciplinas domésticas. Suas mãos novas, antes donas de casa, faxineiras e arrumadeiras, agora batem em máquinas de escrever, montam rebites, curvam-se sobre as linhas de montagem da pequena mecânica, nesses edifícios novos, escritórios, fábricas, oficinas, aonde, a partir de agora, as minhas irmãs e eu vamos em procissão. Serão esses hoje os lugares onde, lentamente, se elaboram novas servidões e grandezas femininas? No entanto nós ali introduzimos um pouco da substância de uma outra era. Algumas têm sonhos, nostalgias, anseios, que são os mesmos de suas irmãs ainda donas de casa. Para elas os escritório se tornam uma segunda casa. Não é ali que, para a muitas de nós, escorrerá a areia do Tempo? A partir de agora, os trabalhos de classificação nos devolvem nossos gestos pequenos, precisos, certeiros, todo nosso gênio para a arrumação e nossa persistência imemorial a fazer bem feito. Nos vãos de cada célula forrada pela vegetação dos arquivos e documentos, nós elaboramos um mel novo com o mesmo cuidado que as nossas antecessoras empenhavam para esfregar o chão, lavar a roupa, bordar e costurar. Graças aos nossos cuidados, se esboça a cara ainda incerta desta era e aquela que uma espécie feminina ainda nos limbos assumirá, quem sabe. Por vezes, destinadas às tarefas abstratas que a administração das coisas nos exige, eis que somos também convidadas ao serviço das máquinas milagrosas que rangem e respiram sob o olhar atento e exausto dos homens, os seus criadores.
From Comptez vos jours, 1966
***
E sempre tinha um momento em que Saintagne tirava a piteira do cachimbo de seus dois pequenos lábios pálidos e dizia “Nossa Época” – dava para dizer que ele colocava três maiúsculas na palavra – e era como se a tivesse amassado nas mãos, assumido o controle dela, como se a gente tivesse algum controle sobre algo aqui embaixo, além de si mesmo, e ainda assim… Nossa Época. Era, no entanto, dela também. Mas ela notou que nunca era a ela que ele se dirigia. Ela estava lá apenas para ferver a água do chá, arrumar as xícaras e trazer o açucareiro:
– Pode se servir!
E o tempo todo Saintagne e Madeleine, Bertier, Sabine, Fernand, diziam um atrás do outro “Nossa Época” e muitíssimas vezes “a Vida”.
– O que há de importante na vida… Parecia que ela até os ouvia. E, muito embora conhecesse bem a vida, ninguém jamais teria a ideia de lhe perguntar o que ela achava disso. Olhavam as mãos dela só porque seguravam o bule ou o açucareiro, e se ela também começasse uma frase, com o bule nas mãos, dizendo “nossa época”, que nem os outros, ninguém prestaria atenção, ou iriam achar que ela estava falando outra coisa, o que sempre se esperava que ela dissesse. E responderiam:
-– Obrigado, senhora, dois cubinhos, por favor!
Então ela tinha que ir para a sala ao lado costurar meias. Mas, na verdade, não eram meias que ela estava segurando com os dedos, e sim rasgos, buracos enormes, malhas perdidas no tecido da sua vida que ninguém via, a não ser ela. E parecia o trabalho de Penélope, porque precisava costurar, todos os dias era a mesma coisa, sem avanço, pelo contrário. Porque nada que o tempo destruiu pode ser consertado. E não há nada que o tempo não acabe dominando, esmagando e reduzindo a migalhas. A Bíblia fala de pó. Essa é a grande lição. Mas será que eles ao menos entenderam, esses meninos, com toda aquela pompa ao falar “nossa época”? Claro que não! Eles também precisariam de uma vida inteira, como ela… e às vezes ela sentia que precisava de uma segunda vida para entender de fato. De tão complicado que era. Sempre o contrário do que a gente queria. Sempre.
From Nuages dans la main, 1940
***
Era uma mulher, ou melhor, um rosto, porque sob a cabeleira galo-da-serra que a cobria como um capacete de fogo, a mulher que acabou de entrar realmente tinha um rosto. Tinha até um segundo rosto, desenhado e pintado sobre o primeiro à maneira de um retrato longamente concebido e composto, ajustado, aos trancos e barrancos, ao primeiro, sem uma correspondência exata. É assim que, por cima da a boca verdadeira vinha desenhada e colorida em vermelho-violeta uma segunda boca que transbordava o traço da primeira, engrossava entre o nariz e o queixo e se estendia até a covinha das bochechas. O mesmo se dava com as sobrancelhas, onde ela desenhou uma segunda versão por cima das reais, que, na certa, estavam raspadas e depiladas e até mesmo cobertas de creme e pó para que a gente só acreditasse no traço fictício, mas que, mesmo assim, deixavam transparecer numa sombra suspeita a sua existência sacrificada. Seus olhos muito azuis nadavam numa vasta extensão de azul mais escuro, bem diluído e espalhado por tudo, disposto em grandes poças irregulares. Apenas o nariz não podia ser reinventado. Ele estava lá, muito largo, achatado, exibindo suas aberturas escavadas na carne espessa das narinas. Talvez ela tivesse tentado combinar todo o rosto com esse nariz, para o botar numa escala adequada, por assim dizer. O efeito dessa composição de três cores era extraordinário. Em comparação com os rostos ao redor, simples sinais inscritos num esquema banal repetido cinquenta vezes, só o dela parecia dotado de existência. Só o dela, pelo fato de ser falso, parecia real. Não tinha, no entanto, nada de humano. Aquém, ou além da realidade, ele ecoava e evocava a feição de alguma espécie viva ainda desconhecida, ou as máscaras de um povo distante no tempo e no espaço.
Nesse instante, o azul daqueles olhos estranhos se ocupava em absorver, como um mata-borrão, o olhar do jovem macho que, de longe, ali se precipitava, ali mergulhava e ali desaparecia. Mas, em vez de sair alterado e manchado por esse contato, tal como um mata-borrão, o azul ficava cada vez mais límpido e claro. De tempos em tempos, as espessas pálpebras, pesadas com cílios coagulados por pilhas de rímel, baixavam sobre as pupilas azuis, como se quisessem esconder a operação à qual serviam de sede, e parecia que esses olhos não eram olhos, mas uma boca, um estômago, feitos para deglutir os olhares dos homens. Logo, enquanto simulava descascar uma maçã, cortá-la em quartos e levar cada pedaço lentamente até a boca, ela lançava em minúsculos jatos seus próprios olhares azuis ao encontro do outro olhar, só esperando que ele corresse ao encontro do seu. Então chegou o momento em que, por alguns segundos, os dois olhares se fundiram num só, e o azul daqueles olhos insólitos nunca foi tão límpido.
From « Film muet », in Sans alcool, 1961
***
Assim, de manhã, minhas mãos são as de uma dona de casa e, à tarde, as de uma datilógrafa. Seja como for, são mãos manchadas, sujas de poeira ou de papel carbono. E a luta constante para restaurar sua brancura e limpeza é bem conhecida pelas donas de casa e pelas minhas colegas de escritório, pois a maioria combina o trabalho profissional com o doméstico quando volta para casa. Mas o que as mulheres não fazem num único dia do calendário? Para elas, não é um ofício, mas dez, vinte. E quando terminam um, têm de começar outro imediatamente.
[…]
Porque o trabalho da dona de casa é como o do camponês. Sem começo, nem fim. Mas é como o de um camponês que não conhecesse nem a recompensa da colheita, nem o trabalho mais lento do inverno. No entanto, nada é mais parecido que os seus gestos, as suas atitudes, as suas labutas na lida com a matéria, quando se abaixam sobre os sulcos ou o piso, pousam um joelho na terra ou nos azulejos da cozinha, se erguendo e depois se abaixando de novo, colocando, levantando, quitando, tomando e enfiando.
Sim, há milhões de mulheres sob o céu, que nunca conhecem um momento de repouso. Aí vem aquele azedume que se acumula, toda aquela tensão, aquela supertensão. Como uma corrente elétrica percorrendo o mundo. Todo a ebulição latente que não se vê, que nenhum jornal menciona. Porque são os homens que fazem as revoluções, e quando as mulheres os ajudam nesse grande projeto, não é para sua própria vantagem.
[…] O que não gostamos é dessa falta de solidariedade entre nós e eles, dessa incorreção primária na distribuição das tarefas cotidianas entre nós e eles. Quando é que eles vão aprender o senso de justiça que às vezes infla suas vozes nos parlamentos, nas catedrais, que os faz descer pelas ruas e erguer barricadas? Parece que às vezes até dariam suas vidas por essa grande palavra, e é verdade que às vezes o fazem. Antes preferem segurar um rifle ou uma metralhadora do que uma vassoura, uma bela bandeira em vez de uma escova ou um sabão, e antes preferem atacar os sinais abstratos da injustiça do que eliminar a que está ao seu alcance e da qual eles mesmos são os arquitetos.
From La paix des ruches, 1947
***
Elas deram um aperto de mão vigoroso entre si que revelava camaradagem de equipe, a amizade sem segundas intenções. Na realidade, essa amizade que o aperto de mão um tanto viril traduzia era ainda muito recente. Era uma amizade de dez meses, nascida na barulheira de cem máquinas de escrever dispostas por três semanas numa das salas do edifício eleitoral de Plainpalais, que havia sido transformado em parlamento, como tanto aconteceu naqueles anos em que abrigou conferências internacionais.
Um período extraordinário, convulso de mudanças, de mutações, de renovos, de nascimentos e de mortes, essas conferências!
Tudo começou com uma migração de móveis de escritório e máquinas de escrever. Metade do conteúdo da construção na margem direita foi transportada em caminhões e reboques da Casa Véron Grauer e despejada no edifício Plainpalais. […] Foi ali que Briand proferiu os famosos discursos de setembro e que, na primavera, vários anos atrás, delegados de todos os idiomas atravessaram a praça ao som de vocalises, escalas e arpejos cujas janelas do Conservatório salpicavam pelo espaço durante o dia, indo ao encontro de outro som, que também escapava das janelas altas, parecido com o produzido por metralhadoras em miniatura e que, para os entendidos, indicava centenas de mãos saltando sobre máquinas de escrever. Prelúdio daquilo que recebia os delegados assim que passavam pelas portas do Edifício e entravam na sala de reuniões: o som dos discursos com palavras transmitidas pelos alto-falantes, do vaivém de jornalistas e do público que lotavam as tribunas, do rumor indistinto que emanava das células dispostas ao redor do grande salão onde acontecia o mundo dos bastidores, do pessoal apagado dos tradutores, dos secretários, dos funcionários e dos intérpretes.
Três semanas durante as quais nasciam novas funções e vocações sociais, enquanto outras morriam. Um senhor calvo do Brasil foi nomeado presidente, e um delegado de Paris, vice-presidente. E, ao mesmo tempo, o que nascia e morria eram projetos, ideias, longos esforços e inquietações com problemas relacionados a certas questões seríssimas no mundo dos homens, problemas chamados de “silicose dos mineiros” ou “trabalho infantil nas fiações”. Ao mesmo tempo, as mutações não paravam com o pessoal das células. Uma datilógrafa virava secretária, outra era demitida. Mais duas a substituíam, e depois três, quatro, dez, porque havia um aumento súbito de trabalho – discurso se seguia a discurso, comissões duravam a noite toda – e, durante esse período, colhiam as estenógrafas na cidade que nem maçãs nos pomares do campo de Genebra no outono. Jenny Blaise e Claire-Lise foram duas das colhidas. Durante três semanas, compartilharam corajosamente as adversidades, os espantos que um novo destino suscita consigo. O destino de um pessoal das células. Em alguns momentos, ele foi heroico, cheio de surpresas e terrores novos e variados. Juntas, elas superaram as armadilhas do estêncil cheirando a éter, das cópias em seis carbonos, da minute sheet, dos ditados feitos na hora, numa lufada de ar, no barulho das máquinas multigráficas; conheceram a canseira das equipes noturnas que azulam as pálpebras, tremeram com a voz da Senhora Fontanier e mais ainda com seu olhar, perdidas de cara, arrastadas feito caules diante daquela autoridade deslumbrante, sem força diante de sua beleza, balbuciantes diante dela feito colegiais culpadas, falando “sim, senhora, não, senhora”, com sufocos e palpitações cardíacas que seriam audíveis, não fosse o barulho das máquinas. […] “Ufa, que semanas, minha querida Claire-Lise… Sem você, o que eu não teria virado neste ambiente!” – “E eu então!” Meio que o batismo do ar. E aterrissar juntas no porto, que milagre, inteirinhas, sem nada quebrado. Então, no dia do encerramento e da devolução do móveis e máquinas ao edifício na margem direita, aquele temido epílogo. Separadas do joio pela Sra. Fontanier, escolhidas, triadas como trigo e “nomeadas”. O posto definitivo delas foi designado na sala de datilografia francesa no terceiro andar…
From Comme le sable, 1946
***
Não faz muito tempo, as cidades da Catalunha ardiam feito tochas, e os aviadores cumpriam seu trabalho noturno, que nem padeiros e impressores. Não tínhamos previsto o trabalho noturno dos aviadores, as bombas nas caminhas infantis, nos fogões a gás, nas prateleiras de livros. Não tínhamos previsto nada, nós mulheres; como sempre, deixamos que eles continuassem, ameaçando uns aos outros, desfilando, resolvendo na mão. Observamos como corriam soltos. Parece que, ao longo da história, sempre deixamos que corressem soltos. E aquilo que, como mães, reprimimos nos filhos, admiramos nos filhos que se tornaram homens. O gesto que merecia uma repreensão, ou mesmo uma palmada, basta o guri ficar adulto para as mulheres lhe darem um outro nome. Assim é que as palavras “crueldade” ou “violência” de repente significam coragem ou heroísmo.
No entanto, devíamos saber há muito tempo que o que nos damos ao trabalho de fazer sem pausa, eles estão lá para desfazer sem pausa. Nós fazemos, e eles desfazem. Eles até mesmo desfazem suas teorias, trocando os credos de geração em geração, procurando nomes sempre novos para justificar suas carnificinas demenciais. E nós, em vez de falar “alto lá”, tentamos segui-los, entendê-los, ganhar deles certificados de devoção, tudo isso com o único intuito de agradá-los. E nós, que fomos criadas para preservar, arrumar e manter tudo no melhor estado possível, não hesitamos em repetir as palavras deles, todas as palavras deles, até as mais loucas, embora as palavras deles não sejam as nossas, não possam ser as nossas, e, ao participar dessa resposta, nos passemos por papagaios, e nada mais.
Eis o pé em que estamos agora. Não temos amor e determinação suficientes para cuidar da delicada ninhada dos homens. Nós os ensinamos a andar, a falar, nós os educamos, alimentamos e vestimos. Mas, assim que escapam de nossas mãos, das nossos casas e da vigilância atenta dos nossos olhos, eis que desaparecem em massa. Onde? Em seguida, é possível ler nos livros de história e ver no cinema o que se tornaram, aqueles corpos tão bem cuidados, tão limpos e bem vestidos pelas mãos das mulheres. Longe delas, estão cobertos de feridas e sujeira, esses seres mimados, lavados e alimentados na hora certa. Depois, tombam aos milhões, com os olhos cerrados pelo horror, sobre todos os campos de batalha do mundo. É o que acontece com eles quando se afastam de nós, deixam os nossos lares, esquecem as nossas para atender ao chamado das suas próprias vozes. Mas, mesmo quando éramos meninas, nossas bonecas eram tão bem cuidadas e bem tratadas, que, assim que as pegavam por um instante, eles sempre encontravam uma maneira de quebrá-las e desmontar a cabeça do corpo para ver o que havia lá dentro. Eles as estripavam só para ver escorrer o som, como sangue. Já!
Mas o que podemos fazer para impedi-los, para deixarmos de ser suas comparsas? Complicado. Sabemos muito bem a causa dessa cumplicidade entre os sexos e, no entanto, ela não é absolutamente fatal, como é, ou parece ser, o extremo para o qual se dirige a nossa irmã, o Louva-a-Deus. Teremos que encontrar uma maneira de neutralizar o perigo assassino do homem adulto, porque um dia ele arrisca transformar o mundo inteiro num deserto calcinado, como foram em 1914-1918 e ainda são hoje na Espanha tantas regiões, cidades e vilarejos, talvez a título de prefiguração. Impedir qualquer guerreiro de crescer, de eclodir, e talvez qualquer cientista de inventar? Precisamos chegar a esse ponto? A sociedade das abelhas é muito mais antiga e mais evoluída que a dos homens. Quem sabe por quais estágios ela já passou até chegar a uma organização tão perfeita da vida e do trabalho? Quem sabe se uma das condições para esse estado de perfeição não foi a eliminação, metodicamente concebida e operada, dos machos encrenqueiros? Sacrificá-los por inteiro, assim que seu papel masculino estava cumprido, e isso para que a colmeia pudesse viver, prosperar, continuar. Foram necessários talvez milênios de desastres contínuos e a ameaça de extinção completa da espécie abelha para que as abelhas chegassem a esse ponto, quem sabe?
Mas não somos abelhas. Nós observamos homens em ação, tentando captar a atenção deles, bajulando-os para mantê-los junto conosco. Nem sequer tentamos desmamá-los do nosso amor, como as mulheres numa comédia de Aristófanes. Acho até que de nada adiantaria. As mulheres gregas não conseguiram nada, e eram mais bonitas do que nós. Não, não acho que eles devam ser desmamados do amor, e sim dos cuidados domésticos. Não cozinharíamos mais para eles, nem cuidaríamos deles. Eles é que arrumariam suas próprias camas, suas próprias refeições, eles é que lavariam e passariam a ferro suas próprias roupas. Deixaríamos até que costurassem suas próprias meias e tricotassem outras novas. O mundo inteiro mudaria, e a História, com certeza, tomaria um novo rumo.
E, acima de tudo, não daríamos mais ouvidos! Não seríamos mais o vaso vazio só para melhor acolher o que é deles. Não seríamos mais as manipuladoras de apagadores no quadro negro das falhas deles, não seríamos mais o coro laudatório de servas.
Mas não sei se isso seria suficiente. E aí?
Ah! se fosse homem, eu ficaria atento… Mais umas guerras como esta guerra na Espanha, mais uns países em ruínas, cheios de cadáveres, até mesmo de cadáveres infantis, e talvez os olhos das mulheres se abrirão. E a raiva delas aumentará, devastadora, impiedosa. Eficaz. Porque somos mais numerosas.
Sim, os homens deviam ficar atentos. Deviam sonhar mais vezes com as abelhas, com a paz das colmeias. Com o preço pago pela paz das colmeias…
Esta tarde, falei às minhas camaradas o que eu achava da responsabilidade quase total dos homens na declaração e continuidade das guerras. Para o meu grande espanto, elas discordaram de mim. Não acham que um matriarcado implicaria necessariamente a manutenção da paz na Terra.
– As mulheres são piores que os homens, disse Marguerite, para o meu assombro.
– Elas são outras, respondi. E é por isso que as pragas que elas desencadeariam seriam outras também. Mas, depois de milênios, será que não temos direito a outras pragas, a trocar de pragas?
Todo mundo riu. Mas tinha motivo de riso?
From La paix des ruches, 1947
***
– Você sabe que não estou feliz, ele falou. Bom, vou lhe contar exatamente por quê.
Ele sabia, porém, que já tinha lhe falado isso umas cem vezes, mas provavelmente não era o bastante, porque com as mulheres sempre é preciso começar de novo e de novo, se quiser fazer com que entendam alguma coisa, e chegar até o fundo dessas testas teimosas. Talvez, se adotasse um tom paternal, ele encontraria uma maneira melhor de tocá-la. Continuou gravemente:
– É porque não tenho o emprego do meu gosto. Eu já falei umas cem vezes…
– Ah!, ela exclamou, como se quisesse protestar. Em seguida, franziu a testa com uma expressão maldosa. Bem aquela que ele não queria de ver. Ah! ele sabia muito bem que seria complicado. E só de ver a cara dela agora, e aquelas duas barras – não duas, mas três, quatro barras – que atravessavam a testa dela de través, e aquele preto opaco que se acumulava nas pupilas, como se ela não tivesse mais nenhum branco nos olhos, ele já conseguiria soletrar palavra por palavra do que ela estava pensando naquele instante, recitar de cor tudo o que estava acontecendo por trás daquela testa contorcida. Ela achava que eles estavam tão bem, ali, em Genebra, tão bem nessa vida de pequeno funcionário público, sem nada a arriscar, nada a desejar… Nada a arriscar, sim, para ela… Mas e para ele? Ele arriscava a vida, a razão de ser, arriscava a dignidade porque nunca estava contente consigo, e a alegria, porque não era feliz. “Entenda, Madeleine”. Para ele, um camponês, um homem que cria algo por conta própria, sempre estaria muito acima do burocrata que copia títulos para um catálogo de biblioteca. Será que ela nem tentaria entender?
[…]
E ele até mostrou as mãos de repente – deixou de lado o garfo e a faca – e começou a explicar que suas mãos sempre pareciam vazias, famintas! Sim, famintas, como se aquelas mãos tivessem uma boca clamando por algo. Famintas porque nunca tinham o que queriam… Não tinham se desenvolvido para digitar numa máquina de escrever.
Ali estava ele com as mãos atravessadas sobre a mesa e, como tinha braços longos, as mãos estavam se debatendo acima do prato de Madeleine, entre o prato e o nariz dela. E Madeleine também parou de comer de repente e ficou olhando para as mãos do marido, abertas e agitadas, bem debaixo dos seus olhos, como se quisesse ler algo nelas. Mas era provavelmente muito desanimador o que ela viu ali, porque suspirou, depois olhou para cima e sussurrou:
– Alain, você está louco, está completamente louco!
O tom dela foi tão convincente, que ele nem ousou continuar.
From Nuages dans la main, 1940
***
Será que ela tinha o direito?… O direito de pensar que existem outros homens no mundo! Não só Alain! Por que pensar isso lhe passava tanta calma? Agora já não conseguia mais se conter, apesar da porta da igreja entreaberta ali entre os galhos. Outro homem que acordasse ao seu lado de manhã, todo calmo e controlado, que a abraçasse por baixo dos lençóis e falasse que estava feliz com ela, em vez de fazê-la chorar com palavras como : “Meu bem, qual é o problema?”, como se não soubesse qual era o problema dela, esse cretino; depois ele corria para ver o bebê, só para não ter que falar mais nada com ela, e, quando voltava, era para falar sobre Nostradamus e política. E aí: “Tenha fé, Madeleine”. Dane-se ele, Saintagne. Ela era um monstro? Ou será que tinha se tornado, de repente, outra pessoa, como se existisse outra Madeleine pronta para sair de dentro dela no momento exato – até agora tinha ficado escondida, essa Madeleine, enrolada dentro dela como um brotinho, sem que ela a percebesse ali, ou não? E agora essa nova mulher estava crescendo no outeiro em frente à igreja, tinha o mesmo traje marrom, o mesmo chapéu que a outra, e o mais extraordinário, o mesmo rosto – ela também tinha acabado de telefonar para Barsac –, os mesmos braços e a mesma pele. Mas obviamente não era a mesma, porque a outra amava tanto Alain, pensava o tempo todo em Alain, chorava por Alain, enquanto esta achava que existiam outros homens no mundo… ali, enquanto a chuva caía sobre ela.
From Nuages dans la main, 1940
***
Logo ela está de novo sozinha com a Patroa e o Patrão. E então vem o Infortúnio que ameaça a todos, até aos ricos… O Patrão só tem olhos para chorar, e as pernas magras dão grandes passadas para ir ao cemitério todos os dias. Às vezes, ela o acompanha para fazer a jardinagem do túmulo, remover as flores mortas, plantar outras novas, regar e limpar a poeira da lápide, onde consegue ler as enormes letras talhadas no mármore cinza. Essas são as letras do nome e sobrenome da Patroa, que também é o sobrenome do Patrão. Há também duas datas separadas por um tracinho. Ela não gosta de olhar o traço, que contém a vida inteira da Patroa, a longa vida dela. Mas ao olhar esse tracinho, parece que não foi nada além de um ínfimo instante entre duas Portas imensas, a de Entrada e a de Saída. E quase nada no meio das duas. Ela também, Thérèse, terá sua lápide, suas duas datas, seu nome e sobrenome. Sabe o número de sua Entrada, desconhecerá para sempre o outro. Mas algumas pessoas descobrirão. E com certeza o Patrão saberá. Talvez até fique um pouco triste.
From « La Bonne », 1985 in Sans Alcool, 1986
***
Entretanto, o instante em que recomecei a existir e a ter consciência disso foi singular. Uma sensação puramente física, antes de tudo. Achei que estava em casa, na hora do meu despertar cotidiano. E, como sempre acontece nessa hora, eu quis permanecer imóvel o maior tempo possível, de tanto que em geral me desagrada ideia de me levantar. Então tive a sensação de que uma mão estava segurando a minha. Era quente, tinha um peso, uma espessura, uma carne macia e viva. Nela, parecia que eu me perdia por inteiro, como se não só uma das minhas mãos, mas todo o meu corpo tivesse se refugiado na cavidade de um abrigo protetor, onde ele se achava bem. Com esse toque, tudo voltou pouco a pouco à minha mente. Tinham feito a operação? Primeiro duvidei, porque não sentia nada especificamente doloroso na garganta, o órgão lesado que os instrumentos afiados deveriam cortar para valer. Naquele instante, essa garganta tinha sido completamente aniquilada, absorvida por esse corpo inexistente que delegou todo o seu poder de sentir a uma ínfima parte de si mesmo, a extremidade de um braço. No entanto, me achar no leito só podia significar uma coisa. Eu não só tinha sido operada, como tinha também sido curiosamente roubada do Tempo, como nunca tinha sido antes, e mais ainda que no sono mais pesado, já que nenhum sonho, nenhuma percepção tinha animado esse tempo morto em que o meu corpo passou por uma provação que devia ter sido insuportável e da qual renasceu vivo e sem memória. Parecia que menos de um segundo tinha se passado durante essa ausência outrossim tão longa e que depois descobri ter durado mais de uma hora. No entanto, esse foi o milagre do qual fui vítima, tanto obrigada quanto consentida, e do qual saí intacta, de olhos fechados, feliz por ter uma mão segurando a minha. Pensei que era da minha mãe, porque ela tinha prometido estar junto ao leito quando eu acordasse. Entreabri os olhos para vê-la, mas apenas uma enfermeira desconhecida com uma cara desagradável estava sentada do meu lado. Era a mão dela, cujo toque benéfico e poder de possessão eu tinha sentido muito antes de conseguir identificá-la. Continuei a senti-la, mesmo não sendo a que eu esperava. Mais uma vez, o calor dela aniquilou em mim todas as outras percepções. Tomei cuidado para não deixar transparecer que estava acordada, saboreando esse estranho estado como um bem supremo que eu queria desfrutar pelo maior tempo possível. Logo comecei a experimentar um sentimento estranho, uma espécie de amor infinito pela mulher que estava sentada ali em silêncio. Eu me senti ligada a ela por fios ainda mais misteriosos do que aqueles que me vinculavam à minha mãe. É claro que eu nunca tinha suspeitado que tais laços existissem ou que pudessem ter uma força tão convincente. Mas qual era a natureza deles? Mais uma vez, a verdade percebida no momento de estar aniquilada penetrou em mim, mas com uma força infinitamente maior. Eu era um ser humano, fazia parte de uma espécie da qual eu carregava, visíveis no corpo, invisíveis sob a pele, os sinais distintos e irrefutáveis. A todos dessa espécie – independentemente de sua cor – eu estava ligada, grudada como um galho no tronco da árvore que o sustenta. O mais surpreendente foi que, em vez de me revoltar, em vez de despertar em mim a repulsa que às vezes é provocada por qualquer noção de uma reunião gregária, de uma multidão que podia ter me absorvido ou destruído, essa descoberta me mergulhou numa espécie de beatitude. A esse sentimento tão novo, experimentado pela primeira vez em tal grau e de modo tão íntimo, eu me entreguei sem restrições e fui imergindo cada vez mais, até desembocar por fim numa aceitação total do pertencimento que era meu e que acabava de se me revelar em toda plenitude, porque em vez de apenas atingir a minha mente, essa verdade incontestável tinha me invadido, por assim dizer, através da pele, graças à mão de uma desconhecida que segurava a minha, num momento em que eu não era nada mais do que um ser desamparado ao juízo de seus semelhantes.
From Comptez vos jours, 1966
***
Qualquer coisa quer se dizer e tende a ser dita, e só existe depois de dita, escreveu Ramuz. E nós, o que estamos esperando para dizer? Será que sempre deixaremos para o gênio masculino o afã de desenhar nossos retratos, de descrever os passos da nossa mente, os arcanos da nossa sensibilidade, as paixões do nosso corpo? Quem foi que falou sobre nós, em nossos nomes, até agora, nos livros, romances, poemas, ensaios, tragédias? Homens, especialmente homens de letras, intelectuais. Ora, fizeram isso do jeito deles, muitas vezes abstrato e descarnado. Porque os escritores homens geralmente descarnam e transcendem. Mas as mulheres encarnam. Nossa transposição para o nível de expressão será essencialmente uma transposição do que somos, do que vivemos e fazemos. Afundadas na matéria, nas garras do lodo original, só podemos extrair nossos meios de expressão do contato cotidiano com a criatura terrena. É esse contato, esse corpo a corpo, que deveremos expressar e escrever. Encontrar as palavras para os nossos gestos e os nossos passos. Expressar os pensamentos e o trabalho do nosso corpo e das nossas mãos. […]
Vocês não se enganem quanto a isso: quando virem um mão de mulher puxando a agulha, saibam que ela é, diante de seus olhos, a mão de um ser que é vítima de reflexões desalinhadas, um pouco loucas, povoadas não apenas por ideias, mas, acima de tudo, por seres vivos, ah! quantos, que elas interpelam em reminiscências deformadas e reformadas, em predileções secretas, em revoltas, em amargura e em ressentimento que não valem menos por ora, mas que, cedo ou tarde, um belo dia explodirão, fortes, com um poder acumulado, nutrido no silêncio das escravidões domésticas. Uma mulher sentada, quando não está falando, nem se curvando sobre um utensílio caseiro, ou sobre uma ferramenta, uma máquina entre os muros de uma fábrica, é um ser que recompõe o mundo, coloca à esquerda o que estava à direita, em cima o que estava embaixo. […]
As mulheres são prisioneiras de suas impressões e de suas vidas profundas. Nadam na espessura das coisas, avançam pelos momentos sucessivos de sua vida como se por águas cada vez mais densas. Elas têm preocupações, que têm um peso, uma forma, uma cara. Suas dores são espessas, e elas costumam percorrê-las em todos os sentidos, acima e abaixo, em fundura e largura, para ali cavarem covis profundos. Tudo isso está esperando para ser dito. E quem diria isso, a não ser aquelas que até hoje tantas vezes se calaram?
From « Un peuple immense et neuf », 1945, in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
As teclas também eram geladas. Ao pressioná-las, ela sentia pedrinhas de gelo cobrindo as pontas dos dedos como se fossem dados. Ao mesmo tempo, as teclas eram escorregadias e úmidas.
Ah! quando as teclas eram pressionadas suavemente, era uma espécie de volúpia. Era macio, úmido, frio, sem qualquer resistência. As teclas desciam, derretiam sob seus dedos que nem manteiga, e ela mal conseguia sentir os cantos arredondados. E as teclas pretas eram ainda mais doces e arredondadas; parecia que vazavam sob seus dedos feito água e que sua resistência a cada dia ficava mais plácida. É verdade, não havia mais muita resistência, e ela sentia falta da época em que os exercícios de piano ainda lembravam a uma pequena batalha. E faz sentido dizer que se “ataca” uma nota ou uma obra. É preciso ter elã, um tipo de coragem, uma alma pronta para tudo – e depois uma mão no ar, o olho que pousa com autoridade sobre o teclado.
Ela sempre amou as obras que fazem as teclas tremerem e onde tudo oferece resistência. O Chopin, com exceção da Sonata em Si bemol menor, escorregava demais sob os seus dedos feito água; era como se as teclas súbito mudassem de marfim para manteiga… e essa docilidade… uma após a outra, elas se comprimiam sob os dedos. Tudo o que ela tinha que fazer era mexer e mexer; parecia que estava mergulhada até os cotovelos num tanque de pérolas brilhantes. Podia fechar os olhos, sabia que não perderia um único toque. E acabou sendo entediante, aquelas teclas dóceis derretendo na mão. Era quase inacreditável ouvir de repente colunas de som jorrando quando os dedos sacudiam colares de pérolas… É por isso que às vezes a gente se sente constrangida ao tocar Chopin… Toda aquela dor e aqueles gritos tempestuosos e, ao mesmo tempo, aquela impressão de pérolas sacudidas… Mesmo assim, constrangedor… Ah! ela preferia tocar Beethoven, e lá as teclas não se soltavam, elas escapavam, resistiam, iam para todos os lados; e de repente um canto de tecla esfolava o dedo, e ela corria o risco de quebrar uma unha… Tudo era duro, difícil de levantar, como toneladas de material. Uma alma se debatendo no lodo da terra… Assim, quando os gritos saíam do piano, ela não se constrangia nem um pouco. Porque tinha penado tanto, e havia uma harmonia perfeita entre o que o piano gritava e esse penar dos dedos no embate com as teclas.
From Nuages dans la main, 1940
***
Não é hoje que sinto a chegada da idade como um novo tipo de separação. Eu não me senti sempre separada? Primeiro, porque era essa filha única, a quem sua própria saúde debilitada e o humor inquieto dos adultos ao redor afastavam das brincadeiras dos colegas; depois, porque meu pai professava ideias que eram muito ameaçadoras para a sociedade estabelecida e que, durante meus anos escolares, geravam pavor e calafrio nas cabeças apavoradas dos pais dos meus amigos da escola. Separada porque não me casei, porque não tive filhos. Separada, também, porque pertenço a este paisinho, o eixo imóvel de uma roda chamada Europa, um país à margem da História do nosso tempo, que por várias gerações escapou do infortúnio na medida em que escapou da História, enquanto o infortúnio não parava de bater à porta dos vizinhos. Separada de meus compatriotas porque ganhei a vida não entre eles, mas no meio de estrangeiros. Separada, também, porque num mundo onde milhões de homens, mulheres e crianças passam fome, onde pessoas vivem sem um teto sobre as cabeças, estou bem protegida, noite e dia, bem alimentada e vestida com aprumo. Separada porque quase nunca vou à igreja que era a da nossa família, ou ao partido que a substituiu para o meu pai. E aqui estou eu, separada dos jovens porque não sou mais jovem, e separada de mim mesma porque apartada de quem era, embora ainda não seja a pessoa que serei quando terminar a muda da pele nova – mas aqui eu devia dizer “pele velha”. Enquanto isso, o que é esse ser feminino que começou a repetir sua existência, o que ele gostaria de ser, senão duas mãos trazendo uma rede para a margem todas as noites? Que, todos os dias, gostaria de tentar salvar o que logo será coberto pela noite. Isso é um tipo de desafio? Contar os vivos e os mortos antes do pôr do sol? Reuni-los ao meu redor como um rebanho e trazê-los à margem, como o pescador faz com sua rede? Pescadora, pastora! Precisamos encontrar um teto, uma porta, para que, uma vez mais reunidas graças às palavras, mantidas juntas na página, as caras perdidas e lembradas se reconheçam e se reconfortem, misturem seu calor de ressuscitadas nos escombros de sua vida reencontrada.
From Comptez vos jours, 1966
***
Setembro de 1943
Tantos objetos, formas, matizes, ideias, noções, imagens talvez nunca tenham sido relacionados uns aos outros na mente e na imaginação dos homens. Estão aguardando que suas afinidades secretas sejam reveladas, aquelas que nossos olhos externos ainda não detectaram. Talvez seja esta a incumbência de todo artista, a única tarefa: encontrar novas relações, quer dizer, novos laços de amizade entre as coisas. Novas relações são a conclusão de um pacto de amizade, uma amizade há muito tempo insuspeita entre elementos que se desconheciam, entre sons nas pautas musicais, cores, tons, palavras bruscamente aproximadas numa tela, num papel.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into Arabic by Sahar Youssef
كانت الغالبية العظمى من العنصر النسائي بين أسلافي من ربات البيوت أو العاملات سواء في مصانع الغزل أو مزارع النبيذ. أما أحفادهن فيعشن الأن في منازل جديدة غابت عنها بقايا الماضي الغليظة.
البعض منهن – داخل بيوت الموظفين البسطاء المنظمة – مازلن يقمن بترقيع الجوارب الممزقة و ترتيب البياضات و لكن العدد الأكبر منهن تخلين عن الواجبات المنزلية التقليدية.
قديماً كن يقمن بالاعمال المنزلية و تربية الأطفال. أما اليوم ، فأصبح لهن أيادي جديدة تهتم باستخدام الألة الكاتبة و تجميع المسامير و تركيب القطع الميكانيكية الصغيرة في منشأت حديثة و متطورة ؛ مكاتب و مصانع و ورش صرنا نذهب اليها أنا و أخواتي من بنات حواء في جماعات غفيرة.
هل تحولت هذه الأماكن تدريجياً إلى معاقل جديدة لعبودية النساء و سيطرتهن في آن واحد ؟!
و بالرغم من ذلك، نحن نضيف الى هذه الأماكن – بمرورنا فيها – شئ من عبق الماضي. فالبعض منا لا يزال ينسج بداخلها أحلاماً قديمة و مشاعر حنين تخص شقيقاتهن اللاتي بقين ربات للبيوت. أصبحت المكاتب بمثابة بيوت ثانية لهن.
أليس هذا هو المكان الذي يقبع فيه عدد منا و هو يراقب مرور الزمن من خلال الساعة الرملية؟!
أما من الأن فصاعداً ، فستعيد إلينا أعمال التنظيم و الفهرسة مهاراتنا البسيطة و الدقيقة … كل عبقريتنا في التنسيق و الترتيب و جهودنا الباسلة في حسن الأداء ، و سنبرع في إستخراج شهد جديد من بين طبقات الوثائق و الملفات المكدسة كما يستخرج النحل شهد العسل من رحيق وريقات الزهر …
سنفعل ذلك بنفس العناية التي سبقتنا اليها جداتنا و لكنهن فعلن ذلك في تلميع الأرضيات و غسيل الملابس و تطريز الأقمشة. أما بأيدينا نحن فسترسم ملامح عصرنا المجهول و ملامح جنس نسائي مازال في غيابات النسيان.
و ها نحن أحياناً يُكتب علينا مهام تجريدية تفرضها إدارة الأشياء من حولنا ثم سرعان ما ننهمك في خدمة آلات و ماكينات عملاقة تحدث ضجيج و تنفث حرارة محركاتها تحت أنظار يقظة و منهكة في آن معاً من بني البشر الذين صنعوها.
(عدوا أيامكم ، ۱۹٦٦ )
***
كانت تأتي دائماً لحظة يخرج فيها (سانتاني) أنبوب الغليون من بين شفتيه الشاحبتين ليقول ” عصرنا”. كان ينطق هذه العبارة بنبرة يعلوها التفخيم و كان من يسمعه يخيل إليه أنها قطعة من العجين أحسن دلكها و خلطها و الهيمنة عليها ، مثلها في ذلك مثل أي شئ خارج عنا … عصرنا!
كان هذا هو عصرها هي الأخرى ؛ غير أنها لاحظت أن أحداً لم يكن يوجه الحديث إليها في هذا الشأن. كانت هنا فقط لتقوم بغلي الماء و صبه في إبريق الشاي ، و تحضير الفناجين و تمرير السكرية و هي تقول :
تفضلوا !
و خلال ذلك كان (سانتاني) و (مادلين) و (برتييه) و (سابين) و (فرناند) يقولون جميعاً الواحد تلو الأخر “عصرنا” … و مرات عديدة يقولون “الحياة”.
ما كان مهماً بالحياة ….
خُيل اليها أنها تسمعهم. و لكنها كانت تعرف الحياة حق المعرفة و مع ذلك، أحداً لم يخطر بباله سؤالها عن رأيها بها.
كانت الأنظار موجهة الى يديها لأنها كانت تحمل إبريق الشاي أو السكرية. أما إذا همت بنطق عبارة هي الأخرى – و بين يديها إبريق الشاي – ما كان أحد سيولي إنتباه لما تقول. و لو أنها رددت مثل الأخرين عبارة “عصرنا ” لظن الجميع أنها تقول شيئاً أخراً ! ما ينتظروا منها قوله على كل حال … و كانوا سيجيبون :
شكراً سيدتي ، قطعتان من فضلك !
كان عليها أن تلوذ بالغرفة المجاورة و تبدأ في ترقيع الجوارب. الا أن ما كانت تطبق أناملها عليه لم يكن ، في الواقع ، جوارب ! و إنما كانت ثقوب واسعة و غرز ممزقة في نسيج حياتها. لا أحد غيرها كان يرى هذا التمزق. كان ذلك يشبه عمل (بينيلوب) التي طالما قامت بالترقيع غير أن شيئاً لم يتحسن بل العكس. ذلك أن ما أفسده الزمن لا يستطيع أحد إصلاحه. و ما من شئ في هذه الحياة لا يأتي عليه الزمن فيسحقه و يحوله الى فتات. يتحدثون عن التراب في الإنجيل. و هذا هو الدرس العظيم. و لكن هل فهم هؤلاء – و هم يفخمون كلمة “عصرنا ” – ذلك الدرس ؟ لم يفهموا بكل تأكيد ! سيلزمهم أيضاً حياة كاملة ليستوعبوا هذا الدرس … فبعض المرات تشعر هي أنه يلزمها حياة ثانية حتى تفهم جيداً.
فالدرس صعب الفهم …
و هو دائماً على عكس ما نرغب. دائماً !
(سحب في اليد ، ۱۹٤٠)
***
كانت إمرأة ، أو بالأحرى وجه نسائي.
كانت السيدة التي دخلت لتوها تحمل حقاً وجه … وجه يعلوه شعر كعرف الديك و يشبه خوذة من لهب فوق الرأس؛ حتى أن هذه السيدة بدت و كأن لها وجهان و ليس وجه واحد.
كان وجه ثان قد رسم فوق الأول و كأنه بورتريه تم رسم تفاصيله و ضبطها بكل تؤدة و سبق إصرار و تصميم … غير أنه كان رغم ذلك مطابق للأول. كان قد رسم فوق ثغرها الحقيقي ثغر أخر تم تلوينه باللون الأحمر القاني و قد جاوزت حدوده خطوط الثغر الحقيقي ففاض و أصبح أكثر غلظة بين الأنف و الذقن و إ متد حتى منتصف الخدود.
كان الوضع ذاته قد تكرر مع الحواجب إذ تم رسم نسخة أخرى منها فوق الحواجب الأصلية التي تم بالطبع حلاقتها وإزالتها تماماً قبل دهن موضعها بالكريمات و البودرة لإبراز بديلتها الخادعة المرسومة. غير أن تلك الحواجب الأصلية التي تم التضحية بها كانت تلقي ظلاً غريباً يذكر بوجودها. أما العينان الزرقاوتان فكانتا تسبحان في زرقة أشد قتامة تم رسمها و تدريجها بعناية حولها. أما الأنف فكان هو الملمح الوحيد بالوجه الذي لم يعاد خلقه ورسمه. كان هنا يتوسط الوجه و قد شغل مساحة عريضة و فرض نفسه على المشهد بفتحاته الواسعة و بشرته الغليظة.
ربما حاولت هذه السيدة أن تضبط كل ملامح وجهها على وضعية هذا الأنف .. أو أن تخلق تناغماً بينهم. و كانت هذه اللوحة ، التي يغلب عليها ثلاثة ألوان فقط ، تفوق العادة ؛ فمقارنة بالوجوه المحيطة بها – و التي حملت علامات بسيطة مكررة لخطوط و رسومات تكررت مئات المرات – كان وجهها هو الوحيد الذي بدا نابضاً بالحياة. وجهها كان الوحيد الذي ، لفرط ما هو مزيف ، يبدو حقيقياً. غير أنه كان يخلو من الأدمية !
فما وراء الحقيقة البادية ، كان هذا الوجه يذكر بسمات الكائنات الحية غير المألوفة أو بأقنعة شعوب قديمة عفا عليها الزمن.
في هذه اللحظة ، كانت عيناها الزرقاوتان منشغلتان بمتابعة نظرة شاب نجح في أن يخترق هذه الزرقة و يبحر فيها و يختفي. و بدلاً من أن تتأثر هذه الزرقة بذاك التواصل ، أصبحت أكثر شفافية و نقاء. و بين لحظة و أخرى ، كانت الجفون – المثقلة بأهداب حملت كميات كبيرة من الكحل المتكتل – تنغلق على الحدقتين الزرقاوتين و كأنها تشارك في إخفاء عملية المتابعة و الملاحقة التي باتت مقراً لها. فبدت حينئذ و كأنها ليست عيون و إنما فم أو معدة استعدت لالتهام نظرات الرجال.
سرعان ما ستتظاهر بتقشير ثمرة من التفاح و تقطيعها الى أجزاء صغيرة تحمل الواحدة تلو الأخرى نحو فمها بينما تلقي ، بين الفينة و الأخرى، نظرات سريعة و قصيرة لتقابل النظرات الأخرى البعيدة حتى قبل أن تسعى تلك الأخيرة للقاءها. ثم أتت لحظة إلتقت فيها الأعين و هنا بدت هذه الزرقة الفريدة من نوعها أصفى ما تكون.
( “فيلم صامت” ، نشرت في “بدون كحول” ، ۱۹٦۱)
***
و هكذا ، في الصباح تكون لي يدي ربة منزل ، و في المساء يدي ناسخة آلة كاتبة ! و في كلتا الحالتين هي أيدي مغطاة بالبقع و متسخة سواء كان ذلك من الغبار أو من ورق الكربون. و نحن ، النساء، نحتاج لمعركة دائمة لإعادة النقاء و البياض إلى هذه الأيدي … تلك المعركة تعرفها جيداً ربات البيوت و زميلاتهن في العمل اللاتي يعانين أغلبهن من تراكم الأعمال المنزلية عليهن بعد عودتهن من المكتب.
ما الذي لا تفعله النساء ؟ هل لديهن يوم واحد من أيام السنة يتفرغن فيه لأنفسهن ؟! إن السيدات لا يمتهن مهنة واحدة و إنما عشرة أو ربما عشرين. فبمجرد أن يفرغن من إحداهن يشرعن في ممارسة التالية. […]
إذ أن دور ربة المنزل هو أشبه بعمل المزارع ؛ ليس له بداية و لا نهاية. و لكنها هي المزارع الذي لا و لن يعرف أبداً فرحة الحصاد أو هدوء وتيرة العمل في موسم الشتاء. و بالرغم من ذلك فإن دوريهما متشابهين الى حد كبير ؛ إذا ما قارننا حركاتهما و مواقفهما و همومهما و معاناتهما عندما يتعاملا مع المادة فينحنيا بأجسامهما سواء على التربة أو على طاولة المطبخ و عندما يجثيا للعمل بالحقول أو على أرضية المطبخ … عندما ينهضا ثم يجثيا من جديد .. عندما يرفعا الأشياء ثم يضعاها ، عندما يقوما بتعبئة الأشياء ثم سكبها و العكس !
أجل ، هناك ملايين السيدات اللاتي لا يعرفن الراحة تحت سماء هذا العالم !
و تتراكم المرارة و يتضاعف الضغط بل و الضغط المفرط … تماماً مثل تيار كهربائي يجوب العالم.
كل هذا الغليان مستتر ، لا يراه أحد و لا تأتي على ذكره الصحف ؛ إذ أن الرجال هم من يصنعون الثورات و عندما تساعدهم النساء في ذلك المشروع العملاق فإنهن لا يفعلن ذلك لأجل مصلحة شخصية.
[…] إن ما نبغضه نحن معشر النساء هو غياب التضامن بيننا و بين الرجال .. علاوة على ذلك الخلل الأولي في توزيع المهام اليومية بيننا و بينهم.
متى سيتعلمون معنى العدالة التي يتشدقون بها أمام البرلمانات و الكاتدرائيات ؟ العدالة التي تدفعهم الى الاعتصام بالشوارع و وضع المتاريس ؟! يبدو أنهم قد يدفعوا حياتهم ثمناً لهذه الكلمة العظيمة ، بل و يفعلون حقاً. و لكنهم يفضلون حمل بندقية أو مدفع ألي أو راية جميلة على حمل مكنسة أو فرشاة أرضية أو صابون تنظيف …
يفضلون حتماً الكفاح ضد العلامات المجردة للظلم عن القضاء على الصور الملموسة لهذا الظلم و التي هي من صنع أيديهم.
(سلام خلية النحل ، ۱۹٤۷)
***
تصافحتا. و شدت إحداهما على يد الأخرى في حفاوة تكشف عن زمالة فريق قديمة و صداقة لا تشوبها شائبة.
في الواقع، كانت هذه الصداقة – التي كشفت عنها مصافحة تتسم بالذكورية بعض الشئ – حديثة العهد. كان عمرها عشرة أشهر فقط ؛ حيث نشأت وسط ضجيج المئات من الألات الكاتبة التي تجمعت لمدة ثلاث أسابيع داخل إحدى قاعات مبنى الانتخابات في حي (بلان باليه) و الذي كان قد تحول إلى شبه برلمان مصغر مثلما يحدث دوماً ، في هذه السنوات، عندما يستقبل المكان بعض المؤتمرات الدولية.
إنها فترة غير عادية و شديدة الصخب ، فترة مليئة بالتغييرات و التحولات ، بالميلاد و الوفاة خلال انعقاد هذه المؤتمرات.
بدأ كل شئ بعملية نقل واسعة لأثاث مكتبي و آلات كاتبة. كان قد تم نقل نصف محتوى المبنى الواقع على الضفة الأخرى في شاحنات و حاويات عملاقة خاصة بنقل الأثاث من منزل (فيرون جروار) إلى هذا المبنى في حي (بلان باليه).
[…] كان هذا المبنى هو الذي ألقى فيه (بريان) خطبه الشهيرة خلال شهر (أيلول) … و هو نفس المبنى الذي شهد ، خلال فصل الربيع منذ عدة سنوات ، توافد عدد كبير من النواب الذين يتحدثون كل اللغات و الذين إجتازوا الميدان على هدير النغمات العالية و تدريبات الصوت و المعزوفات المنبعثة من نوافذ معهد الموسيقى و التي عبرت هي الاخرى فناء الميدان لتقابل ضوضاء أخرى إنبعثت من نوافذ عالية … هذه الضوضاء كانت أشبه بما تصدره بنادق آلية صغيرة و لكنها كانت – بالنسبة للعارف الذي لا يعرف – تعني أن مئات الأيدي تعمل أناملها في الآلات الكاتبة. و كانت هذه الأصوات مجرد مقدمة بسيطة عما سيلاقيه النواب بمجرد دخولهم من باب المبنى البرلماني و وصولهم إلى قاعة الجلسات : أصوات الخطب العالية تحملها مكبرات الصوت ، وقع أقدام الصحافيين في ذهاب و اياب لا ينقطع و جلبة الحاضرين المتكدسين في المنصات و أصوات غير مميزة تتسرب من كبائن صغيرة وضعت حول القاعة الكبرى ، و بداخلها يتحرك في جميع الاتجاهات وراء الكواليس مجتمع من المترجمين المنسيين و أفراد السكرتارية و المترجمين الفوريين.
أسابيع ثلاثة تتوالد خلالها علاقات و مهن و مهام اجتماعية عديدة بينما تندثر وظائف أخرى.
تم انتخاب رجل أصلع قادم من البرازيل رئيساً و اختيار نائب باريسي مساعداً له.
و في الوقت ذاته ، ما كان يولد و يندثر حقاً هي الأفكار و المشاريع و الجهود و حتى المشاكل المتعلقة ببعض القضايا الانسانية الهامة. قضايا كان يطلق عليها ” داء شحار الأحداث” ، أو أيضاً “سخرة الأحداث في مصانع النسيج”. و على نفس المنوال ، لم تكن التغييرات تتوقف داخل الكبائن. كانت الأحداث المتعلقة بمجتمع هذه الكبائن تتوالى : موظفة آلة كاتبة تصبح سكرتيرة و أخرى يتم فصلها و استبدالها باثنتان ثم ثلاثة ثم أربعة ثم عشرة لأن العمل كان يتضاعف ؛ فقد كانت الخطب تتوالى و اللجان تجتمع طوال الليل … و لذا كان يتم ، خلال هذه الفترة العصيبة ، اصطياد موظفات الألة الكاتبة و الناسخات من شوارع المدينة كما تجمع ثمار التفاح في حقول ريف (جنيف).
كانت (جيني بليز) و زميلتها (كلير ليز) قد اختيرتا خلال عمليات الجمع هذه. و تشاركتا خلال ثلاثة أسابيع ، بكثير من الشجاعة ، مشاعر العداء التي يفرضها العمل في مكان جديد. كان هذا هو المصير المحتوم لمجتمعات الكبائن و ساكنيها. و كان هذا المصير ذات يوم بطولياً و مليئاً بالمفاجآت و أشكال الرعب المتنوعة و المتجددة.
هاتان الرفيقتان شهدتا سوياً ألواناً من المعاناة مثل تأثير رائحة الاثير المنبعثة من الاستنسيل أو عناء كتابة عشرات النسخ بورق الكربون أو عمليات الإملاء السريع أثناء التعرض لتيار هوائي أو تحت صرير ماكينات التصوير.
لقد عرفتا سوياً مذاق الاجهاد الذي تعانيه فرق العمل الليلية و رجفتا سوياً عند سماع زمجرة السيدة (فونتانيه) أو عند رؤية نظرتها الحادة و سلطتها القوية. كن يتلعثمن أمامها مثل تلاميذ المدارس عند ارتكاب خطأ ما فيرددن عبارات مثل ” أجل سيدتي ، كلا سيدتي” و هن يختنقن من فرط سرعة ضربات قلبيهما التي كانت لتسمع لولا أصوات الآلات الكاتبة العالية […] .
” أوف ! يالها من أسابيع قاسية عزيزتي (كلير ليز) …
ماذا كنت سأفعل من دونك ؟ في هذا الوسط القاسي !
و أنا أيضاً !
حالنا أشبه بمن يتدرب على القفز الحر …
و ها قد وصلنا مرفأنا بسلام و أمان دون إصابات … يالها من معجزة !
و عندما يحين يوم الختام ؛ موعد عودة الأثاث و الآلات الكاتبة إلى المبنى الرئيسي على الضفة الأخرى، سيحل دور هذا الحوار الختامي الذي تخشاه كلتاهما.
ثم تقوم السيدة (فونتانيه) بانتقاءهن مثلما يفصل القش عن الحبوب الجيدة و تقوم بتعيينهن ليصبح مكانهما النهائي و المحدد هو قاعة الألات الكاتبة الفرنسية بالطابق الثالث.
(مثل الرمال ، ۱۹٤٦ )
***
منذ فترة غير بعيدة اندلعت الحرائق بقرى إقليم (كاتالونيا) و كأن آلاف المشاعل تجوب أروقتها. و كان الطيارون لا ينقطعون عن العمل في الليل مثلهم في ذلك مثل عمال الطباعة أو المخابز. لم يكن أي منا يتوقع هذا الأمر و لا سقوط القنابل على أسرة الأطفال و أرفف الكتب و مواقد الطهي !
نحن النساء لم نتوقع شيئاً من ذلك. مثل العادة ، تركناهم يفعلون ما يشاءون و يستعرضوا قوتهم و يوقعوننا تحت التهديد. وقفنا نراقبهم و هم يعيثون في الأرض فساداً . يبدو أننا تركناهم مراراً ، عبر الأزمان ، يطلقون العنان لغضبهم ؛ حتى أصبحنا – نحن الأمهات – ننظر بإعجاب لما يفعله من كانوا يوماً أطفالنا و كنا عندئذ نعاقبهم عليه. فالفعل – الذي كان الولد الصغير يستحق عليه اللوم أو حتى العقاب بضربة على الأرداف – يصبح له ، في قاموس النساء، مسمى أخر بمجرد أن يدخل ذلك الصغير عالم البالغين. و هكذا فإن صفات مثل ” القسوة ” أو ” العنف ” تتحول فجأة الى “شجاعة” و “بطولة”.
و بالرغم من ذلك ، كان لابد لنا أن ندرك ، منذ زمن طويل ، أن ما نبذل جهداً كبيراً في بناءه يبذلون هم جهداً كبيراً في هدمه ! حتى أنهم ، في الواقع ، يفعلون نفس الشئ مع نظرياتهم ؛ فيغيرون عقائدهم من جيل لآخر باحثين عن مسميات جديدة لتبرير المذابح المجنونة التي يرتكبونها. و نحن ، بدلاً من أن نقول لهم “أوقفوا هذه المجازر”، نتبعهم و نحاول أن نفهمهم و نلتمس لهم الأعذار … و كل ذلك في سبيل أن ننال إعجابهم فقط لا غير!
لقد خلقنا لكي نرتب و نحافظ على الأشياء في أفضل حال و لكننا ، رغم ذلك ، نكرر عباراتهم حتى الأكثر جنوناً منها دون وعي منا. فهي ليست كعباراتنا و لن تكون أبداً. و مع ذلك نكررها كالببغاوات.
هذا باختصار ما آل إليه حالنا الأن. لم يعد لدينا من الحب ما يكفي لمعالجة الرجال و احتضان شططهم.
نحن من نعلمهم المشي و الكلام … نربيهم و نوفر لهم الملبس و الغذاء. و بمجرد أن يفلتوا من رقابتنا و بيوتنا و أعيننا التي تلاحظهم بكل حذر ، سرعان ما يختفون بين الجموع.
أين ؟!
نقرأ بعد ذلك أخبارهم في كتب التاريخ أو نذهب لمشاهدة فيلم في السينما لنعرف ما آلت اليه هذه الأجساد القوية، النظيفة التي طالما اعتنينا بها نحن معشر النساء.
بعيداً عنا ، تكسو القاذورات و الجروح أجساد تلك المخلوقات التي كنا نطعمها و ندللها و ننظفها بانتظام. يسقطون بالملايين … قتلى … أعينهم مغلقة من شدة الخوف بكل ميادين القتال حول العالم. هذا ما يحدث لهم إن هم إبتعدوا عنا ، و إن تركوا بيوتنا و نسوا أصواتنا ليسمعوا أصوات عقولهم فقط.
و لكن ، حتى قبل أن نصبح أمهات ، و نحن لا نزال فتيات صغيرات ، كانت لنا دُمى نحبها و نحافظ عليها حتى تقع قدراً بين أيديهم فيجدوا سبيلاً لتدميرها ؛ يكسرون رؤوسها و يخربون أجسادها ليروا ما بداخلها .. أو حتى يبقرون بطونها ظناً منهم أن الدماء ستسيل منها.
هل كانت قسوة قلوبهم قديمة إلى هذا الحد ؟!
ما الذي يجب أن نفعله لمنعهم من هذه الأفعال ؟ و حتى لا يصبح لنا أدواراً مساعدة في مسرحياتهم الهزلية ؟
الأمر ليس بيسير !!
فهذا التواطؤ بين الجنسين معروف السبب و لكنه ليس حتمي أو ضروري. ينبغي إيجاد وسيلة لوقف نزيف التخريب الذي يتسبب فيه البالغون من بني أدم إذ أن ذلك يهدد بتحويل العالم يوماً إلى صحراء جرداء مثلما حدث إبان الحرب العالمية الأولى (۱۹۱٤ – ۱۹۱۸) و ما يحدث اليوم في عدد من قرى و مدن و أقاليم إسبانيا.
هل سيتعين علينا وقف نمو الجنود و المحاربين ؟ أو ربما أيضاً منع العلماء من الاختراع !
هل يجب أن يصل الأمر الى هذا الحد ؟
إن مجتمعات النحل أقدم من المجتمعات الإنسانية و لكنها أكثر تطوراً أيضاً. فمن يدري ما هي المراحل التي اجتازها هذا المجتمع حتى يصل إلى هذه القدرة الابداعية على العمل و التنظيم بدقة متناهية؟! و لماذا لا تكون إحدى شروط نجاح هذه الحالة من المثالية في الأداء تتمثل في التخلص بشكل إرادي و ممنهج من المشاغبين الذكور. أو التضحية بهم على أية حال بمجرد أن يفرغوا من أداء دورهم الذكوري . و ذلك من أجل بقاء و ازدهار خلية النحل بأكملها.
ربما مرت مملكة النحل بألفيات كاملة من الخراب و الدمار المستمرين و ربما حتى من التهديد بالاندثار التام لهذه الفصيلة حتى وصلوا الى هذه النتيجة. من يدري ؟
و لكننا لسنا ملكات نحل. فنحن نكتفي بمطالعة الرجال ، بمراقبتهم و هم يتصرفون بهذا الشكل بينما جُل ما يجول بخواطرنا هو جذب انتباههم أو حتى مدحهم للاحتفاظ بهم بالقرب منا. فلا نحاول مثلاً فطامهم من حبنا على غرار ما فعلن بطلات كوميديا (أريستوفان). بالرغم من قناعتي أن ذلك لن يجدي شيئاً. فالنساء الإغريقيات لم يستطعن فعل شئ بالرغم من كونهن يفوقننا في الجمال.
لا أعتقد أن ما يجب فطامهم منه هو الحب و إنما الرعاية و الخدمات المنزلية. فيجب أن نتوقف عن طهو الطعام لهم و عن الاعتناء بهم. يجب أن ندعهم يرتبوا الأسرة بأنفسهم و يعدوا الطعام و يغسلوا ملابسهم و يقوموا بأعمال الكي . حتى أننا سنتركهم يقوموا بترقيع جواربهم بأنفسهم أو حتى حياكة جوارب جديدة من صنع أيديهم. لو أننا فعلنا ، سيتغير وجه العالم. بل إن التاريخ سيأخذ مجرى أخر.
و قبل كل ذلك ، لن نسمع لهم مجدداً . لن نلعب دور إناء الزهر الذي يفرغ لكي يستقبل ما ينضحون به. لن نكون الممحاة التي تمسح أخطاءهم و لا أفراد الجوقة التي تردد سيمفونية المديح لهم.
و لكني لا أعرف إن كان هذا كافياً ! ما الحل إذن ؟
لو أنني كنت رجلاً لأخذت حذري .. فيكفي وقوع حرب واحدة أخرى مثل حرب إسبانيا و أن يحل الخراب بدولة أخرى تمتلئ شوارعها و طرقها بالجثث و خاصة جثث الأطفال حتى تتفتح أعين النساء و يستشيط غضبهن ليصبح كارثياً و بلا رحمة ! و سيكون هذا الغضب مؤثراً لأننا الأكثر عدداً.
أجل . يجب أن يأخذ الرجال حذرهم. يجب أن يمعنوا التفكير في حياة مملكة النحل. في ذلك السلام السائد داخل الخلية. و تحديداً في الثمن الذي يتكلفه تحقيق السلام داخل الخلية!
حين التقيت بزميلاتي ، بعد الظهيرة ، أخبرتهن عن رأيي في مسئولية الرجال الكاملة تقريباً عن اندلاع و استمرار الحروب. ولشدة دهشتي ، لم يوافقنني الرأي ! فهن لا يعتقدن أن فرض نظام أمومي كفيل وحده بالحفاظ على السلام على وجه الكرة الأرضية.
هالني ما قالته (مارجريت) : ” النساء أبشع من الرجال ! ”
أجبتها : ” النساء مختلفات ! و لذلك ستكون الكوارث التي يتسببن بها مختلفة هي الأخرى. ”
أليس من حقنا ، بعد كل هذه الألفيات أن نشهد كوارث من نوع آخر ؟ أليس من حقنا التجديد في الكوارث؟!
و ضحك الجميع …
و لكن ، هل كان هناك ما يثير الضحك بهذا الحديث؟!
(سلام خلية النحل ، ۱۹٤۷)
***
قال لها : – تعرفين تماماً أنني لست سعيداً . و سأقول لك ما هو تحديداً السبب في عدم سعادتي.
بالرغم من أنه كان قد أخبرها بذلك مئات المرات من قبل و لكن ربما لم يكن ذلك كافياً ! فمع النساء ، يجب أن تكرر و تكرر حديثك اذا أردت أن تقتحم عقولهم العنيدة و تجعلهن يفهمن أمراً ما.
فكر أيضاً بأنه ربما لو استخدم في كلامه نبرة أبوية سيجد سبيله أسرع الى عقلها. فاستطرد قائلا ًبجدية:
ذلك أنني لا أمتهن المهنة التي أحبها ، قلت لك ذلك مئات المرات من قبل …
صاحت قائلة ، و كأنها تريد الاعتراض على كلماته : ” آه ” !
ثم عقدت حاجبيها ليعلو وجهها تعبيراً قاسياً لم يكن يريد رؤيته قط !
آه ! كان يعلم أن الأمر سيكون عسيراً ، و لكنه زاد صعوبة الأن بعد رؤيته لهذه التعبيرات التي كست وجهها و جبهتها الممتلئة بما يزيد عن أربعة خطوط عريضة. أما عيونها فقد أظلها سواداً قاتماً ملأ مقلتيها و كأنه لم يعد بعينيها بياض قط !
في هذه اللحظات كان قادراً على أن يردد لنفسه كل كلمة تدور في مخيلتها .. كان يحفظ أفكارها عن ظهر قلب و يتوقع تماماً ما قد تقوله الأن في هذه اللحظة و ما يعتمل داخل هذه الجمجمة ؛ خلف هذه الجبهة المكسوة بالتجاعيد و الخطوط.
كانت ترى أنهم بأفضل حال هنا في (جنيف) ؛ يعيشان حياة الموظفين البسطاء التي لا تعرف المخاطرة … أجل ؛ ما من مخاطرة بالنسبة لها . و لكن ، ماذا عنه هو ؟
كان يخاطر بحياته ، بأسباب وجوده ، بعزة نفسه إذ لم يكن أبداً راضياً ..
كان يخاطر أيضاً بسعادته حيث لم يكن أبداً مرتاحاً أو مسروراً.
” حاولي أن تفهمي يا (مادلين) ! ”
بالنسبة له ، كان يرى أن المزارع البسيط الذي يخلق بيديه شئ و يراقبه و هو يكبر يعتبر أفضل حالاً من مجرد كاتب صحائف يكتفي بنقل و تدوين عناوين الكتب في قائمة مكتبة.
ألن تحاول أن تفهم ذلك ؟!
[…]
فجأة قرر أن يريها يديه. فوضع جانباً السكين و الشوكة ليشرح لها كيف أنه يرى يداه فارغتان ، متعطشتان !
متعطشتان ؟! أجل ، متعطشتان … و كأن ليديه فم يطلب غذاء ما …
متعطشتان بشراهة أيضاً لأنهما لا تنالا أبداً ما ترغبانه …
لم تتطورا حتى لتمتدا الى سطح آلة كاتبة .
مد يداه لتجتازا مائدة الطعام. كانت ذراعاه طويلتان فوصلت يداه إلى حدود طبق (مادلين) ، بل ارتفعت لتطال أنفها !
توقفت (مادلين) عن تناول الطعام فجأة و أخذت تحدق في يدي زوجها الممتدتان أمام عينيها و كأنها تريد قراءة شئ بداخلهما. و لكن كان ما تراه محبطاً على أغلب الظن لأنها تنهدت في حسرة قبل أن ترفع عينيها نحوه و هي تهمس قائلة :
(آلان) أنت مجنون ! مجنون حتماً !
كانت نبرتها واثقة لدرجة أنه لم يجرؤ على استكمال حديثه !
(سحب في اليد ، ۱۹٤٠ )
***
هل كان لديها الحق؟
الحق في أن تفكر بأن هناك رجال آخرون في هذا العالم ؟! و ليس فقط (آلان) !
لماذا كان هذا التفكير مطمئناً إلى هذا الحد ؟! الأن ، لم يعد بمقدورها أن تمنع نفسها عن هذا التفكير رغم باب الكنيسة المفتوح جزئياً هناك ، بين الأغصان.
رجل آخر يستيقظ بجوارها كل صباح ، هادئ ، مطمئن … يحتضنها تحت الأغطية و هو يخبرها كم هو سعيد معها بدلاً من أن يبكيها و هو يردد ” شوشو ، ماذا بك ؟ ” و كأنه لا يدري ما بها !!
ثم يسارع نحو غرفة الصغير حتى لا يكن مضطراً لقول شيئاً اخراً ! و عندما يعود اليها ، يشرع في الحديث عن السياسة أو عن نبوءات (نوستراداموس).
ثم بعد كل ذلك يقول : ” ثقي بي يا (مادلين). ”
فليذهب الى الجحيم !
هل كانت تحمل وحشاً بداخلها ؟ أم إنها تحولت فجأة الى شخص آخر ؟ و كأن هناك (مادلين ) أخرى مختبأة بداخلها تتنتظر اللحظة المناسبة للظهور ؟
هل ظلت هذه الشخصية الأخرى مختفية حتى هذه اللحظة ؟ هل ظلت دفينة بداخلها و كأنها برعم صغير لم تلحظ وجوده ؟ أم ماذا ؟
و الأن ، أخذت هذه الأنثى المختلفة في الترعرع فوق هذه الربوة أمام الكنيسة. كانت ترتدي ذات الحلة البنية اللون و تعتمر نفس القبعة … كانت تحمل نفس الوجه و ذات الملامح ، نفس البشرة و الذراعين.
و الأشد غرابة هو أنها كانت ، هي الأخرى، قد اتصلت لتوها بـ (برساك).
غير أنها قطعاً لم تكن نفس الانسانة ؛ بما أن الأخرى كانت تحب (آلان) حباً جماً ، كانت تفكر بـ (آلان) طوال الوقت، و تبكي بسبب (آلان) بينما كانت هذه تفكر أن هناك رجال سواه بالعالم … و حينئذ انهمرت الأمطار فجأة فوق رأسها.
(سحب في اليد ، ۱۹٤٠)
***
عما قريب ستعود لوحدتها مع السيدة و السيد … عندما تحل الكارثة التي تنتظرنا جميعاً ، حتى الأغنياء منا. لم يعد لسيدها سوى عينان يبكي بهما و سيقان طويلة نحيلة تمكنه من السير بخطى حثيثة ، كل يوم، نحو المقابر. أحياناً ترافقه هي لتقوم بأعمال البستنة عند القبر؛ تتخلص من الزهور الذابلة ، و تزرع زهور جديدة ، تسقي الزرع و تزيل الغبرة عن حجر الشاهد الذي تقرأ عليه حروف ضخمة حفرت على الرخام رمادي اللون. إنها أحرف الاسم الأول للسيدة و إسم عائلتها ، الذي هو أيضاً إسم سيدها. هنالك أيضاً على هذا الشاهد تاريخين يفصل بينهما خط صغير. لم تكن تحب مراقبة هذا الخط الصغيرالذي يلخص حياة كاملة ، حياة سيدتها الطويلة. فعند النظر الى هذا الخط الفاصل الصغير أو حتى الضئيل يبدو للناظر أن المسافة بين التاريخين كانت قصيرة، و كأنها لا شئ على الاطلاق … برهة زمنية قصيرة بين بوابتين عملاقتين : بوابة الدخول و بوابة الخروج … و لا شئ تقريباً بين الاثنين … لا شئ يذكر !
هي أيضاً ، (تيريز) سيكون لها ذات يوم حجر شاهد خاص بها و سيكون لها تواريخها و اسمها و اسم عائلتها. إنها تعرف الأن تاريخ دخولها هذه الحياة و لكنها تجهل و ستظل تجهل التاريخ الآخر؛ تاريخ خروجها منها … غير أن الآخرون سيعرفونه و حتماً سيدها سيعلمه. ربما يصيبه بعض الحزن عليها عندئذ.
((الخادمة ، ۱۹۸٥- نشرت في “بدون كحول” عام ۱۹۸٦
***
كانت اللحظة التي عُدْت فيها إلى الوجود و إلى الوعي إستثنائية.
بداية ، شعرت بإحساس جسدي خالص لا يشوبه شئ. ثم ظننت أني بمنزلي ، في ساعة الاستيقاظ الصباحي . و مثلما يحدث كل يوم في هذه اللحظات ، أردت أن أبقى ساكنة في الفراش أطول فترة ممكنة. فلطالما كانت فكرة النهوض من الفراش مزعجة بالنسبة لي.
ثم تسرب إلى شعور بأن هناك يد تمسك بيدي. كانت يد ثقيلة و سميكة و دافئة … كنت أشعر بحيوية و نعومة اللحم الأدمي. أحسست أني أهيم كلية في تلك اليد و كأن كل جسدي – ليس يدي فقط – قد لجأ إلى ملاذ آمن شعر فيه بالراحة.
هل تم إجراء العملية الجراحية ؟
بدأت أشك في الأمر إذ لم اكن أشعر بأي ألم في منطقة الحلق ، ذلك العضو الذي أعُمِلت فيه المشارط الجراحية منذ قليل. ففي اللحظة التي استرددت وعي بها ، كانت حنجرتي غائبة تماماً ، يغلفها جسد لا إحساس به ، جسد قد سلم كل قدرته على الإحساس الى جزء متناهي الصغر منه ؛ طرف الذراع.
كان وجودي بالفراش يعني شيئاً واحداً : أنه تم إجراء الجراحة لي و أنني قد إنتزعت من الزمن كما لم يحدث من قبل قط و لا حتى في أعمق نوبات النوم التي حظيت بها . لم يتخلل هذا الوقت أي حلم أو رؤية تُذكر ! و إنما اجتاز جسدي محنة غير محتملة و عاد منها الى الحياة بدون ذاكرة. ظننت أن هذا الغياب عن العالم استمر لأقل من ثانية فقط بينما كان أطول من ذلك بكثير ؛ فقد علمت فيما بعد أنه إستمر لمدة ساعة كاملة.
كانت هذه هي المعجزة التي خضعت لها مجبرة و راضية في الوقت ذاته و أفقت منها سليمة ، مغمضة العينين و مسرورة أن هناك يد تمسك بيدي !
ظننت في بادئ الأمر أنها يد أمي إذ أنها وعدت بأن تكون بجواري عندما أفيق من العملية الجراحية.
حاولت أن أفتح عيني قليلاً لأراها و لكنني لم أرى بجواري إلا ممرضة لا أعرفها. جلست في هدوء بجوار سريري بوجهها غير المألوف. و كانت هذه اليد التي أشعرتني بلمسة مطمئنة من قبل حتى أن أراها هي يدها. ظل هذا الاحساس المريح يملؤني حتى بعد اكتشافي أنها لم تكن من تأملت أن تكون. و من جديد عادت حرارة يدها تلغي من مخيلتي كل فكرة أخرى.
تعمدت ألا أشْعر أحد بإفاقتي من التخدير حتى أستمتع أطول فترة ممكنة بهذه الغبطة غير المسبوقة. و بدأت أشعر بإحساس غريب. كان نوع من المحبة غير المشروطة و اللامحدودة تجاه هذه الانسانة الجالسة في صمت بجواري و أحسست أن روابط أكثر غموضاً من التي تربطني بوالدتي باتت تربطني بهذه السيدة.
بالطبع، لم أكن أعرف من قبل بوجود هذا النوع من الروابط الانسانية و لم أتصور أن لها هذه القوة . و لكن ! ما طبيعة هذه الرابطة ؟
اجتاحتني مجدداً فكرة أني قد أكون واقع تحت تأثير المخدر و لكني أكثر قوة بفضل هذه اللمسة الانسانية الحانية. شعرت أني أدمية و أنني أنتمي لفصيلة حملت سماتها المميزة ظاهرة على جسدي و باطنة في روحي.
كان شيئاً قوياً يربطني بأفراد هذه الفصيلة أياً كان لونهم … كنت معلقة بهم كما يتعلق الغصن بجزع الشجرة التي تحمله.
المدهش في الأمر هو أنني كنت دائماً ما أثور و أغضب أمام أي نوع من الانتماء الى مجموعات أو الالتحام الذي من شأنه أن يستنزفني أو حتى ، في رأيي ، يدمرني. أما هذه المرة ، فخلافاً لذلك شعرت بأنني غارقة في حالة من السعادة اللامتناهية. و كان هذا الشعور جديداً بالنسبة لي و كذلك كانت درجة قوته و مدى خصوصيته، فتركت نفسي له بالكامل لكي يتخلل كل ذرة في وجداني و يصل الى درجة من التقبل الكامل التي لم تكن تطال كياني النفسي فقط و إنما تملأ كل ذرة في جسدي و كأنها تنفذ من مسام جلدي بفضل هذه اليد الغريبة التي أمسكت بيدي في لحظة كنت فيها مجرد كائن معدم القوى و تحت رحمة الأخرين.
(عدوا أيامكم ، ۱۹٦٦)
***
إن كل شئ في هذا العالم يسعى لأن يقال ؛ لأنه لاوجود له إلا إذا تم البوح به … هذا ما كتبه الفيلسوف (راموز).
فماذا ننتظر لكي نقول بدورنا ما نريد قوله؟!
هل سنظل طويلاً نسمح لقريحة الجنس الذكوري بتولي مهمة رسم ملامحنا و وصف شخصياتنا و عقولنا و خفايا مشاعرنا و حواسنا و حتى أجسادنا ؟
فمن ذا الذي تحدث عنا حتى هذه اللحظة ، أو بالأحرى نيابة عنا نحن معشر النساء، في الكتب و الروايات و القصائد و الدراسات و المسرحيات؟ إن الرجال هم من فعلوا ذلك و بصفة خاصة الأدباء و المفكرين ، و لكنهم فعلوا ذلك على طريقتهم الخيالية الخاصة و الخالية من التجسيد ؛ فالرجال عادة يفعلون ذلك أما النساء فيبرعن في التجسيد.
إن تولينا مهمة نقل مشاعرنا بأنفسنا سيكون ، على مستوى التعبير ، صادقاً لأنه سيصف ، بشكل رئيسي ، ما نحن عليه بطبيعة الحال ، ما نعيشه على أرض الواقع و ما نفعله حقاً. و لذا سنستمد وسائل التعبير من إتصالنا الواقعي مع المخلوقات من حولنا فنحن منغمسات في أرض الحياة و ملامسات بقوة لماهية الأشياء. و إن هذا الاتصال الحميم هو ما يتعين علينا قوله و كتابته و وصفه.
سيكون علينا فقط إنتقاء كلمات لوصف حركاتنا و مساراتنا و للتعبير عن أفكارنا و ما تصنعه أيدينا و أجسادنا. […]
لا تنخدعوا إذا رأيتم يد إمرأة تحكم شد إبرة الحياكة و اعلموا أن ما تراه أعينكم هي أيدي كائن قد وقع فريسة أفكاره الممزقة ، المجنونة و الممتلئة بالأحياء … آه ! كم تستدعي ذاكرتنا و كم تجتر من تفاصيل سرية هي الأثيرة إلى قلوبنا أو مواقف أثارت إستفزازنا و غضبنا و حقدنا. كلها بقيت حتى الأن ساكنة و لكنها ستظهر آجلاً أو عاجلاً على السطح و قد اكتسبت – من فرط تراكمها – قوة تغذت على صمت العبودية التي تشهدها حياتنا المنزلية.
اذا جلست إمرأة صامتة – و قد عكفت على بعض الأعمال المنزلية أو الأدوات أو حتى ماكينة بين أسوار أحد المصانع – فإنها ليست إلا كائن جلس يحاول إعادة بناء العالم ؛ فيجلب يساراً ما كان موضوع يميناً أو بالأعلى ما كان بالأسفل . […]
إن النساء سجينات إنطباعاتهن و حيواتهن الشخصية العميقة. فهن يسبحن داخل عالم من الأشياء الغليظة و يحاولن التقدم خلالها عن طريق إختراق مراحل متتالية من حياتهن كما يخترق المرء مياه كثيفة لا تفتأ تزداد سماكة. إن لديهن هموم ثقال … هموم لها شكل و صورة.
كذلك فإن آلامهن عظام و لكنهن إعتدن اجتيازها بكل الصور حتى إنهن ينجحن في إتخاذ مأوى منها.
كل هذا ينتظر أن يقال و أن يتم سرده !
و من ذا الذي سيخبر به ؟ من ذا الذي سيفعل غير اللاتي صمتن طويلاً حتى الأن ؟!
(شعب عظيم و جديد ، ۱۹٤٥)
(نشرت ضمن ” هذا الاسم الذي ليس لي ” ، ۱۹۸٠ )
***
كانت المفاتيح هي الأخرى شديدة البرودة. عندما كانت تضغط عليها كانت تشعر و كأن مكعبات ثلج صغيرة تلامس أطراف أصابعها … كانت في الوقت نفسه رطبة و زلقة.
اه ! كم هو ممتع أن تشعر بالمفاتيح و هي تنغمس لأسفل تحت أناملها في نعومة متناهية.
كانت ناعمة ، رطبة ، باردة و بلا مقاومة . و كانت تنخفض لأسفل و كأنها تذوب تحت أناملها كالزبد بينما شعرت بالكاد بحوافها المستديرة. أما المفاتيح السوداء فكانت أكثر نعومة و استدارة فشعرت أنها تهرب من تحت ضغطة أناملها و كأنها مياه. حقاً لم تعد هناك مقاومة كافية بهذه المفاتيح و كانت هي تشعر بالحنين الى ذلك الوقت الذي كانت فيه تدريباتها على البيانو أشبه بمعركة صغيرة.
هناك حكمة من استخدام لفظ ” أدق هذه النوتة ” عند الحديث عن عزف المقطوعات الموسيقية ؛ فالأمر يتطلب عزيمة و قوة و شجاعة … لابد أن تكون الروح مستعدة لكل شئ و اليدان و العينان مسلطتان بقوة على لوحة المفاتيح.
لطالما كانت تفضل عزف المقطوعات التي تتطلب ضغطاً كبيراً على المفاتيح و تستدعي مقاومة. أما معزوفات (شوبان) فكانت تنزلق بسهولة مثل الماء تحت أناملها و كأن المفاتيح تحولت من عاج الى زبد طري … و كان عليها أن تضغط أكثر فأكثر حتى خُيل اليها أنها تغوص حتى منتصف ذراعها داخل حوض من اللألئ اللامعة. كان بإمكانها أن تغلق عيناها و هي تعلم يقيناً أنه من المستحيل أن تخطأ و لو مفتاح واحد. و كان هذا الأمر – المتمثل في تلك المفاتيح المطيعة الناعمة التي تذوب تحت يدها – قد أصبح أمراً مملاً.
كان شئ لا يصدق أن تنبعث نغمات مسموعة بينما كانت أصابعها تحرك مجموعة من اللألئ … هذا هو سبب التضجر أحياناً من عزف سيمفونيات (شوبان) … فكل هذه المعاناة و هذه الصيحات المتعالية يقابلها انطباع بتحريك مجموعة من اللألئ … أمر مثير للضجر!
آه ! كم كانت تفضل عزف سيمفونيات (بيتهوفن) حيث المفاتيح أكثر مقاومة و خشونة ، حتى أن زوايا المفاتيح قد تكسر أظافرها أو تجرح أصابعها.
كان كل ذلك قاسياً ؛ يصعب حمله تماماً مثلما يصعب حمل أطنان من الخامات الأولية … كانت روحها في معركة مع الأرض من حولها. و عندما تسمع هدير البيانو كان يزول عنها كل الحرج لأنها بذلت جهداً للوصول الى هذه النقطة و لأنه كان هناك تناغماً رائعاً بين ما يصدر عن هذا البيانو و بين الألم الذي تستشعره في أصابعها من جراء معركتها مع المفاتيح.
(سحب في اليد ، ۱۹٤٠)
***
التقدم في العمر ! أشعر به كنوع جديد من الانفصال ! و ليس هذا الشعور حديث عهد بي !
ألم أعرف دوماً شعور الانفصال ؟ ألم يكن شعوري دائماً هو كوني منفصلة ؟! أولاً عرفت هذا الشعور لكوني تلك الطفلة الوحيدة التي طالما تسبب مزاجها السيئ و صحتها المعتلة في إثارة القلق لدى المحيطين بها من الكبار و منعها من مشاركة أقرانها اللعب … ثم عرفت ذات الشعور بعد ذلك لكوني إبنة رجل يشيع أفكار تهدد المجتمع بشكل كبير ، الأمر الذي ظل لسنوات طوال – هي كل أعوامي الدراسية تقريباً – يلقي الرعب في نفوس أولياء أمور رفاقي و زملائي بالمدرسة. عرفت هذا الشعور أيضاً لكوني إمرأة غير متزوجة و لم أنجب أطفالاً.
كان شعور الانفصال ينبع أيضاً من انتمائي لهذا البلد الصغير ، ذلك المحور الثابت لعجلة تحمل اسم أوروبا… هذا البلد الذي يعتبر ، رغم ما سبق ، على هامش التاريخ و الذي نجا ، نتيجة لذلك من مصائب شائعة على مدى أجيال عدة بينما حلت هذه المصائب دوماً بجيرانه.
كنت منفصلة كذلك عن مواطني لكوني لم أكسب قوت يومي بينهم و إنما بين الغرباء. و بينما عانى ملايين البشر من الرجال و النساء و الأطفال من الجوع و تشردت شعوب كاملة بلا سقف يأويها ، كنت أنا بمأمن ليل نهار … كان لي أطيب الطعام و أفخم الثياب. و لكني كنت منعزلة لأني لم أذهب يوماً الى الكنيسة – التي كانت مملوكة لعائلتي – أو إلى مقر الحزب ، الذي كان بالنسبة لأبي بمثابة دار العبادة.
و ها أنا ذا ، علاوة على كل ذلك ، بمعزل عن الشباب لكوني تجاوزت هذه المرحلة.
و أنا المنفصلة عن ذاتي لأنني إنتزعت من الإنسانة التي كنتها يوماً ، قبل حتى أن أتحول إلى تلك التي سأكونها حين أنتهي من تجديد ذاتي ! و يجدر بي أن أقول هنا ” تعتيق ذاتي” .
و إنتظاراً لذلك ، أتساءل : من هذا الكائن الأنثوي الذي اكتفى حتى الأن بإجترار حياته ؟ إلام يسعى ؟
يدان تجلبان ، نحو الشاطئ ، كل ليلة شبكة صيد ؟ و تحاولان ، بالنهار، إنقاذ ما يغلفه ظلام الليل في نهاية الأمر؟!
هل أصبح هذا هو التحدي ؟ حصر أعداد الأحياء و الأموات قبل غروب الشمس ؟ و جعلهم يلتفوا حولي كقطيع لأحملهم نحو الشاطئ تماماً مثلما يفعل الصياد بشباكه ؟ صيادة ! أم راعية غنم !
يجب ايجاد سقف مأوى و باب يغلق دون الذين سيجتمعون من جديد بفعل الكلمة … سيصطفون سوياً على صفحة واحدة .. وجوههم تائهة و عندما ينادون من جديد سيتعرفون على بعضهم البعض و سيشعرون بالطمأنينة و ستختلط حرارة جثامينهم التي بعثت من بقايا حياتهم المستعادة من جديد.
(عدوا أيامكم ، ۱۹٦٦)
***
سبتمبر ۱۹٤٣
ربما لم يكن للكثير من الأشياء و الأشكال و الألوان و الأفكار و المفاهيم و الصور علاقة واضحة ببعضهم البعض في مخيلة الانسان. كانت كل هذه العناصر بانتظار أن يتم الكشف عن نقاط التوافق السرية بينها … تلك التي لا تدركها العيون و النظرة السطحية للأمور. و ربما كان هذا هو الدور الحقيقي الذي يقع على عاتق كل فنان و مهمته الوحيدة : ايجاد علاقات توافق جديدة بين الأشياء ؛ بمعنى آخر اكتشاف أواصر صداقة جديدة بين هذه الأشياء. و الروابط الجديدة تعني إبرام عقود صداقة … تلك الصداقة التي ظل العقل البشري لمدة طويلة لا يتصور امكانية وجودها بين عناصر تجهل بعضها البعض : مثل العلاقة بين النغمات على النوتة الموسيقية و الألوان ، أو بين النغمات و الكلمات التي تظهر فجأة متقاربة من بعضها البعض على لوحة فنية أو على الورق.
(آثار حياة ، ” دفاتر ۱۹٣۹ – ۱۹۸٢” ، ۱۹۸٣)
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Le Tiret d'Alice: a project by the Institut d'étude des intervalles
Written in French by Alice Rivaz
Translated into Albanian by Lindita Gjetani
Shumë nga paraardhëset e mia femerore qenë amvisa, tjerrëse, orëndreqëse, vreshtare. Pasardhëset e tyre, sot, hyjnë në banesa të reja ku treten mbetjet e shumta të së shkuarës. Nëse disa prej tyre, nëpër shtëpitë e rregullta prej punonjëseje modeste, ende arnojnë corape e numërojnë të linjtat e bardha, shumica e kanë mbyllur përgjithmonë me disiplinat e vjetëra shtëpiake. Duart e tyre, dikur të një nikoqirjeje, pastrueseje a infermiereje, tani shtypin në makina shkrimi, montojnë bullona, përkulen mbi linja montimi të makinave të thjeshta, në këto ndërtesa të reja, zyra, fabrika, punishte ku unë dhe simotrat e mia shkojmë në rresht. A mund të jenë këto tani vendet ku, dalëngadalë, po lind një lloj i ri nënshtrimi dhe madhështie femërore? E megjithatë, ne fusim në të paksa material të një epoke tjetër. Disa ruajnë aty ëndrra, nostalgji, dëshira të cilat u përkasin motrave të tyre ende amvisa. Zyrat janë kthyer për to në shtëpi të dyta. A nuk do të rrjedhë aty për shumë prej nesh rëra e orës sonë? Tanimë, puna e klasifikimit na rikthen gjestet tona të vogla, të sakta, të shkathta, gjithë gjenialitetin tonë për të rregulluar dhe vendosmërinë tonë të dikurshme për ta bërë mirë punën. Brenda çdo hojeje të veshur me tufa dosjesh e dokumentash, ne përpunojmë një mjaltë të ri me të njëjtin kujdes që paraardhëset tona fërkonin parketin, lanin rrobat, qëndisnin, arnonin. Nga kujdesi ynë po ravijëzohet fytyra ende e pasigurt e epokës dhe ajo që mbase do të marrë një lloj femëror ende i paqartë. Ndonjëherë, të përkushtuara ndaj detyrave abstrakte që kërkon administrimi i gjërave, ja ku na kërkohet gjithashtu të vihemi në shërbim të makinave të mrekullueshme që zhurmojnë e marrin frymë nën vështrimin e vëmendshëm dhe të rraskapitur të burrave, krijuesve të tyre.
From Comptez vos jours, 1966
***
Dhe vinte gjithmonë momenti ku Sentanji nxirrte bishtin e çibukut nga buzët e tij të holla e të zbehta e thonte “Epoka jonë” – dukej sikur i vinte tri gërma të mëdha kësaj fjale – sikur t’i kishte dhënë formë me duart e tij, sikur të kishte epërsi mbi të, ashtu si dominojmë diçka këtu poshë, diçka përveç vetvetes, dhe sërsish kjo fjalë… Epoka jonë. E megjithatë, ishte dhe epoka e saj. Mirëpo, ajo e kishte vënë re se ata nuk i drejtoheshin asnjëherë asaj. Ajo ishte aty vetëm për të zier ujin për çajin, për të përgatitur filxhanët dhe për t’u dhënë sheqerin :
– Mund të shërbeheni !
Dhe gjatë kësaj kohe, Sentanji e Madalena, Bertieri, Sabina, Fernandi, të gjithë thonin njëri pas tjetrit “Epoka jonë” dhe shpesh herë “Jeta”.
– Ajo që është e rëndësishme në jetë… Atij i dukej se ajo i dëgjonte. E megjithatë, edhe ajo e njihte jetën, por askujt nuk i kishte shkuar ndërmend që ta pyeste se çfarë mendonte ajo për të. Shihnin duart e saj që mbanin çajnikun a sheqerin, dhe nëse ajo fillonte një fjali, me çajnikun e saj në duar; të shprehej edhe ajo si të tjerët “epoka jonë”, askush nuk do t’i kishte kushtuar vëmendje ose ata do të kishin menduar se ajo po thonte krejt tjetër gjë, atë që ata prisnin gjithmonë që ajo të thonte. Dhe do të ishin përgjigjur :
– Faleminderit, zonjë, dy sheqer ju lutem !
Dhe atëherë, asaj i duhej të largohej, të shkonte në dhomën ngjitur për të arnuar çorape. Por, në të vërtetë, nuk ishin aspak çorape ato që ajo shtrëngonte në duar, por çjerrje, vrima stërmëdha, fije të ikura nga pëlhura e jetës së saj, që askush, përveç asaj, nuk i vinte re. Ishte një punë si e Penelopës, ajo mund të arnonte sa të donte, çdo ditë qe e njëjta gjë, asnjë përparim, përkundrazi. Pasi, nuk mund të ndreqet ajo që koha ka shkatërruar. Dhe nuk ka asgjë që koha nuk arrin t’i shkojë deri në fund, ta shtypë, ta bëjë thërrime. Në Bibël, flitet për pluhur. Ky është mësimi i madh. Mirëpo, a do të kishin kuptuar të paktën, këta djem, teksa krekoseshin duke thënë “epoka jonë”? Sigurisht që jo. Atyre, ashtu si edhe asaj, do t’u duhej një jetë e tërë… e ajo kishte ndonjëherë ndjesinë se do t’i ishte dashur një jetë e dytë për ta kuptuar fare mirë të tërën. Kaq e vështirë ishte. Gjithmonë e kundërta e asaj që do të kishim dashur. Gjithmonë.
From Nuages dans la main, 1940
***
Ajo ishte një grua, apo me mirë një fytyrë, pasi nën flokët me kreshtë si të një zogu që i ngriheshin si helmete zjarrfikësish, gruaja që sapo kishte hyrë shpaloste vërtet një fytyrë. Madje, ajo kishte dhe një të dytë, të vizatuar e pikturuar sipër të parës, si një portret i menduar gjatë e të cilit i jepet një pamje e mirëstudiuar, një portret i përshtatur disi me të parin pa u përputhur plotësisht me të. Kështu, sipër gojës së saj të vërtetë, ishte vizatuar e ngjyrosur me ngjyrë të kuqe të purpurt një tjetër, një gojë që i tejkalonte vijëzimet e së parës, që ngjallej midis hundës dhe mjekrës duke u zgjatur deri tek gropëzat e faqeve. Ishte e njëjta gjë me vetullat e saj mbi të cilat ajo kishte vizatuar një tjetër version, pasi, sigurisht, kishte rruar e hequr të parat, dhe i kishte mbuluar me krem e i kishte pudrosur në mënyrë që të dallohej vetëm viza e sajuar, por që linte të dukeshin, nëpërmjet një hijeje të dyshimtë, të parat që tanimë ishin flijuar. Sytë e saj blu notonin në një hapësirë të madhe me ngjyrë blu më të errët, holluar mirë e përhapur rreth e përqark, vendosur me shtresa të parregullta. Vetëm hunda nuk kishte qënë e mundur të rikrijohej. Ajo qëndronte aty, shumë e gjërë, e shtypur, që linte të shiheshin zgavrat e saj tejet të mëdha të gërmuara në pjesën e tultë të flegrave. Mbase ajo ishte përpjekur t’i përshtaste asaj hunde gjithë fytyrën, për të qenë, si të thuash, në të njëjtën shkallë me të. Efekti i një kompozimi të tillë me tri ngjyra ishte i jashtëzakonshëm. Në krahasim me fytyrat që e rrethonin, shenja të thjeshta të gdhendura në një skemë të rëndomtë të përsëritura pesëdhjetë herë, vetëm fytyra e saj dukej se ekzistonte. Ngaqë ishte e sajuar, vetëm e saja dukej e vërtetë. E megjithatë, ajo nuk kishte asgjë njerëzore. Këtej ose përtej këtij realiteti, ajo i përafrohej dhe të sillte ndërmend fizionominë e disa specieve të gjalla të panjohura ende, a maskat e ndonjë fisi të lashtë.
Në këtë moment, ngjyra blu e këtyre syve të çuditshëm po përpiqej të përthithte, siç do ta kishte bërë një letërthithëse, vështrimin e mashkullit të ri i cili, nga larg, nxitonte drejt tyre, zhytej e humbte në ta. Po, në vend që të prishej, të ndotej nga ky kontakt, si një letërthithëse, ngjyra blu bëhej gjithnjë e me e kthjellët dhe më e hapur. Herë pas here, qepallat e rënduara nga qerpikë të ngrirë me një ton rimel, uleshin mbi bebëzat e kaltra, si për të fshehur veprimin që kryhej në to, e atëherë dukej se sytë e saj nuk ishin sy, por gojë, stomak, të krijuara për të tretur vështrimin e meshkujve. Së shpejti, teksa shtirej sikur qëronte një mollë, sikur e priste në katërsh duke e futur ngadalë secilën copëz në gojën e saj, ajo hidhte breshëri të vogla vështrimesh blu duke kërkuar vështrimin e tjetrit, madje duke mos pritur më që ai vështrim të nxitohej drejt syve të saj. Më pas, erdhi një moment kur, për disa sekonda, të dy shikimet u shkrinë në një dhe bluja e syve të saj të pazakontë nuk qe më kurrë aq e kthjellët.
From « Film muet », in Sans alcool, 1961
***
Kështu, në mëngjes, duart e mia janë ato të një shtëpiakeje dhe, pasdite, të një diktalografisteje. Sidoqoftë, janë duar me njolla, të ndotura nga pluhuri dhe letra kopjative. Shtëpiaket dhe shoqet e mia të zyrës që, në pjesën më të madhe të kohës, akumulojnë, sapo kthehen, përveç punëve të zyrës dhe ato të shtëpisë, i dinë mundimet e vazhdueshme për t’u rikthyer duarve bardhësinë e pastërtinë. E çfarë nuk bëjnë gratë brenda një dite ? Nuk kanë një, por dhjetë, njëzet punë. Madje, kur mbarojnë me njërën, duhet menjëherë të fillojnë të bëjnë tjetrën.
[…]
Pasi puna e një shtëpiakeje është si ajo e një bujku. Pa fund a krye. Por është si puna e atij bujkut që nuk do të njihte as të mirat që sjellin të korrat e as ngadalësimin e punës në dimër. E megjithatë, asgjë nuk ngjan më shumë se gjestet e tyre, sjelljet e tyre, mundimet e tyre kur ata kanë të bëjnë me materien, kur përkulen mbi brazda a mbi dysheme, vendosin një gju mbi tokë a mbi pllakat e kuzhinës, duke e ngritur, më pas duke u përkulur sërish, duke vendosur, ngritur, derdhur, shteruar e duke zhytur.
Po, janë miliona gra nën këtë qiell që nuk kanë asnjë çast prehjeje. E atëherë gjithë ky acarim që grumbullohet, gjithë ky tension, ky super tension. Si një rrymë elektrike që përshkon botën. Gjithë ky vlim që nuk shihet, për të cilën asnjë gazetë nuk flet. Pasi janë burrat ata që bëjnë revolucionet, dhe kur gratë japin ndihmesën e tyre në këtë projekt të madh, nuk e bëjnë në interes të tyre.
[…] Ajo që nuk na pëlqen, është kjo mungesë solidariteti mes nesh dhe atyre, kjo pakorrektësi fillestare në shpërndarjen e detyrave të përditshme mes nesh dhe atyre. Kur do të mësojnë vallë ata ndjenjën e drejtësisë e cila, megjithatë, i bën të ngrenë ndonjëherë zërin në parlamente, katedrale, që i bën të dalin në rrugë dhe të ngrenë barrikada? Me sa duket, ata do të jepnin jetën për këtë fjalë të madhe, dhe ndonjëherë e bëjnë, është e vërtetë. Ata parapëlqejnë të mbajnë në dorë një pushkë o automatik në vend të një fshese, një flamuri të bukur në vend të një furçeje a sapuni dhe të luftojnë shenjat abstrakte të padrejtësisë në vend që të zhdukin atë që është në dorën e tyre dhe të cilën e kanë krijuar ata vetë.
From La paix des ruches, 1947
***
Ato i shtrënguan fort dorën njëra-tjetrës gjë që nxirrte në pah shoqërinë brenda një ekipi, miqësinë e tyre pa prapamendime. Në fakt, kjo miqësi, e pasqyruar nga ky shtrëngim duarsh disi viril, kishte lindur kohët e fundit. Një miqësi dhjetë mujore, që kishte lindur nën gumëzhitjen e njëqind makinave të shkrimit të vendosura në një nga dhomat e godinës elektorale të Plainpalais, për një periudhë tri javore, e shndërruar në një parlament, siç ndodhte shpesh në ato vite kur në të mbaheshin konferenca ndërkombëtare.
Një periudhë e jashtëzakonshme dhe shumë e trazuar nga ndryshimet, shndërrimet, transformimet, lindjet dhe vdekjet!
Ajo fillonte me shpërnguljen e mobiljeve dhe makinave të shkrimit. Gjysma e mobilijeve të ndërtesës në anën e djathtë transportohej me kamiona e transportuese të Shtëpisë Véron Grauer dhe shkarkohej në ndërtesën e Plainpalais. […] Pikërsht aty, Briand mbante fjalimet e tij të famshme të shtatorit, dhe, prej vitesh, në pranverë, delegatë që flisnin të gjitha gjuhët, ecnin duke kaluar përmes sheshit nën tingujt e vokalizave, gamave dhe arpezheve që përhapeshin si spërkla nga dritaret e Konservatorit në hapësirë dhe takoheshin me një tjetër zhurmë, edhe ajo arratisur nga dritare të larta, e ngjashme me atë që do të kishin bërë mitralozët në miniaturë, dhe për ata që e njihnin, ajo nënkuptonte qindra duar që kërcenin mbi makinat e shkrimit. Preludi i asaj që i priste delegatët pasi ata të kishin kapërcyer dyert e godinës dhe të hynin në sallën e mbledhjeve: tinguj fjalimesh me fjalë që shpërndaheshin nga altoparlantët, vajtje-ardhjet e gazetarëve dhe publikut që ngjeshej në tribunat, murmuritje e paqartë që dilte përnjëherësh nga hojëza të vendosura përreth sallës së madhe ku lëviznin gjatë gjithë kohës njerëzit e prapaskenës, bota e e padukshme e përkthyesve, sekretarëve, shegertëve dhe interpretëve.
Tri javë gjatë të cilave lindnin funsksione dhe prirje sociale, ndërkohë që të tjera vdisnin. Një zotëri tullac nga Brazili ishte emëruar Kryetar dhe një delegat nga Parisi zëvendës-kryetar. Dhe, në të njëjtën kohë, ato që lindnin a vdisnin, ishin projekte, ide, përpjekje të mëdha e shqetësime për probleme që kishin të bënin me disa çështje shumë serioze të botës së njerëzve, probleme që quheshin ” silikoza e fëmijëve” ose puna e fëmijëve në industrinë tekstile”. Dhe, transformimet nuk reshtnin së ndjekuri njëra-tjetrën në botën e hojëzave. Një daktilografiste bëhej sekretare, një tjetër pushohej nga puna. Dy të tjerë e zëvendësonin dhe, më pas, tre, katër, dhjetë pasi puna shtohej papritmas – fjalimet ndiqnin njëra-tjetrën, mbledhjet e komisioneve zgjatnin gjithë natën – dhe, gjatë kësaj periudhe, stenografët i mblidhnin në qytet si mollët në pemishtet e fshatrave të Gjenevës në vjeshtë. Xheni Blez dhe Kler-Liz kishin qenë dy prej tyre. Për tri javë me radhë, ato kishin ndarë me guxim të papriturat dhe problemet që një fat i ri mbart me vete. Fati i popullit të hojëzave. Ai ishte treguar ndonjëherë heroik, plot të papritura, tmerre të shumëllojshme që përtëriteshin. Së bashku, ato kishin kapërcyer grackat e fshehta të shaptilografëve me erë eteri; të shumfishueseve me gjashtë letra kopjative, ato të minute sheets, të teksteve të diktuara ngutshëm, në mes të korrentit, në zhurmën e makinave shumëfishuese; ato kishin njohur lodhjet e ekipeve të natës të cilëve u mavijoseshin qepallat; ishin dridhur nga frika kur dëgjonin zërin e zonjës Fontanier e veçanërisht nën vështrimin e saj, të humbura që në fillim, të bëra leckë para autoritetit të saj të rrufeshëm, të pafuqishme para bukurisë së saj, ato belbëzonin para saj si nxënëse të zëna në faj që thonë “po, zonjë, jo zonjë”, me gulçima e rrahje zemre që do të ishin dëgjuar po të mos ishte zhurma e makinnave. […] “Uf, çfarë javësh, Kler-Liza ime e dashur… Ç’do të kisha bërë pa ty në këtë mjedis!” – “Po unë!” Sikur të ishte një fluturim i parë. Çfarë mrekullie të zbrisnim së bashku në port, të gjalla, pa asnjë dëmtim, pa asnjë thyerje. Pastaj, dita e mbylljes dhe kthimi i mobiljeve dhe makinerive në godinën e Bregut të Djathtë, ky epilog aq i frikshëm. Të ndara nga bari i keq prej zonjës Fontanier, të përzgjedhura si farë e mirë dhe “të emëruara”. Vend i tyre përfundimtar i caktuar në sallën e daktilografisteve franceze në katin e katërt…
From Comme le sable, 1946
***
Jo shumë kohë më parë, qytete në Katalonjë digjeshin si pishtarët dhe aviatorët kryenin punën e tyre të natës si bukëpjekësit dhe shtypshkronjësit. As që na kishte shkuar ndërmend më parë puna e natës së aviatorëve, bombat mbi shtretët e vegjël të fëmijëve, mbi sobat me gaz, mbi raftet e librave. Nuk na kishte shkuar ndërmend më parë, ne grave ; si gjithmonë, i lamë ata të vepronin, t’i kanoseshin njëri-tjetrit, të kapardiseshin, të ndesheshin. I pamë teksa tërboheshin. Me sa duket, gjatë gjithë Historisë, ne i kemi lënë të tërbohen. Dhe atë që, si nëna, e ndëshkojmë te të vegjëlit tanë, ne e admirojmë tek të vegjëlit tanë të bërë burra. Gjesti që meritonte një qortim, madje dhe një shpullë vitheve, mjafton që djali i vogël të jetë rritur që gratë t’i japin një tjetër emër. Kështu, fjalët “mizori” ose “dhunë” marrin befas një tjetër kuptim, guxim ose heroizëm.
E megjithatë, ne duhet ta kishim ditur prej kohësh se atë që ne përpiqemi të ndërtojmë pa pushim, ata janë aty për ta prishur pa pushim. Ne bëjmë, ata çbëjnë. Ata çbëjnë madje dhe teoritë e tyre, duke ndryshuar kredon nga një brez në tjetrin, duke kërkuar fjalë të reja për të përligjur kasaphanat e tyre të çmendura. Dhe ne, në vend që t’u themi “Ndal aty!”, përpiqemi t’i ndjekim, t’i kuptojmë, të kemi prej tyre çertifikata mirënjohjeje për devotshmërinë tonë, dhe kjo, vetëm për t’u pëlqyer atyre. Dhe ne, që jemi gatuar për të mbrojtur, për të mbajtur, e ruajtur gjithçka në gjendjen më të mirë të mundshme, nuk ngurrojmë të përsërisim fjalët e tyre, të gjitha fjalët, madje dhe ato më të çmendurat, ndërkohë që këto fjalë nuk janë tonat, nuk mund të jenë tonat dhe, duke marrë pjesë në këtë ritual, ne kthehemi në papagaj e asgjë tjetër.
Dhe ja ku kemi arritur tani. Nuk ngopemi së dashuruari dhe së luftuari me ngulm për t’u kujdesur për llojin e brishtë të burrave. I mësojmë të ecin, të flasin, i rrisim, i ushqejmë, i veshim. Por, sapo largohen prej duarve tona, nga shtëpitë tona, nga kontrolli vigjilent i syve tanë, ja ku zhduken në masë. Ku? Më pas, lexojmë në librat e historisë, shkojmë në kinema për të parë se çfarë janë bërë këta trupa për të cilët është treguar aq kujdes, që janë aq të pastër dhe të veshur mirë nga duart e grave. Larg prej tyre, ja ku mbulohen nga plagët e plehrat këto qenie të përkëdhelura, të lara, të ushqyera në orare fikse. Pastaj ata bien me miliona, me sytë mbyllur nga tmerri, në të gjitha fushat e betejës së botës. Ja çfarë u ndodh atyre kur largohen nga ne, kur largohen nga shtëpitë tona, harrojnë zërat tanë për t’iu përgjigjur thirrjes së shokëve të tyre. Po, që atëherë, kur ne ishim vajza të vogla, sapo ata merrnin në dorë kukullat tona, të cilat ne i mbanim me aq kujdes e përkëdheli, ata gjenin mënyrën për t’i thyer dhe për t’u shkëputur kokën nga trupi për të parë se çfarë kishte brenda tyre. Ata u hapnin barkun për të parë si rridhte tallashi, sikur të ishte gjak. Që atëherë!
Mirëpo si të bëjmë për t’i ndalur, për të mos qenë figurantet e tyre? E vështirë. Ne e njohim shumë mirë shkakun e kësaj bashkëfajësie gjinore megjithatë ajo nuk është tërësisht fatale, ashtu siç është apo duket të jetë veprimi vdekjeprurës i motrës sonë, Murgeshëzës. Duhet gjetur një mënyrë për të neutralizuar veprimtarinë vrastare të mashkullit të rritur, pasi ajo rrezikon një ditë ta shndërrojë gjithë rruzullin tokësor në një shkretëtirë të zhuritur siç kanë qenë në vitet 1914-1918, madje janë dhe sot në Spanjë, tërë ato rajone, qytete, fshatra, dhe mbase si një paralajmërim. Të ndalet çdo luftëtar që të rritet, të çelë dhe ndoshta edhe çdo dijetar që të shpikë? A do të arrijmë deri në këtë pikë? Shoqëria e bletëve është shumë më e vjetër dhe më e zhvilluar se ajo e njerëzve. Kush e di se në cilat faza ka kaluar ajo për të arritur në këtë organizim të përsosur të jetës dhe punës? Kush e di se një nga arsyet e kësaj gjendjeje përsosmërie nuk qe nxjerrja jashtë loje, metodologjikisht e bërë me dashje, e meshkujve ngatërrestarëve. T’i flijojmë gjithsesi pasi të kenë përmbushur rolin e tyre mashkullor, në mënyrë që kosherja të jetojë, të përparojë, të vazhdojë. Janë dashur mijëvjeçarë mënxyrash të pareshtura dhe kërcënimi i zhdukjes së plotë të llojit që bletët të arrijnë deri në këtë akt ekstrem, kush e di?
Mirëpo, ne nuk jemi bletë. Ne i shohim burrat tek veprojnë, duke u perpjekur të tërheqim vëmendjen e tyre, t’i miklojmë për t’i mbajtur pranë nesh. Ne as që përpiqemi t’i privojmë nga dashuria, nën shembullin e grave të një prej komedive të Aristofanit. Mendoj se në fund të fundit kjo nuk do të shërbente për asgjë. As greket nuk kanë mundur të bëjnë gjë për këtë, e ato ishin edhe më të bukura se ne. Jo, nuk besoj se është aq dashuria nga e cila ne duhet t’i privojme se sa përkujdesjet në shtëpi. Ne nuk do t’u bënim më për të ngrënë, nuk do të kujdeseshim më për ta. Ata do të rregullonin vetë shtratin, do t’i bënin vetë gjellët, do të lanin e do të hekurosin vetë rrobat e tyre. Madje, do t’i linim që të arnonin vetë çorapet e të thurrnin të tjera. E gjithë bota do të ndryshonte dhe, me siguri, Historia do të merrte një rrjedhë të re.
Dhe mbi të gjitha, ne nuk do t’i dëgjonim më ! Nuk do të ishim më ajo vazoja që zbraset për t’u mbushur më mirë me atë që është e tyrja. Nuk do të ishim më fshirësja e dërrasës së zezë të gabimeve të tyre, nuk do të ishim më ai kori lavdërues i shërbëtoreve.
Mirëpo, nuk e di a do të mjaftonte kjo. Atëherë?
Ah, sikur të isha burrë, do të bëja kujdes… Edhe disa luftëra si kjo e Spanjës, disa vende të tjera në gërmadha, të mbushura me kufoma, madje edhe me kufoma fëmijësh, e mbase sytë e grave do të hapen. Dhe tërbimi i tyre do të jetë shkatërrues, i pamëshirshëm. I efektshëm. Sepse ne jemi më shumë në numër.
Po, burrat duhet të bëjnë kujdes. Ata duhet të mendojnë më shpesh për bletët, për paqen e koshereve. Për çmimin që është paguar për qetësinë e koshereve…
Këtë pasdite, u thashë shoqeve të mia se çfarë mendoja për përgjegjësinë thuajse të plotë të burrave në lidhje me shpërthimin e vazhdimin e lufrave. Për çudinë time, ato nuk ishin të të njëjtës mendje me mua. Ato nuk mendojnë se një matriarkat do të ruante domosdoshmërisht paqen në tokë.
– Gratë janë më keq se burrat, më shtangu Margarita.
– Ato janë ndryshe, iu përgjigja. Ndaj dhe gjëmat që do të shkaktonin, do të ishin ndryshe. Por, pas disa mijëvjeçarësh, a nuk kemi ne të drejtë për të tjera gjëma, për t’i ndryshuar ato…
Të gjitha qeshën. Po a kishte këtu diçka për të qeshur ?
From La paix des ruches, 1947
***
– Ti e di që unë nuk jam i lumtur, tha ai. E po mirë ! Po të them pikërisht përse.
Megjithatë ai e dinte që ia kishte thënë tashmë me qindra herë, por mbase nuk kishte qenë mjaftueshëm ; sepse me femrat duhet filluar gjithnjë nga e para, gjithnjë nga e para, nëse do që ato të kuptojnë diçka, që të depërtosh përtej ballit të tyre të pabindur. Mbase, po të fliste me një zë atëror, ai do të gjente mënyrën për t’ia arritur. Ai vazhdoi rëndë :
– Sepse nuk kam profesionin që më pëlqen. Ta kam përsëritur tashmë njëqind herë …
– Oh, klithi ajo, sikur të kishte dashur të protestonte. Më pas, ajo ngrysi vetullat me një shprehje të egër. Pikërisht atë që ai nuk do të kishte dashur të shihte. Oh ! E dinte shumë mirë se do të ishte e vështirë. Dhe duke parë se si ajo u prish në fytyrë, e ato dy vija – jo dy, por tri, katër – që i përshkonin ballin pjerrtas, dhe ajo ngjyrë e zezë pa shkëlqim që pushtonte bebëzat e syve të saj sikur të mos kishte më ngjyrë të bardhë në to, ai mund t’i kishte shqiptuar fjalë për fjalë të gjitha mendimet që ajo kishte në atë moment, të ricitonte përmendsh gjithçka që shkonte pas atij balli krejt të rrudhur. Ajo mendonte se ata ishin aq mirë, aty, në Gjenevë, aq mirë në atë jetë nënpunësi të vogël ku nuk kishte asgjë për të rrezikuar, asgjë për të dëshiruar… Asgjë për të rrezikuar, sigurisht për atë… Po për veten e tij? Aty ai rrezikonte jetën e tij, arsyen e ekzistences së tij, rrezikonte të humbte dinjitetin pasi nuk ishte asnjëherë i kënaqur me veten, dhe lumturinë, pasi ai nuk ishte i lumtur “Më kupto Madalenë”. Për një fshatar si ai, një njeri që krijon diçka me duart e veta, do të ishte gjithmonë më mirë se sa një shkresaxhi që kopjon tituj për katalogun e një biblioteke. A nuk mund të perpiqej ajo që ta kuptonte ?
[…]
Madje, ai i kishte treguar krejt papritur duart e tij – kishte vënë pirunin dhe thikën mbi tavolinë – dhe i kishte shpjeguar se duart e tij i dukeshin gjithnjë të zbrazëta, të uritura! Po, të uritura, sikur ato duar të kishin një gojë që kërkonte me ngulm diçka. Të pangopura sepse nuk kishin kurrë atë që donin… Ato nuk kishin mbirë që të shkruanin me një makinë shkrimi.
Ai ishte aty me duart në anën tjetër të tavolinës, dhe ngaqë krahët i kishte të gjatë, duart e tij përpëliteshin mbi pjatën e Madalenës; midis pjatës dhe hundës së saj. Edhe Madalena papritmas kishte pushuar së ngrëni dhe po shikonte ngultazi duart e të shoqit, të hapura dhe që lëviznin, mu përpara syve të saj, sikur të kishte dashur të lexonte diçka në to. Por duhet te ishte dekurajuese ajo çka shihte në to, pasi ajo psherëtiu e më pas, ngriti sytë e murmuriti :
– Alan, ti je i çmendur, ti je krejt i çmendur !
Zëri i saj ishte aq bindës sa ai nuk guxoi të vazhdonte.
From Nuages dans la main, 1940
***
A kishte të drejtë ajo ?… Të drejtë të mendonte se ka burra të tjerë në botë ! Jo, nuk ishte vetëm Alani ! Përse e lehtësonte kaq shumë ky mendim ? Tanimë ajo nuk mund të përmbahej më, pavarësisht derës së kishës hapur përgjysmë atje tej midis degëve. Një tjetër burrë që do të zgjohej në mëngjes pranë saj krejt i qetë e i kënaqur, që do ta shtrëngonte në krahët e tij nën çarçaf duke i thënë se ishte i lumtur me të në vend që ta bënte për të qarë duke i thënë : “Puçi, çfarë ke ? sikur të mos e dinte se çfarë kishte ajo, derdimeni ; pastaj të vraponte për të parë foshnjën në mënyrë që të mos i duhej të thonte diçka tjetër, dhe kur kthehej, i fliste për Nostroadamusin dhe politikën. E më pas “Ki besim Madalenë !” Le të shporrej Sentanji. A ishte ajo një përbindësh ? Apo, thjesht, ishte bërë befas dikush tjetër, sikur të kishte patur një tjetër Madalenë gati për të dalë në momentin e duhur, kur do të qe e nevojshme – dhe deri tani, kjo Madalenë kishte ndenjur fshehur, e mbledhur tek ajo si një syth i vogël dhe ajo nuk e kishte vënë re praninë e saj, apo? E tani, kjo grua e re po rritej në këtë kodrinë përpara kishës, ajo kishte të njëjtin kostum të kaftë, të njëjtën kapelë si dhe tjetra, më të jashtëzakonshmen, të njëjtën fytyrë – edhe ajo sapo i kishte telefonuar Barzakut – të njëjtat duar dhe e njëjta lëkurë. Por nuk ishte sigurisht e njëjta pasi tjetra e donte aq shumë Alanin, mendonte gjithë kohën për Alanin, qante për shkak të Alanit, dhe kjo mendonte se kishte burra të tjerë në botë… aty, ndërsa shiu binte mbi të.
From Nuages dans la main, 1940
***
Së shpejti ajo do të jetë sërish vetëm me Zonjën dhe Zotërinë. Dhe ja ku erdhi Fatkeqësia që përgjon të gjithë, edhe të pasurit… Zotërisë s’i kanë mbetur veçse sytë për të qarë, dhe këmbët e tij të dobëta që hedhin hapa të mëdhenj për të shkuar çdo ditë në varreza. Ndonjëherë, ajo e shoqëron atë për t’u kujdesur për varrin, për të hequr lulet e vyshkura, për të mbjellë të tjera, për t’i ujitur, për të pastruar nga pluhuri gurin e varrit mbi të cilin mund të lexojë shkronja të mëdha të gdhendura në mermerin gri. Janë shkronjat e emrit dhe mbiemrit të Zonjës, që është edhe ai i Zotërisë. Janë dhe dy data të ndara nga një vizë e vogël. Asaj nuk i pëlqen të shikojë vizën ndarëse që përmban gjithë jetën e Zonjës, jetën e saj të gjatë. Por duke e parë atë vizë picërr, duket sikur ajo nuk është gjë tjetër veçse një moment krejt i vogël midis dy Portave të mëdha, Hyrja dhe Dalja. Dhe thuajse asgjë në mes. Edhe ajo, Tereza, do të ketë gurin e saj, dy datat e saj, emrin dhe mbiemrin e saj. Ajo e njeh numrin e saj të Hyrjes, por nuk do të njohë asnjëherë tjetrin. Por, disa do ta mësojnë. Dhe Zotëria do ta marrë vesh natyrisht. Mbase, ai do të brengoset ndopak.
From « La Bonne », 1985 in Sans Alcool, 1986
***
Megjithatë, momenti kur fillova të ekzistoja përsëri dhe të isha e vetëdijshme për këtë, qe i veçantë. Një ndjesi thjesht fizike në fillim. M’u duk se ndodhesha në shtëpi, në orën e zgjimit të përditshëm. Dhe si gjithmonë, në atë moment, desha të rri sa më gjatë të ishte e mundur pa lëvizur, në përgjithësi, ideja që të ngrihem nuk më pëlqen aq shumë. Më pas, pata ndjesinë se një dorë kishte kapur timen. Ajo ishte e ngrohtë, kishte peshë, trashësi, një mish i gjallë dhe i butë. Më dukej sikur humbja e tëra në të, sikur jo vetëm dora, por i gjithë trupi im ishte strukur në një strehë mbrojtëse ku ai ndihej mirë. Nga kjo prekje, gjithçka filloi të më vinte ndërmend pak nga pak. A ishte bërë operacioni? Fillova të dyshoja pasi nuk po ndieja asnjë dhimbje të veçantë në fyt, organi i dëmtuar që instrumente të mprehta duhej ta kishin hapur goxha. Në atë moment, ajo grykë ishte asgjesuar plotësisht, e përfshirë në këtë trup inekzistent që ia kishte kaluar gjithë fuqinë e të ndierit një pjese tepër të vogël të tij, fundit të një krahu. Megjithatë, të qënët në një shtrat mund të kishte vetëm një kuptim. Jo vetëm që isha operuar, por edhe çuditërisht më ishte vjedhur Koha si asnjëherë deri më sot, më shumë se edhe në gjumin më të thellë, pasi asnjë ëndërr, asnjë perceptim, nuk i kishte dhënë jetë kësaj kohe të vdekur gjatë së cilës trupi im kishte kaluar një sprovë që duhej të kishte qënë e padurueshme për të dhe nga e cila ai rilindëte i gjallë dhe pa kujtesë. Më dukej sikur kishte kaluar më pak se një sekondë gjatë kësaj përhumbjeje, megjithatë mjaft e gjatë, e për të cilën mësova më vonë se kishte zgjatur më shumë se një orë. Prapësëprapë, e tillë ishte mrekullia viktimë e së cilës kisha qenë, e detyruar dhe me dëshirë, e nga e cila dola shëndoshë e mirë, me sy të mbyllur, e lumtur që një dorë shtrëngonte timen. Mendova se ishte ajo e nënës sime, pasi ajo më kishte premtuar që do të ishte pranë shtratit tim kur do të zgjohesha. Hapa paksa sytë për ta parë, por pranë meje ishte ulur vetëm një infermiere e panjohur, me një fytyrë të vrazhdë. Ishte dora e saj, kontaktin mirëbëres dhe fuqinë e zotërimit të së cilës kisha ndier shumë kohë para se ta identifikoja. Vazhdova ta ndiej edhe pse nuk ishte ajo që kisha shpresuar të ishte. Sërish ngrohtësia e saj asgjesonte tek unë çdo perceptim tjetër. U kujdesa që askush të mos dyshonte se isha zgjuar, duke shijuar këtë gjendje të çuditshme si të ish një e mire e mbinatyrshme të cilës dëshiroja t’i gëzohesha sa më gjatë. Shpejt fillova të provoj një ndjenjë të çuditshme, një lloj dashurie të pafundme për atë që ishte ulur pranë meje, e heshtur. U ndieva e lidhur me të nga fije edhe më misterioze se ato që më lidhnin me nënën time. Sigurisht, nuk e kisha vënë kurrë në dyshim se lidhje të tilla ekzistonin, e as që mund të kishin një forcë kaq bindëse. Por, cila ishte natyra e tyre? E vërteta që dallova në çastin e asgjesimit më përshkoi sërish, por me një forcë shumë më të madhe. Isha një qenie njerëzore, bëja pjesë në atë lloj nga i cili kisha, të dukshme mbi trup, të padukshme nën lëkurë, të gjitha shenjat dalluese e të pakundërshtueshme. Isha lidhur me të gjitha qeniet e këtij lloji – pavarësisht ngjyrës së lëkurës, e ngjitur ashtu si është një degë me trungun e pemës që e mban. Befasuese ishte se, në vend që të me revoltonte, në vend që të zgjonte brenda meje një ndjenjë neverie që kishte ngjallur ndonjëherë koncepti mbi grumbullimet e mëdha e të paorganizuara të njerëzve, mbi turmën që mund të më kishte rrëmbyer apo shkatërruar, ky zbulim po më kridhte në një lloj lumturie. Po e lija veten të më pushtonte kjo ndjenjë krejt e re, që e provoja për herë të parë në një shkallë të tillë dhe në një mënyrë kaq intime, që më përshkonte gjithnjë e më shumë për të më çuar më në fund në një pranim të plotë të përkatësisë sime dhe ajo sapo më ishte shfaqur në tërësinë e saj, pasi në vend që të më godiste, kjo e vërtetë e pakundërshtueshme kishte depërtuar, si të thuash, përmes lëkurës, falë dorës së një të panjohure që shtrëngonte dorën time në një çast kur nuk isha gjë tjetër veçse një qenie e çarmatosur e në dorë të të ngjashmëve të mi.
From Comptez vos jours, 1966
***
Çdo gjë aspiron të thuhet, ka tendencë që të thuhet, dhe ekziston vetëm pasi është thënë, ka shkruar Ramuz. Atëherë, çfarë presim për të thënë edhe ne? Do të lëmë gjithmonë në dorë të gjenisë mashkullore të na portretizojë, të përshkruajë se si funksionon mendja jonë, misteret e ndjeshmërisë sonë, pasionet e trupit tonë? Kush ka folur për ne, në emrin tonë, deri tani, në libra, romane, poema, ese, tragjedi? Burrat, veçanërisht shkrimtarë, intelektualë. Dhe ata e kanë bërë sipas mënyrës së tyre si njerëz të letrave, shpesh në mënyrë abstrakte, të çmaterializuar. Po shkrimtarët meshkuj, shpesh, çmishërojnë e shkojnë përtej. Por gratë mishërojnë. Zhvendosja jonë, në planin e shprehjes do të jetë kryesisht ajo e asaj që ne jemi, që ne jetojmë, që ne bëjmë. Të zhytura në materie, duke u përballur me baltën origjinale, ne mund të gjejmë mjetet tona shprehëse vetëm në kontaktin e përditshëm me krijesën tokësore. Është ky kontakt, kjo përballje trup më trup që ne duhet të tregojmë, për të cilin duhet të shkruajmë. Të gjejmë fjalë për gjestet tona, për mënyrën se si veprojmë. Të shprehim mendimet, punën e trupit tonë dhe të duarve tona […]
Mos u ngatërroni : kur shihni dorën e një gruaje të ngrejë gjilpërën, ta dini se keni përpara syve dorën e një qenieje pre të mendimeve kaotike, paksa të çmendura, të populluara jo vetëm nga ide, por mbi të gjitha nga qenie të gjalla, o sa shumë janë, ne varësi të kujtimeve të shtrembëruara a të reformuara, dëshirave të fshehta, agresivitetit e mllefit që për momentin nuk janë më të pakta, por që herët a vonë do të thuhen publikisht, me një forcë të grumbulluar, të ushqyer në heshtje nga skllavëria shtëpiake. Një grua e ulur, kur nuk flet dhe përkulet mbi ndonjë enë shtëpiake, ose mbi një vegël, një makineri midis mureve të një fabrike, është një qenie që rikompozon botën, vendos në të majtë atë që ishte në të djathtë, lart atë që është poshtë. […]
Gratë janë te varura nga përshtypjet dhe jetët e tyre të thella. Ato lundrojnë në thellësinë e gjërave, përparojnë duke kapërcyer momente të njëpasnjëshme të jetës së tyre si një ujë gjithnjë e më të dendur. Ato kanë shqetësime që kanë një peshë, një formë, një fytyrë. Dhimbjet e tyre janë të thella, ato janë mësuar t’i përshkojnë në të ghitha drejtimet, lart e poshtë, gjerë e gjatë, të gërmojnë aty strofulla të thella. E gjitha kjo pritet të thuhet. E kush do ta thonte, nëse nuk do të ishin ato që deri më tani shpesh kanë heshtur?
From « Un peuple immense et neuf », 1945, in Ce nom qui n’est pas le mien, 1980
***
Tastet kishin ngrirë gjithashtu. Duke i shtypur, ajo ndiente se kube të vogla akulli preknin majat e gishtave të saj si zare. Në të njëjtën kohë, ato ishin të rrëshqitshme dhe të lagështa.
Oh, kur tastat zhyteshin butësisht, ishte nje lloj kënaqësie e pamasë. Ishin të buta, të lagështa, të ftohta, e nuk bënin asnjë lloj rezistence. Tastet zbrisnin, shkriheshin nën gishtat e saj si gjalpi, dhe ajo mezi i ndiente qoshet e tyre të rrumbullakosura. Tastet e zeza ishin edhe më të buta e të rrumbullakosura; asaj i dukej se ato rrëshqitnin si uji, dhe se rezistenca e tyre venitej dita-ditës. Vërtet ato nuk kishte asnjë lloj rezistence ndaj ajo ndiente keqardhje për kohën kur ushtrimet e saj në piano i ngjanin ende një beteje të vogël. Kemi të drejtë kur themi se “t’i vërsulesh” një note a një vepre. Duhet vrull, një lloj guximi, shpirti gati për gjithçka – dhe më pas një dorë në ajër, syri që hedh një vështrim autoritar mbi tastierë.
Asaj i kishin pëlqyer gjithmonë veprat që i bëjnë tastet të rebelohen dhe ku çdo gjë bën rezistencë. Shopeni, pikërisht, përveç Sonatës në si bemol minor, ajo rrëshqiste tepër nën gishtat e saj si uji; sikur tastet shndërroheshin befas e fildishi kthehej në gjalpë… edhe kjo bindje… njëra pas tjetrës, ato shtypeshin nxitimthi nën gishtat e saj. Mjaftonte t’i trazonte e t’i trazonte sërish; asaj i dukej se zhytej deri në bërryla në një enë me perla të shndritshme. Ajo mund të mbyllte sytë, e dinte se asnjë tast nuk do t’i shpëtonte. E bëheshin në fund të mërzitshme ato taste të bindura, që shkriheshin në duart e saj. Ishte thuajse e pabesueshme të dëgjoje të nxirrnin befas krye kolona tingujsh teksa gishtat e saj trazonin gjerdanë perlash…. Kjo është arsyeja përse ndonjëherë bezdisemi kur luajmë Shopinin…Gjithë ajo vuajtje, gjithë ato klitma të stuhishme dhe në të njëjtën kohë përshtypja se po trazon perla… Gjithsesi e bezdisshme… Ah, ajo parapëlqente të luante Bethovenin, e atëherë tastet nuk jepeshin, ato shpëtonin, rezistonin, shpërndaheshin në të katër anët, dhe papritmas një cep i tastit të heq lëkuren e gishtit dhe ajo rrezikonte të thyente thoin. Ishte e gjitha e vështirë, e vështirë për t’u ngritur, sikur të peshonte tonelata. Një shpirt që përpëlitej në baltën e tokës… Dhe kur piano lëshonte klithma, ajo nuk bezdisej aspak. Pasi ajo ishte munduar aq shumë, dhe kishte një harmoni të përsosur mes klithmave të pianos dhe këtij mundimi të gishtave që luftonin me tastet.
From Nuages dans la main, 1940
***
E kam përjetuar dhe më parë rritjen në moshë si një lloj të ri ndarjeje. A nuk isha ndier gjithmonë e veçuar? Në fillim, se isha vajza e vetme që shëndeti i brishtë dhe meraku i të rriturve që më rrethonin, e largonin prej lojërave të moshatarëve të saj; e më pas, pasi im atë rrëfente në atë kohë ide shumë kërcënuese për shoqërinë të cilat, gjatë gjithë viteve të mia shkollore, ndillnin frikë e ngrinin mendjet e frikësuara të prindërve të shokëve të mi të shkollës. E veçuar sepse nuk jam martuar, nuk kam pasur fëmijë. E veçuar pasi i përkas këtij vendi të vogël, qendra e palëvizshme e një rrote që ka emrin Evropë, një vendi jashtë Historisë së kësaj kohe dhe që për shumë breza i ka shpëtuar fatkeqësive pasi nuk ka qenë pjesë e Historisë në një kohë kur fatkeqësitë trokisnin në derën e fqinjëve të saj. E veçuar nga bashkatdhetarët e mi, sepse bukën e kam fituar jo mes tyre, por mes të huajve. E veçuar gjithashtu, sepse në një botë ku miliona burra, gra dhe fëmijë janë të uritur, ku popuj nuk kanë çati mbi krye, unë kam një shtëpi të mirë, ushqehem dhe vishem mirë. E veçuar sepse nuk shkoj asnjëherë në kishë, atë që ish e familjes sonë, as tek partia që, për tim atë, e zëvendësoi atë. Dhe ja ku jam, edhe njëherë e veçuar nga të rinjtë sepse, e re, nuk jam më, madje e ndarë dhe nga vetja pasi e shkëputur nga ajo që isha, duke mos qenë ajo që do të bëhem kur të kem një lëkurë të re – por duhet thënë në këtë rast “lëkurë e vjetër”. Ndërkohë, çfarë po ndodh me këtë qënie femërore që bën pa reshtur të njëjtën jetë, çfarë do të donte të ishte ajo, përveçse dy duar që sjellin, çdo natë, një rrjetë në breg. Që, çdo ditë, do të donte të shpëtonte atë që se shpejti do të mbulohej nga nata. A do të ishte atëherë një lloj sfide ? Të numërosh të vdekurit e të gjallët para perëndimit të diellit ? T’i mbledh rreth meje si një kope, t’i çoj në breg, ashtu si peshkatari rrjetën e tij? Peshkatare, çobaneshë! Duhet gjetur një strehë, një portë, me qëllim që, të mbledhura sërish falë fjalëve, të mbajtura të gjitha së bashku në një faqe, fytyrat e harruara e të rikujtuara, të njihen dhe të qetësojnë njëra-tjetrën, të përziejnë ngrohtësinë e tyre prej të ringjallurish në atë që ka mbetur nga jeta e rigjetur.
From Comptez vos jours, 1966
***
Shtator 1943
Kaq shumë objekte, forma, ngjyra, ide, koncepte, imazhe nuk kanë pasur mbase asnjëherë asnjë lidhje me njëra-tjetrën në mendjen dhe përfytyrimin e njerëzve. Ata presin që të dalin në dritë ngjashmëritë e tyre sekrete, ato që sytë tanë të jashtëm nuk kanë pikasur ende. A është vallë kjo ajo çka i ngarkohet çdo artisti, detyra e tij e vetme : të gjejë raporte të reja, domethënë lidhje të reja miqësore midis gjërave. Raporte të reja, është konkluzioni i një pakti miqësie, miqësi e papërfytyrueshme për një kohë të gjatë mes elementësh që nuk njiheshin, midis tingujve në pentagrame, ngjyrave, toneve, fjalëve të mbledhura papritur në kanavacë, në letër.
From Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983
Published January 08, 2024
Ce nom qui n’est pas le mien © l’Aire bleue 1998; Nuages dans la main © l’Aire bleue, 2008; La paix des ruches © Zoé, 2015 ; Sans Alcool © Zoé, 2015; Comme le sable © l’Aire bleue, 2016; Comptez vos jours © l’Aire bleue, 2016; Traces de vie. Carnets 1939-1982, 1983 © l’Aire bleue, 2020.
Other
Languages
Known as one of the greatest writers of 20th century Swiss literature and a pioneering feminist novelist, Alice Rivaz (1901-1998) influenced generations of readers, both women and men, through her remarkable poetic writing and her ability to focus on life’s unfulfillments, on the stories and aspirations of the voiceless.
This selection of fragments from her novels, short stories, essays, and biographical writings was compiled by the Institut d’étude des intervalles (iEi) in connection with the project, “Le Tiret” (2021 – 2030) from the Villa Bernasconi Art Center in Lancy.
These extracts illustrate Rivaz’s recurring themes: the condemnation of “domestic slavery” and recognition of forms of invisible work, the portrayal of communication failures between people along with wonder at the power of a caregiving gesture, reflections on writing and music, celebrations of “sisterhood” and its transformative qualities and, always, a gaze that was both incisive as well as imbued with a profound empathy for everything and every being brought together on the page through words.
Specimen has curated the translation of such selection in multiple languages here gathered and published for the first time.
With the support of République et Canton de Genève, Ville de Lancy and Ville de Meyrin.
Your
Tools