Le voci di Ulisse
Written in Italian by Anna Ruchat
In un mattino di giugno del 1965 con il cielo terso e l’aria ancora fresca che su quel braccio di lago respira dalle rocce, una giovane donna, un architetto con un fiero volto da uccello, parcheggia la Renault 4 rossa con i finestrini aperti, sul tetto della casa-darsena accanto all’auto del padre. Spento il motore, la donna si volta verso le due bambine che siedono sui sedili posteriori e parla con tono quasi grave a sua figlia: «Allora è tutto chiaro? Io non mi fermo. Voi rimanete qui con i nonni. Torno a prendervi verso sera.» La bambina, con i capelli neri cortissimi, la faccia tonda, gli occhi grandi e luccicanti, fa cenno di sì con la testa ma l’espressione assorta del suo volto si trasforma. Gli occhi spalancati, la bambina sembra costringersi a scendere sulla terra da chissà quali pianeti, guarda supplichevole la madre nei cui occhi già lampeggia una sfida.
Ma l’amica che le siede accanto tocca il suo braccio e tra le bambine corrono filamenti di luce. «Dai che facciamo un sacco di bagni», dice l’amica. La madre toglie la sicura alle portiere e le bambine scendono dell’auto. Una dietro l’altra si avviano giù per le scale con i grembiuli leggeri sulle gambe nude, i sandali in una mano e una bambola nell’altra. Saltellano. Il cemento umido sotto i piedi mette loro allegria. La madre le segue. Porta un abito nero, corto e senza maniche, al collo la collana di perle e ai piedi scarpe scollate con un po’ di tacco. I capelli ramati sono raccolti in uno chignon sulla nuca.
In fondo alle scale una donna minuta con i capelli grigi irrigiditi nella permanente, il grembiule bianco stretto in vita e le ciabatte, le aspetta. Ha sentito l’auto arrivare ed è uscita nel prato. La porta-finestra è spalancata così che il giardino entra nell’unica stanza della casa.
«Come sono contenta che siate venute!» sorride la donna, ma nella sua voce c’è un riverbero di apprensione. Sotto il casco grigio della permanente, il volto ancora giovane è consumato. La luce degli occhi piccoli dalla pupilla enorme, è strappata a un abisso, le orbite incavate, le labbra sottili, le guance, il piccolo mento, la fronte ampia, tutto nel volto ha subito un’irrimediabile, precoce, erosione. La vecchia guarda la figlia e anche nei suoi occhi si fa largo una supplica.
Ma la figlia evita lo sguardo della madre.
«Ciao mamma, non è un po’ presto per cucinare?» le dice sarcastica indicando il grembiule »Sono solo le undici. Potresti invece farmi un caffè.» Poi si guarda intorno cercando il padre. L’ingegnere affiora proprio in quel momento dal basso, avanza lentamente su per i gradini che salgono dal lago. La canottiera, infilata nei pantaloncini da cui spuntano le gambe magre, i capelli bianchi pettinati all’indietro, l’espressione contrita. Con la canna da pesca in mano e negli occhi azzurri il guizzo di una rabbia trattenuta, l’ingegnere, che ha avuto da poco un infarto, sembra un condannato al confino.
Il primo sole è arrivato sulla riva e colpisce ora la schiena dell’ingegnere, le finestre e la facciata bianchissima della casa. Il lago ha l’oro sull’acqua.
«Se non fosse così tardi farei un tuffo», dice la donna guardando verso l’altra sponda. La aspetta l’inaugurazione ufficiale della scuola che ha progettato con i due colleghi maschi con i quali condivide lo studio. Il loro primo vero successo professionale.
«Potrei venire anch’io», azzarda il padre. La moglie lo fulmina con un’occhiata.
«Nemmeno se tu stessi bene ti permetterei di venire», dice la figlia. «Questo è il mio lavoro.» «Bestia» borbotta l’ingegnere, «sei una bestia», ed entra in casa. Nel corridoio che separa l’abitazione dalla darsena prende una canna col mulinello e posa la vecchia lenza. La madre è tornata in cucina a preparare il caffè, le bambine giocano con le bambole in un angolo in ombra del prato, sotto le ortensie blu.
Specchiandosi nel vetro della porta-finestra, la figlia si mette il rossetto.
Entrano nella stanza ora, i raggi del sole, e si allungano sul tavolo bianco, sul pavimento di cotto, sul letto matrimoniale dietro il mobile di separazione fatto fare su misura.
Published June 27, 2022
© Anna Ruchat 2022
Par un matin de juin 1965, de ciel pur et d’air encore frais exhalé par les roches sur ce bras de lac, une jeune femme, architecte au fier visage d’oiseau, gare la Renault 4 rouge aux fenêtres ouvertes sur le toit de la maison-quai à côté de la voiture de son père. Une fois le moteur éteint, la femme se tourne vers les deux fillettes assises sur la banquette arrière, et parle sur un ton presque grave à sa fille : « Alors c’est bien clair ? Je ne m’attarde pas. Vous restez ici chez tes grands-parents. Je reviendrai vous chercher ce soir. » La petite fille aux cheveux noirs très courts, au visage rond et aux grands yeux étincelants fait oui de la tête, mais son air absorbé se transforme aussitôt. Les yeux écarquillés, la petite fille semble se forcer à redescendre sur terre depuis une planète lointaine, et regarde d’un air suppliant sa mère dont les yeux scintillent déjà d’un éclair de défi.
Mais l’amie assise à côté d’elle touche son bras et des filaments de lumière courent entre les enfants. « Ne t’inquiète pas, on fera plein de baignades », dit l’amie. La mère déverrouille les portières et les petites filles descendent de voiture. L’une derrière l’autre, elles se dirigent vers les escaliers, leurs tabliers légers sur leurs jambes nues, sandales dans une main, une poupée dans l’autre. Elles sautillent. Le ciment humide sous leurs pieds les rend joyeuses. La mère les suit. Elle porte une robe noire, courte et sans manches, un collier de perles au cou et des escarpins à petits talons aux pieds. Ses cheveux cuivrés sont attachés en un chignon sur la nuque.
En bas des escaliers les attend une femme menue aux cheveux gris raidis par la permanente, avec un tablier blanc serré à la taille et des pantoufles. Elle a entendu la voiture arriver et elle est sortie sur la pelouse. La porte-fenêtre est grande ouverte, et ainsi le jardin entre dans la seule pièce de la maison.
« Comme je suis contente que vous soyez venues ! » sourit la femme, avec un écho d’appréhension dans la voix. Sous le casque gris de la permanente, le visage encore jeune est consumé. La lumière dans les petits yeux à la pupille énorme est arrachée à un gouffre ; les orbites creuses, les lèvres fines, les joues, le menton étroit, le grand front, tout dans ce visage a subi une érosion précoce et irrémédiable. La vieille regarde sa fille et dans ses yeux à elle aussi perce une supplication.
Mais la fille évite le regard de sa mère.
« Bonjour, maman, il n’est pas un peu tôt pour faire la cuisine ? » lui dit-elle, sarcastique, en montrant le tablier. « Il n’est que onze heures. Par contre, tu pourrais me faire un café. » Puis elle regarde autour d’elle en cherchant son père. L’ingénieur surgit d’en bas juste à ce moment-là, grimpant lentement les marches depuis le lac. Le débardeur glissé dans un bermuda d’où dépassent ses jambes maigres, les cheveux blancs peignés en arrière, l’expression contrite. Avec sa canne à pêche à la main et une lueur de colère dans ses yeux bleus, l’ingénieur, qui a fait un infarctus récemment, ressemble à un condamné à l’exil.
Le premier soleil est arrivé sur la rive et touche à présent le dos de l’ingénieur, les fenêtres et la façade blanche de la maison. Le lac se couvre d’or.
« S’il n’était pas si tard, je piquerais une tête », dit la femme en regardant vers l’autre rive. L’inauguration officielle de l’école qu’elle a conçue avec ses deux associés masculins, qui partagent son cabinet, l’attend. Leur premier véritable succès professionnel.
« Je pourrais bien venir aussi », hasarde le père. Sa femme le fusille du regard.
« Même si tu étais en forme, je ne t’autoriserais pas à venir », dit la fille. « C’est mon travail. » « Brute », marmonne l’ingénieur, « tu es une brute », et il rentre dans la maison. Dans le couloir qui sépare le logement du quai, il prend une canne à moulinet et pose la vieille ligne. La mère est repartie dans la cuisine pour préparer le café, les petites filles jouent avec leurs poupées dans un coin ombragé de la pelouse, sous les hortensias bleus.
Se mirant dans la vitre de la porte-fenêtre, la fille se passe du rouge à lèvres.
Les rayons du soleil entrent maintenant dans la pièce, et s’étirent sur la table blanche, le sol en terre cuite, le lit matrimonial derrière le meuble de séparation qui a été fait sur mesure.
Published June 27, 2022
© Anna Ruchat 2022
© Specimen 2022
Stimmen des Ulysses
Written in Italian by Anna Ruchat
Translated into German by Michaela Heissenberger
An einem Morgen im Juni 1965, der Himmel ist klar und die Luft, die sich an diesem Arm des Sees an den Felsen abkühlt, noch frisch, parkt eine junge Frau, eine Architektin mit stolzem Vogelgesicht, ihren roten Renault 4 mit offenen Fenstern neben dem Wagen ihres Vaters auf dem Dach des Bootshauses. Nachdem sie den Motor abgestellt hat, dreht sich die Frau zu den beiden kleinen Mädchen auf dem Rücksitz um und sagt fast feierlich zu ihrer Tochter: „Ist dann alles klar? Ich fahre weiter. Ihr bleibt hier bei den Großeltern. Gegen Abend komme ich euch abholen.“ Das Mädchen, raspelkurze schwarze Haare, rundes Gesicht, die Augen groß und glänzend, nickt, aber der versunkene Ausdruck in seinem Gesicht ist verflogen. Mit aufgerissenen Augen scheint es sich zu zwingen, von wer weiß welchen Planeten zur Erde zurückzukehren, und schaut bittend die Mutter an, in deren Augen schon eine Warnung blinkt.
Aber die Freundin, die neben ihm sitzt, berührt es am Arm, und zwischen den Mädchen leuchten Fadensonnen. „Komm, wir werden die ganze Zeit baden“, sagt die Freundin. Die Mutter löst die Türverriegelung und die Mädchen steigen aus dem Auto. Hintereinander laufen sie die Treppe hinunter, die leichten Schürzenkleider über den nackten Beinen, in einer Hand die Sandalen, in der anderen eine Puppe. Sie hüpfen. Der feuchte Beton unter den Füßen stimmt sie fröhlich. Die Mutter folgt ihnen. Sie trägt ein schwarzes Kleid, kurz und ärmellos, am Hals die Perlenkette und an den Füßen Pumps mit kleinen Absätzen. Ihr kupferrotes Haar ist im Nacken zu einem Dutt gebunden.
Am unteren Ende der Treppe erwartet sie eine winzige Frau mit grauem, in Dauerwellen erstarrten Haar, einer weißen Schürze um die Mitte und Pantoffeln. Sie hat das Auto kommen gehört und ist auf die Wiese hinausgetreten. Die Fenstertür steht offen, so dass der Garten in den einzigen Wohnraum des Hauses hineinreicht.
„Ich freue mich so, dass ihr da seid!“, lächelt die Frau, aber in ihrer Stimme klingen Sorgen nach. Das noch junge Gesicht unter dem grauen Dauerwellhelm wirkt verbraucht. Das Licht der kleinen Augen mit ihren riesigen Pupillen wie einem Abgrund entrissen, die Augenhöhlen tief, die Lippen dünn, die Wangen, das kleine Kinn, die breite Stirn, alles in ihrem Gesicht ist unwiederbringlich, vorzeitig erodiert. Die Alte betrachtet ihre Tochter, und auch in ihren Augen steigt eine Bitte auf.
Doch die Tochter weicht dem Blick der Mutter aus.
„Ciao Mama, ist es nicht ein wenig früh, um zu kochen?“, fragt sie sarkastisch, indem sie auf die Schürze zeigt. „Es ist erst elf. Du könntest mir aber einen Kaffee machen.“ Dann sieht sie sich nach ihrem Vater um. Gerade in diesem Moment taucht der Ingenieur von unten auf, steigt langsam die Treppenstufen vom See hoch. Das Ruderhemd in die kurze Hose gesteckt, aus der magere Beine hervorschauen, die weißen Haare zurückgekämmt, der Ausdruck zerknirscht. Mit der Angelrute in der Hand, in den blauen Augen das Flackern einer unterdrückten Wut, wirkt der Ingenieur, der vor kurzem einen Infarkt erlitten hat, wie ein Verbannter.
Die erste Sonne hat das Ufer erreicht und bescheint nun den Rücken des Ingenieurs, die Fenster und die schneeweiße Fassade des Hauses. Auf dem Wasser des Sees liegt Gold.
„Wenn es nicht so spät wäre, würde ich hineinspringen“, sagt die Frau mit einem Blick auf das andere Ufer. Sie ist auf dem Weg zur offiziellen Eröffnung der Schule, die sie mit den beiden männlichen Kollegen geplant hat, mit denen sie das Büro teilt. Der erste echte berufliche Erfolg.
„Ich könnte mitkommen“, wagt sich der Vater vor. Seine Frau wirft ihm einen strengen Blick zu.
„Selbst wenn es dir gut ginge, würde ich dich nicht mitnehmen“, sagt die Tochter. „Das ist meine Arbeit.“ „Bestie“, knurrt der Ingenieur, „du bist eine Bestie“, und geht ins Haus. Im Gang, der die Wohnung vom Bootshaus trennt, stellt er die alte Rute ab und greift nach einer Angel mit Rolle. Die Mutter ist in die Küche zurückgegangen und kocht Kaffee, die Mädchen spielen in einer schattigen Ecke des Gartens unter blauen Hortensien mit ihren Puppen.
Im Spiegel der Fenstertür zieht die Tochter ihren Lippenstift nach.
Nun dringen die Sonnenstrahlen bis ins Zimmer vor und legen sich über den weißen Tisch, den Terrakottaboden, das Doppelbett hinter dem maßgetischlerten Raumteiler.
Published June 27, 2022
© Anna Ruchat 2022
© Michaela Heissenberger 2022
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